Divide or Conquer
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I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS

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MessageSujet: I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS   I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS EmptyVen 4 Mai - 18:36

I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS 1336155680-tumblr_m1ix4vKGC11qcc4mso1_500


Aujourd'hui, je payais bien le prix de mes bêtises passées. Ouais, j'aurais dû faire un peu plus attention à mes actions au lieu de faire à ma tête comme j'en avais l'habitude. Les réprimandes ne m'avaient jamais vraiment fait peur, alors qu'on me mettait en garde que les conséquences pourraient être désastreuses si jamais je grillais ma double identité ou si une mission tournait réellement au vinaigre. Je connaissais les règles de la Division, je savais que de désobéir pouvait coûter très cher, et pourtant je ne parvenais toujours pas à modifier mon attitude. Sur le terrain, c'était différent qu'en entraînement ou en simulation. Je ne me contrôlais plus et je fonçais tête baissé. Une trop grande assurance pouvait me désavantager? Apparemment, si. Et par mes erreurs, je me retrouvais avec les boulots les plus barbants et les moins gratifiants de toute la Division. Mes supérieurs se vengeaient, sans aucun doute, quelle autre explication y avait-il? Déjà, il s'amusait de me voir malmener ces marmots de recrues qui étaient tous plus arrogants les uns que les autres, il devait être plier sur leur chaise à savoir que j'avais pour mission de suivre un pirate informatique sans ambition. J'étais mort de rire! Je savais où était ma place, je connaissais mes capacités, et rien de tout ça ne les mettait en valeur. On me punissait pour avoir fait mon travail, je n'y voyais aucune justice. S'il craignait tant que ce geek de première ordre ne s'attaque de nouveau au système de la base, pourquoi ne pas l'éliminer sur le champ? Pourquoi tourner autour du pot et mettre en place toute cette mise en scène? Sans intérêt, à mon avis. Il n'avait pas l'air à être trop populaire ou très connu à Washington - avait-il seulement des amis? -, serait-il réellement pleuré s'il disparaissait du jour au lendemain? Je doutais fortement. Je commençais à croire que la Division avait inventé cette mission simplement pour m'humilier. Puis merde, avais-je réellement le choix?

Ce café perdu et sans intérêt commençait à me donner de l'urticaire. Il n'y avait que des érudits sans vie qui passaient leur journée à pianoter sur leur clavier d'ordinateur en se bourrant de café. Comment pouvait-on vivre avec si peu de convictions? La réponse m'échappait. Et pourtant, me voilà pour la énième fois assis à cette stupide table sur la terrasse de ce cyber-café fréquenté de la même clientèle jour après jour. Pourquoi? Parce que lui s'y trouvait. Pour une raison qui m'échappait toujours, il se plaisait à imiter ces autres crétins à lunette. Malgré que d'après ses antécédents, je ne devrais pas être si surpris. Il n'avait pourtant pas l'apparence d'un geek. Il pourrait facilement se fondre dans l'une de ces foules d'hommes d'affaire qui déambulaient au centre-ville en veston-cravate. Ces hommes que les femmes aimaient observer marcher à l'heure du goûter. Bref, je me fichais un peu de quoi il pouvait avoir l'air, il demeurait ma cible selon le dossier de la Division. « Qu'est-ce que je vous sers, aujourd'hui? » Mon regard blasé se posa sur la serveuse qui avait visiblement reconnu mon visage. Elle me souriait à pleine dents et me toisait de son regard pétillant. Génial, j'étais devenu un habitué. Si seulement les serveuses étaient plus attrayantes, ça rendrait ma tâche beaucoup moins pénible. Chemisier boutonnée jusqu'au menton, pantalon noir beaucoup trop large pour son corps rachitique et ses cheveux tirés vers l'arrière en un chignon serré. Rien de bien appétissant en bref. « Un café » dis-je sur un ton exprimant une indifférence profonde. Alors que je détournais le regard de la serveuse, je l'aperçus du coin de l'oeil hésiter à tourner les talons, l'air visiblement incertaine. Après un moment, elle quitta la terrasse et entra dans le café. Mes yeux roulèrent vers le ciel alors que je fouillais instinctivement les poches de mon manteau. J'en sortis un paquet de cigarettes rapiécé et un briquet. Je coinçai l'une des cigarettes entre mes lèvres et alluma l'extrémité. Tirant un bon coup, j'aspirai la fumée de nicotine que je sentis aussitôt faire son effet. Au moins, j'avais trouver un moyen de me calmer les nerfs... Peu importe qu'on puisse m'apercevoir fréquenter ce café de ringards.

Mon attention se porta vers le principal concerné. Judicael Lain Moriarty. 30 ans, originaire de l'Oregon, habite seul, célibataire, a apparemment piraté le système informatique de la Divison. Pourquoi? C'était toujours un mystère. Peut-être était-ce tout simplement un écervelé qui cherchait un truc à faire de ses dix doigts, qui sait. Pourtant, il devait être plutôt doué dans le domaine pour y être parvenu... Intriguant. Mais mon but n'était pas de découvrir le pourquoi de ses gestes, mais bien d'éviter que cette situation ne se reproduise. Je ne cherchais pas à cacher ma présence; depuis le début de cette mission sans aucune utilité, je ne fis pas preuve d'une très grande discrétion. Il avait certainement remarqué que je le suivais un peu partout, sauf lorsqu'il se trouvait chez lui, et je m'en fichais un peu pour tout dire. Si ça pouvait l'effrayer suffisamment et le dissuader de faire d'autres bêtises, tant mieux. Qu'avais-je à craindre de ce bonhomme de toute manière? Pas grand-chose. Portant ma cigarette une nouvelle fois à mes lèvres alors que je me plaçais de manière un peu plus confortable sur mon siège, j'étais prêt à affronter une autre journée des plus barbantes.
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MessageSujet: Re: I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS   I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS EmptyLun 7 Mai - 14:58

I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS Tumblr_m37te1Cupx1rqqpoxo1_500

    Se sentir espionné, c’est un peu le comble de l’aveugle.

    Pourtant c’est un sentiment qui dernièrement tendait à faire partit de mon être. Dès que je posais un pied dehors il me suivait, s’accrochait au moindre de mes pas pour s’y fondre et ne plus me quitter. Ange gardien sur mon épaule ou plutôt parasite, cette sensation pesait sur mes sorties, jugeait le moindre de mes actes. J’avais l’habitude d’être observé par mes semblables, qu’un enfant me fixe dans le bus ou que les vendeuses chuchotent à mon passage. Et maintenant que je n’avais plus que quatre de mes sens opérationnels, ma sensibilité envers mon environnement s’était accrue. Oh bien sûr je n’avais développé aucun pouvoir de super héros, aucune chauve-souris enragée génétiquement modifiée n’était venue me mordre, à mon grand regret. Mon monde avait continué de tourner, l’image en moins. Mais ce regard-ci était différent. Je n’arrivais pas à y déceler la moindre tendance. C’est comme si on me surveillait avec la plus grande minutie juste par soucis d’observation. Oui, je me sentais comme une jeune femme sans défense qu’un vieux pervers aurait prise pour cible, ce qui était particulièrement désagréable.

    Le soleil s’était levé. Enfin d’un point de vue météorologique. Ce qui pour moi se résumait à un bref changement désagréable du fond d’écran de mon image mentale : du noir au moins noir, si tant est que c’était exprimable. Comme tous les matins le même rituel : attraper cette satanée ficelle, celle avec la clochette plus aigüe que les autres. Ma main n’avait pas tardée à trouver la bonne, accrochée au tiroir de la table de nuit avec toutes les autres. Du bout des doigts je l’avais suivie, emboutissant mon pied sur divers objets qui gênaient le passage avant d’enfin atteindre la salle de bain. Le plus dur était fait.

    Personne ne m’était venu en aide depuis l’accident. Il y avait bien cette dame du gouvernement qui était passée pour m’expliquer deux ou trois choses sur comment gérer ma cécité au quotidien puis elle était repartie en me notant sur la liste d’attente pour avoir un chien d’aveugle. Je n’étais pas vraiment sûr de vouloir d’un animal mais la nécessité de mon état surpassait parfois mon désintérêt pour la race canine. Mes parents étaient venus me rendre visite au début, finissant par opter pour quelques dollars tous les mois avant de ne jamais revenir. Puis il y avait Velvet… Mais ne parlons pas des absents.

    Ma douche prise, j’avais attrapé la ficelle à grelots bruyants vers l’armoire, jugeant mes vêtements au toucher. Ma mère avait au moins eu la décence de coudre sur l’étiquette la lettre pour chaque couleur de tissu. « GB », c’était censé vouloir dire quoi ça ? « Gris bleu ? » Avec un soupire j’avais enfilé la chemise sur mon jeans, nouant en aveugle –sans mauvaise blague- ma cravate. J’étais peut-être un moins que rien de trente ans, mais je tenais à garder un look classe. On peut être rock’n’roll et une plaie pour la société, la preuve en était. Maintenant la cloche grave, celle de la cuisine. Sur la table je laissais habituellement mes économies, juste rangées dans une boite. Tous les lecteurs de carte bleue n’étaient pas adaptés alors j’avais pris l’habitude de payer en liquide. De toute manière adaptés ou pas, je n’avais pas encore apprit le brail. Cinquante dollars, pliés cinq fois dans le sens de la moitié. Et dix dollars plié simplement en deux. Ce genre d’astuces utiles mais parfois un peu foireuses si vous ne faites pas attention en les dépliants. Le bruit froissé du papier, l’odeur chocolatée des céréales, le cliquetis de la vaisselle. Parfois je restais une heure entière à simplement écouter, m’habituer au son de chaque objet pour pouvoir mieux l’appréhender, le faire naître dans mon esprit. C’était pareil avec les personnes, je cherchais à les identifier par leurs odeurs, un timbre de voix, un tic sonore ou un bruissement particulier. Aucun besoin d’un ami à quatre pattes vous-dis-je.

    La porte refermée et ma veste enfilée, j’avais pris la direction de mon cyber-café habituel. Rien ne laissait entendre que j’étais l’aveugle du coin, hormis mes lunettes de soleil même par temps maussade et ma manie extrêmement précautionneuse de me déplacer. Je m’étais trop souvent retrouvé sur le pavé, effleuré de près par une voiture tout klaxon dehors. Tant que je n’aurais pas une canne aussi classe que celle de Daredevil ou Dr House, il est hors de question que je me trimballe ce truc partout. Fort heureusement le café n’était pas bien loin de chez moi. Et j’avais tellement fait le trajet que je n’avais presque aucun besoin de réfléchir. Le carillon de l’endroit résonna à mes oreilles, vite suivit par la voix familière de Molly, la serveuse. Elle était gentille Molly, toujours à faire attention à ce que je ne me brûle pas avec mon café, toujours à me garder les meilleurs comics dans un coin. Bien qu’elle ne comprenne pas quelle lubie pouvait bien me piquer à tourner les pages le regard vide dans l’espoir qu’un miracle se produise.

    « Alors comment vas-tu Judi ce matin, toujours sans ta canne à ce que je vois. Tu sais ce n’est pas très bon pour toi. » Je lui répondis d’un sourire crispé, tâtant le comptoir à la recherche de ma tasse pour la remplacer par un billet. Elle me rendit la monnaie directement au creux de la paume, me gratifiant d’un rire. « Je te l’apporte sur la terrasse va, idiot. Prendre un peu le soleil ne te ferait pas de mal. » Je la remercie, faisant volte-face pour aller caresser du bout des doigts le clavier d’un des ordinateurs rangé le long du mur. Ce serait mentir de dire que ça ne me manque pas, toutes ces soirées passées à bronzer à la lumière numérique. C’était la seule chose pour laquelle j’étais doué, et on me l’avait arrachée. Comment j’étais censé me comporter maintenant ?

    Le carillon sonne une deuxième fois, marquant le retour de Molly. Sortant dehors pour aller m’installer je manque de rater la marche comme à mon habitude, pestant. Sillonnant entre les tables, j’effleure le dossier des chaises, me fiant à la senteur du café. A cette heure la terrasse était toujours déserte de toute manière. Je trouve ma table, soupirant en m’asseyant sur la chaise après l’avoir parée de ma veste. L’air est effectivement agréable, merci Molly. Je tends le bras à la recherche de mon café, rencontrant la chaleur de la tasse je m’en saisis et la porte à mes lèvres pour en boire une longue gorgée d’assoiffé. C’est quoi cette odeur de clope à mes côtés ? Je manque de m’étouffer avec mon café. Merde il y a quelqu’un d’autre, je me suis encore trompé de table ! Posant la tasse violemment je tourne la tête au hasard sur la droite pour m’excuser auprès de mon interlocuteur.

    « Excusez-moi, je suis désolé je ne vous avez pas vu, j’ai pris votre café et... Enfin je veux dire… »

    Reprenant mon calme je respire un grand coup, tournant le visage sur la gauche, juste au cas où.

    « Pardonnez-moi, je suis aveugle et je n’ai pas l’habitude alors ce genre d’erreur m’arrive souvent. Si vous voulez je vous paie un autre café en dédommagement. »

    Je tends sympathiquement la main dans le vide, proposant une poignée amicale pour me faire pardonner. Quelque chose clochait. Cette odeur de cigarette et ce parfum d’homme. Son regard. CE regard.

    Je retire vivement ma main, frappé d’une révélation. Le vieux pervers, c’était lui, il était là devant moi ! Ou à droite, je ne sais pas. Que voulait-il ? Pourquoi-moi ? Qu’est-ce que j’avais fait ? On allait pas me retrouvé violé dans une ruelle quand même hein ? Je ne veux pas faire la une des faits sordides. Pitié. J’suis encore puceau.

    Je me mets une claque mentale, masquant tous les sentiments qui venaient de me déferler dessus. Dans ce genre de situation où il était coincé par le méchant, le héros jouait toujours la même arme ultime : la poker face.

    « A qui ai-je l’honneur ? J’ai comme l’impression d’avoir déjà croisé votre route plusieurs fois. Ça doit vous sembler bizarre venant d’un aveugle, mais j’ai le sentiment que dernièrement vous vous êtes fondu dans mon décor. »

    Peut-être n’était-ce pas lui : mon sens canin était encore au stade expérimental et la marge d'erreur encore grande. Auquel cas je passerai pour un excentrique en plus d’un aveugle. Mais si c’est bien lui, alors il faut qu’il s’attende à passer un sale quart d’heure. Enfin, à courir vite pour me rattraper quand j’aurais pris la fuite.

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MessageSujet: Re: I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS   I'm bored to tears... - JUDICAEL&TUOMAS EmptyJeu 10 Mai - 18:50

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Comment faisait-il pour vivre sans le sens de la vue? Je me posais bien la question. Ça devait être inconfortable de ne jamais savoir où l'on met les pieds, si des gens se trouvaient proches de soit ou dans quelle pièce on se trouvait. Enfin, j'avais déjà entendu dire que lorsqu'on perdait l'un de nos cinq sens, les autres s'amplifiaient. Mais comme j'avais lu dans le dossier de ce pirate informatique, sa cécité était toute récente. Il n'avait peut-être pas eu le temps de développer davantage son ouïe ou son odorat. Et étonnamment, je ne le voyais jamais utiliser de canne blanche ou autre aide technique qui pourrait l'aider à s'orienter dans son environnement. Non, il semblait se borner à ne rien utiliser et se fier simplement à son instinct. Un peu stupide à mon avis. Il pouvait très bien traverser la rue, ne jamais entendre une voiture qui s'approchait et provoquer ainsi une collision. Quoi de pire que d'être aveugle? Être aveugle et perdre l'usage de son corps ou de ses pensées. Bref, je n'étais pas sa mère, il pouvait bien faire comme bon lui semblait et même si je me trouvais toujours à ses arrières à le surveiller, si jamais un malheur lui arrivait, je ne crois que j'interviendrais. Il n'était pas dans ma tâche de veiller à sa survie, s'il ne pouvait pas le faire lui-même, ce n'était pas mon problème. C'était bien un avantage pour moi, pour tout dire, car il ne pouvait déceler ma présence. Enfin, même s'il avait pu, je ne crois pas que j'aurais fait preuve d'une plus grand discrétion, j'étais suffisamment blasé par ce job. J'y voyais donc une bénédiction. Au fait, je ne voyais pas l'utilité de suivre un aveugle... Comment pouvait-il nuire à la division alors qu'il ne pouvait même plus regarder un écran d'ordinateur? Était-il doué au point de pouvoir pirater des systèmes informatiques sans rien n'y voir? Je doutais. La Division devenait paranoïaque à mon avis. Elle voyait des menaces partout depuis l'apparition de la Corporation qui tentait de défaire tous nos plans. Cette paranoïa aura raison de nous, à mon avis.

Dès mon arrivé dans ce cyber-café, je m'installai. Ma cible, quant à elle, pénétra dans le café et discuta nonchalamment avec la serveuse qui était venue me voir quelques instants plus tôt. Il pouvait bien la trouver sympathique, il n'avait pas de yeux pour voir combien elle était moche. Un sourire mauvais se dessina subtilement sur mes lèvres alors que je tirais ma cigarette. Je recrachai la fumée devant moi, sans me soucier de polluer l'atmosphère autour de moi. Et puis, il n'y avait personne sur la terrasse, la plupart des clients préféraient l'intérieur, comme des ermites craignant le soleil. Ils pianotaient incessamment sur leur clavier. Je n'y voyais aucun intérêt pour tout dire... Comment pouvait-on désirer, de plein gré, s'enfermer entre quatre murs et passer des heures, voire des jours, devant un ordinateur à faire je ne savais quoi. Ce mode de vie me semblait totalement barbante. Bref, ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, je m'en balançais.

Je détournai un instant le regard, bien installé sur mon siège, me perdant dans mes songes. La cloche de la porte d'entrée retentit annonçant la sortie de quelqu'un. Il s'agissait de la serveuse qui me portait le café que j'avais commandé, m'offrant comme seule attention un faible sourire. L'avais-je vexé avec mon indifférence? Peut-être bien. Qu'est-ce que je pouvais m'en foutre. Je ne touchai pas encore le breuvage chaud, le laissant légèrement refroidir afin de ne pas me brûler la langue. C'était alors qu'un homme me rejoint sur la terrasse perdant presque pieds. Moriarty l'aveugle faisait son apparition. Je ne bougeai pas un muscle, que ce soit pour cacher ma présence ou pour l'aider à se diriger. Et hors de toutes attentes, il vint s'installer à ma table. Je relevai un sourcil, incrédule. Bon, il ne pouvait pas savoir que j'étais là, mais tout de même, l'ironie faisait bien son travail. Sans préambule, il attrapa mon café posté devant moi et y prit sans gêne une gorgée. D'accord. Ne te gênes pas surtout. Je me repositionnai tranquillement sur ma chaise, la faisant légèrement grincer, ne trouvant rien à riposter face à cette situation des plus... grotesques. Mais le voleur de café sembla tout à coup se rendre compte de son erreur. « Excusez-moi, je suis désolé je ne vous avez pas vu, j’ai pris votre café et... Enfin je veux dire… » Mon sourcil s'éleva à nouveau sous l'incrédulité. Il était presque pathétique à s'excuser de la sorte, tournant la tête de gauche à droite dans le but de localiser ma position. « Pardonnez-moi, je suis aveugle et je n’ai pas l’habitude alors ce genre d’erreur m’arrive souvent. Si vous voulez je vous paie un autre café en dédommagement. » Comme si je n'avais pas remarqué qu'il était aveugle... Et puis, il paniquait pour un rien, il fallait l'avouer. Ce n'était qu'un foutu café, je pouvais en demander un autre à la serveuse - si elle voulait bien me servir à nouveau. Je laissai un soupir s'échapper d'entre mes lèvres alors que j'apercevais la main de mon interlocuteur se tendre vers moi. Trop gentleman, ça m'exaspérait. « Pas la peine, j'en ai qu'en prendre un autre. » répondis-je froidement, comme dans mon habitude. Bon, ce n'était pas super stratégique de me manifester ainsi, surtout qu'il pouvait fortement enregistrer le timbre de ma voix et me reconnaître une autre fois. Mais peu importe, je ne cherchais pas à me cacher, n'est-ce pas?

Je n'avais pas vraiment eu l'intention de lui serrer la main, mais je n'en aurais pas vraiment eu le temps de toute manière. Il avait retirer son bras sous une pulsion qui m'était inconnue. Je voyais dans son visage un doute s'installer, comme s'il venait d'avoir une révélation soudaine. Je demeurai inerte, attendant la moindre réaction de sa part. Que se passait-il dans sa tête? Il se durcit alors, me parlant à nouveau. « A qui ai-je l’honneur ? J’ai comme l’impression d’avoir déjà croisé votre route plusieurs fois. Ça doit vous sembler bizarre venant d’un aveugle, mais j’ai le sentiment que dernièrement vous vous êtes fondu dans mon décor. » Ah, et bien merde. Il était plus futé que je ne le croyais. Alors il s'était finalement rendu compte qu'il était suivi? Plutôt ennuyant. J'aurais dû m'en inquiéter, mais je n'eus pourtant aucune réaction. Bon, la Division ne sera pas très contente d'apprendre que j'étais sur le point d'être démasqué, mais je ne m'en souciais guère pour tout dire. Ce n'était rien comme faute comparativement aux autres que je pus faire pendant ma carrière d'agent. J'haussai les épaules nonchalamment - même s'il ne pouvait le voir - avant de répondre d'une voix neutre. « Peut-être, j'habite dans le coin, c'est normal que je traîne par ici. » Mensonge. Je n'habitais pas du tout dans ce quartier, mais il n'en savait rien. Je restais calme, étonnamment calme, ne me laissant pas impressionner par ses doutes. Je portai ma cigarette à mes lèvres avant de souffler la fumée directement devant moi. En fait, malgré la gravité de la situation, je m'en amusais. Je n'en avais plus vraiment l'occasion avec ma nouvelle affectation, alors pourquoi pas en profiter? « Vous vous sentez suivi, monsieur? » Et pourquoi ne pas faire perdurer le moment?
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