PERTE DE CONTROLE. conditionnée, gentil petit fantassin, soldat docile, mia est la femme-enfant, l'anorexie, l'inappétence d'une enfance arrachée et déchiquetée par les griffes impitoyables d'un système de dass merdique. esseulée, formatée par un père adoptif aux mœurs légères, à son image, la perte de contrôle n'entre pas dans ces données. marionnette au visage de porcelaine, si lisse. la mort personnifiée dépeint sur ces traits enfantins. toutefois, se perdre dans les paradis artificiels la rend plus réelle. attrait sombre et dangereux qui l’effraie, incapable de faire marche arrière, toujours en vouloir plus, elle se laisse tomber dans la déchéance la plus sordide. cachée au regard de son paternel, seule, elle glisse un peu plus dans les limbes aux douces veloutes opiacées. chimère fantomatique au regard blanc amère, elle reprend vie. s'animant, elle s'éveille de sa douce torpeur, perdant le contrôle de sa vie si ordonné pour devenir cette despotique omnipotente qui dérange. amphétamine sous lexomil, extasie sous valium, l'héroïne de ses nuits des acides dans les chewing-gums, mia devient cette absence de peur, cette envie de voler alors qu'on a les ailes coupées, une pulsion de mort, un papillon qui se jette sur une flamme... une pulsion de vie, un oiseau qui vole sans entraves. SOLITUDE. l’étrange impression d'être née de l'imaginaire, dans un rêve au ciel d'un blanc immaculé. si étouffant. si oppressant. sans aucune ligne déformant l'horizon. elle se présente ainsi sa vie. ordonnée. sans fausse note. si hostile. elle reste cette gamine timide qui vous tue d'un regard polaire, vous enterre d'un tendre sourire éphémère, traçant un 'je t'aime' interdit dans la poussière qui vous recouvre. contradiction. je t'aime moi non plus. soit blanc, soit noir, mais jamais gris. aucune place pour les fausses notes. et son regard change comme cette vague. houleuse. des sentiments fugaces les animent mais vites étouffés par une volonté crue, tranchante, elle reste immobile dans son univers si vide, la chaleur irradiant sous ces doigts lui paraissant irréelle. poupée de chiffon, juste l'impression que n'être qu'une coquille vide, un puzzle en attente la terrifie. n'apparaissant alors comme un excès, une carence, un manque cuisant et lancinant, elle reste en attente de cette pièce qui lui manque.
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