Percy venait de quitter les lieux. Il venait d’annoncer à quelques agents de la division, qu’ils étaient à la recherche d’un gardien qui manquait à l’appel. Kevan Hopkins. Tu en avais entendu parler quelques fois, enfin, son nom t’était arrivé aux oreilles par moments. Jamais tu ne t’étais intéressé à lui, jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce qu’il soit nommé comme étant cible prioritaire par Percy lui-même. Le localiser, et non l’approcher. Tu acquiesças, tandis que tu voyais Percy disparaître dans un couloir quelconque de la Division. Étrangement, peu d’agents s’étaient retrouvés à être conviés à cette ‘’réunion’’. Sans doute avait-il fait appel à ses agents les plus efficaces, les plus rapides. Tu en faisais partis, tu le savais, et tu allais retrouver ce Kevan Hopkins coûte que coûte. Mais pour cela, il te fallait de bons coéquipiers. Seul, tu ne pouvais pas le retrouver. Tu n’étais qu’un nettoyeur après tout. Réputé pour ta cruauté, ta capacité à se posséder aucuns sentiments apparents. Pas pour tes talents d’informatique. Informatique…Tu devais absolument trouver quelqu’un qui savait s’y prendre avec les logiciels. Ton regard se tourna automatiquement vers Marla, assise à quelques mètres de toi. Lorsque tu étais recru, le piratage et la recherche d’informations par le biais d’un ordinateur n’avais pas été ton fort. Tes informations, tu les obtenais par la force. Tu torturais tes cibles, jusqu’à ce qu’elles te disent tout ce que tu voulais savoir. Elles cédaient toujours. Marla était celle qu’il te fallait. Alors qu’elle se levait de son siège, tu posas sur elle, un regard à la fois persistent et menaçant. Ou croyait-elle aller? Ton regard froid restait fixé sur la jeune femme, alors qu’elle baragouina quelque chose, que tu ne pouvais malheureusement pas entendre. Tu avais personnellement recommandé Marla à la division. Tu étais au courant de ses grandes capacités informatiques. Tu l’avais vu à l’œuvre toi-même. La brunette s’était levée, et s’approchait de toi. Elle avait compris, et si tu avais pu sourire en ce moment, tu l’aurais fait. Une pointe de satisfaction se fit tout de même distinguer sur ton visage, alors qu’elle arrêta d’avancer à quelques mètres de ta position. Tu arquas un sourcil, en sachant parfaitement qu’elle ne voulait pas s’approcher de toi. Tu ne comptais pas la tuer, mais tu aimais le fait de savoir que les gens te craignaient ici.

Tu ouvris légèrement la bouche, et t’apprêtait à dire quelque chose, mais la jeune femme te devança. « J'imagine vu ton regard persistent que tu veux me demander de faire la mission avec toi ou m'y obliger. Oui je suis voyante parfois. » Un petit ricanement se fit entendre d’entre tes lèvres, mais aucune lueur d’amusement se faisait voir dans tes prunelles océans. Elle avait tout deviné par elle-même. Tu ne voulais personne d’autre que Marla à tes côtés, pour effectuer cette mission, et semblerait-il qu’elle l’ait deviné toute seule. Tu haussas les épaules, croisa les bras, en t’adossant contre un classeur. –Demander, ce n’est pas ma tasse de thé. Obliger par contre… Tu laissais ta phrase en suspens. Ta voix était grave et glaciale, et tu n’avais pas besoin de rajouter quelque chose. Elle avait compris, tu le savais très bien. Tu ne lui laissais pas le choix. « Tu sais, tu devrais te détendre on est entre nous et je ne t'en veux pas de m'avoir menacé. » Tu haussas les sourcils, étonné par l’audace qu’elle avait de te parler comme ça. D’habitude, seuls les autres nettoyeurs se permettaient de le faire, et encore là. C’était pour ça que tu appréciais le caractère de Marla. Elle était franche et n’avait pas froid aux yeux, même si tu pouvais lui briser la nuque en un clin d’œil. D’ailleurs, tu lui en avais déjà fait part. Tu savais très bien que la loyauté de Marla n’était pas inébranlable. Elle choisissait ce qui était le mieux pour elle, mais si jamais cette jolie brunette comptait un jour trahir la division, qui l’avait accueillie à bras ouverts, tu t’étais promis de lui offrir une mort lente et douloureuse. Espérons que tu n’en arrives pas là, tu ne voulais pas, en tout cas. Tu as fait un pas ou deux dans sa direction, et tu t’étais arrêté. –Qui a dit que je voulais de ton pardon? Avait-tu dis avec ton petit accent russe, que tu n’avais toujours pas perdu. En arrivant à la division, on t’avait fait prendre des cours d’anglais, il était horrible. Aujourd’hui, tu le parlais parfaitement bien, mais tu gardais toujours ce petit accent. –Ce n’est pas comme si je me sentais coupable… Le ton de voix que tu avais employé était arrogant, à la limite provocateur. Tu le savais. Tu étais très détendu, mais ton allure froide et vide te donnait sans doute un air tendu. Il fallait aussi dire que tu ne souriais jamais, ou presque jamais. Les seules fois ou tes lèvres se fendaient en un sourire, c’était lorsque tu enlevais une vie, ou que tu te vengeais sournoisement et violemment de quelqu’un. D’un mouvement de tête, Marla te montres un des nombreux ordinateurs, et ton regard vide, sans émotions se posa sur une des machines. « Je vais d'abords devoir faire des recherches je sais que tu aimes risquer ta vie, mais partir à l'aveuglette à Londres ça serait inutile et tu es peut-être fort, mais moi je suis faible et les méchants me tueront en un claquement de doigt alors pas question de partir sans informations. » De nouveau, tu haussas les épaules. Après tout, tu ne pouvais tout de même pas la tirer par les cheveux jusqu’à Londres et l’obliger à trouver ce foutu gardien. Enfin…Si, tu pouvais, mais tu ne le ferais pas. Mais elle avait raison. Partir comme ça, sans aucunes informations sur la cible, c’était du suicide. Après tout, l’experte en informations ici, c’était elle, pas toi. –Comme tu veux. Tu t’approchas de Marla, alors qu’elle commençait à taper tu-ne-sais-quoi dans le système. Tu n’avais jamais été doué pour ce genre de truc. Quelques centimètres te séparaient d’elle à présent, et tu attendais depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Un lourd silence s’était installé entre vous deux, mais la jeune femme ne semblait pas le remarquer, absorbée dans son travail. Tu fronças les sourcils, visiblement fatigué d’attendre. Tu n’avais jamais été du genre très patient. –Alors, c’est pour aujourd’hui ou pour demain?! Tu étais brutal et sec. Mais il n’y avait pas de temps à perdre. –Je devrai peut-être faire le sale boulot tout seul? Ne me fais pas douter de tes talents, Marla. Tu lui mettais la pression, tu la provoquait, et tu le savais.

« Bah même si tu étais pas d'accords ... » Avait-elle murmuré. Tu levas lentement les yeux au ciel. Cette fois-ci, tu l’avais très bien entendu, mais tu ne réagis pas. Les gens ici te prenaient pour un mec qui sautait à la gorge de tous ceux qui passaient un commentaire. Ce n’était pas le cas. Tu avais tes limites, il ne fallait pas les dépasser, et pour être franc, cette brunette était à deux doigts de les dépasser. Elle était imprudente, elle jouait avec le feu. Marla avait commencé à taper des trucs sur son clavier, et toi, tu attendais patiemment, ou pas…Elle scannait tous les fichiers de tous les Kevan Hopkins de Londres, et c’était long. Tu perdais patience, et déjà que tu n’en possédais pas. Sans trop savoir pourquoi, tu voulais à tout prix retrouver ce foutu gardien avant les autres, avoir les mérites de Percy, prouver aux autres nettoyeurs, que tu étais le meilleur d’entre eux. Tu avais déjà fait tes preuves auprès de la division, mais tu n’en avais jamais assez. Sans oublier Marla. Tu n’aimais pas trop te l’avouer, mais sans son aide, tu n’irais pas bien loin. La brusquer n’était peut-être pas une bonne idée, mais tu t’en fichais. Tu voulais des résultats, pas son amitié. Lorsque tu avais mis en doute ses talents, elle s’était retournée vers toi et t’avais lancé un regard furieux. Tu arquas un sourcil, visiblement amusé par sa réaction. Tu l’avais provoqué, ça avait fonctionné. « Bon Igor ! Tu vas finir par vraiment faire tout le boulot tout seul. » Tu perdis ton petit air amusé, et fronças légèrement les sourcils face au petit surnom qu’elle venait de te trouver, mais surtout devant le faux accent russe qu’elle avait employé. La jeune femme venait de faire une piètre imitation de toi, et elle se mit à rire toute seule. Elle te provoquait en retour. Tu restais de marbre, tu sentais les muscles de tes bras se bander, tandis que ta mâchoire se serrait. Rester calme, il fallait rester calme, mais le petit rire énervant et cristallin de Marla venait te dire le contraire. Si cette moquerie était venue d’une autre personne, elle serait sans doute morte ou gravement blessée à cette heure-ci. Mais c’était Marla, et tu avais besoin de son aide, pour le moment en tout cas. Et puis Igor…C’était cliché non? Étant enfant, tu avais l’habitude qu’on t’appelle Sevastian, mais tu ne répondais plus à ce prénom. Tu poussas un petit grognement et baragouina dans ta barbe, tandis que la jolie brunette se retourna vers son ordinateur, continuant ses recherches, en t’ignorant royalement. Tu serras les poings, visiblement énervé.

Passer au crible fin tous les Kevan Hopkins de Londres prenait un bon moment, et tu avais redéposé sur elle son regard lourd et glacial. Tu pensais encore à la dernière phrase de la jeune femme…Igor…Et puis quoi encore? Plusieurs fichiers s’ouvraient et se fermaient sur l’écran, et tu n’arrivais pas à suivre les doigts de Marla, qui tapaient sans relâche sur le clavier. Tu abandonnas ta tentative de comprendre quelque chose à l’informatique. Quelques minutes s’écoulèrent, et un compte de banque s’afficha sur l’écran. Tu écarquillas les yeux face au montant affiché, et la voix de la jeune femme se fit entendre. « Igor ! Enfin je veux dire Swann ! » De nouveau, tu lui lançais un regard noir. Tu la fusillais du regard. Elle ajouta quelque chose d’autre, qui semblait tout aussi moqueur, et tu te raidis. –Fais gaffe petite geek…Ma tolérance à des limites. Le ton de voix que tu avais employé était assez menaçant, et tu lui avais donné un petit surnom à ton tour. Ton regard se reposa sur le montant d’argent exorbitant qui s’affichait sur l’écran. Un million de dollars. Cherchait-elle vraiment un moyen de retrouver ce gardien? Ou jouait-elle avec toi depuis le début? Tu franchis les quelques centimètres qui te séparais de la brunette, qui te demanda de détourner les yeux, histoire de transférer l’argent sur son compte. Tu n’allais pas regarder ailleurs non. Lentement, tu voyais le chiffre du compte diminuer et la voix de Marla se fit de nouveau entendre dans tes oreilles. « J'ai une grande nouvelle pour toi ! Je viens de toucher le jackpot et on va pouvoir aller à Londres, maintenant tu peux me remercier et m'offrir un cadeau. » Un magnifique sourire s’était dessiné sur ses lèvres, mais pas sur les tiennes. Tu restais de marbre, et croisa les bras, alors qu’elle se levait pour se diriger vers la sortie. Tu attendis qu’elle t’ait un peu dépassé avant d’agripper fermement son poignet, en l’obligeant ainsi à te faire face. Tu laissas échapper la colère que tu avais ressenti lors de ses moqueries tout à l’heure, et tes doigts serraient de plus en plus le délicat poignet de Marla. –On? Tu laissas échapper un petit rire sans joie, et une lueur étrange se fit distinguer dans ton regard. –Y’a pas de ‘’On’’ qui tienne ma jolie. Ton emprise sur le membre de Marla se faisait plus pressante, et tu étais conscient que tu lui faisais sans doute mal. Tu la relâchas et perdit ce regard inquiétant de tout à l’heure. –Tu as fait ta part du travail, je vais faire la mienne maintenant. Tu ne comptais pas l’emmener avec toi à Londres, mais tu savais très bien qu’elle n’allait pas lâcher l’affaire. Ce n’était pas elle qui c’était servi de toi, c’était toi qui avais profité de ses connaissances. Tu appuyas sur le bouton ‘’imprimer’’ de l’ordinateur, et le ficher sortit automatiquement de l’imprimante. Tu t'en emparas–Et puis tu l’as dit toi-même. Tu es faible, les méchants te tueront en un claquement de doigts. Tu fis quelques pas en avant, et annula le transfert d’argent sur le compte de Marla. À ton tour, tu la provoquais. C’était un cercle vicieux, tu savais qu’elle allait répliquer, mais tu ne pouvais pas t’en empêcher. –Je te souhaite un bon week-end. Avait-tu dis froidement, sans vraiment le penser. Tu lui tournas le dos, mais elle se positionna devant toi, te bloquant ainsi le passage. Tu arques un sourcil, étonné.

Tu avais plongé ton regard océan dans celui noisette de Marla. Que croyait-elle au juste? Qu’avec son petit corps menu et chétif, elle pourrait t’empêcher de passer? D’un seul geste, tu pouvais la briser en deux. Elle n’avait aucun moyen de t’arrêter. « C'est pas la peine de me souhaiter un bon week-end vu que je vais venir avec toi. » Un autre rire sans joie se fit entendre d’entre tes lèvres. Et comment comptait-elle s’y prendre? Marla ne semblait pas comprendre que tu le faisais pour elle pour éviter qu’elle ne se fasse tuer. Enfin, si on veut. En réalité, tu l’empêchais de venir simplement pour la rendre furax, pour faire ton travail plus rapidement, localiser le gardien sans avoir cette fille entre les pattes qui ne cesserait de te casser les pieds tout au long de la mission, et que tu ne pourrais malheureusement pas faire taire, au risque de te faire désactiver. Parfois, faire partie de la division avait ses conséquences. Par exemple, interdiction d’éliminer ses collègues, à ton plus grand malheur, même si tu n’avais jamais eu l’intention de tuer Marla, tant qu’elle restait loyale à la division. –Imagine toi que je le fais pour toi, pour t’éviter de mourir. Dis-toi que je te sauve la vie. Ce n’était pas le cas, mais si elle pouvait se taire et te laisser faire ton travail correctement par la suite, ce serait parfait! Mais il ne fallait pas rêver. Elle ne comptait pas te lâcher. Et puis, cette brunette ne savait pas comment s’y pendre sur le terrain. Son travail consistait à chercher poser son joli petit derrière sur une chaise, et à chercher des informations, pirater, télécharger, et non tuer. D’ailleurs, tu étais sûr et certain qu’elle n’avait jamais enlevé une vie. Toi, tu en avais tué un bon paquet déjà, et les noms continuaient de s’accumuler sur ta liste. Tu aimais prendre une vie, c’était la seule chose à laquelle tu étais réellement doué. Marla se mit alors à te faire un petit air de chien battu, en te disant qu’elle allait faire tout ce que tu voulais, et tu la regardas comme si elle avait une sangsue collée en plein front. Ses petits yeux de merlans frits. Si tu avais été un homme ordinaire, tu aurais sans doute céder et tu l’aurais emmenée avec toi pour ses beaux yeux, mais voilà. Tu n’étais pas un homme ordinaire. Tu roulas des yeux et continua d’avancer, sans faire attention à Marla, qui tentait tant bien que de mal de t’arrêter. Ça ne marchait pas. Elle ne faisait que te ralentir, et tôt ou tard, tu arriverais à l’ascenseur, et tu quitterais la division en direction de Londres. Sans elle. –Si tu tiens vraiment à faire tout ce que je veux, petite geek, pose ton joli petit cul sur ta chaise, et trouve moi un billet d’avion pour Londres. Tu étais brutal, et tu n’avais pas pris de gants pour t’adresser à elle de cette manière. Lui parler ainsi n’aidait pas ta cause, mais tu étais têtu, et il était quasiment impossible de te sortir une idée de la tête, lorsqu’elle y était implantée.

Marla opta alors pour la menace, et te dis qu’elle allait bloquer tout tes comptes, si jamais tu partais sans elle. Tu te stoppas net dans ta marche, et lui lança un regard noir. Tu ne savais pas trop si elle allait le faire ou non. Elle semblait sincère, mais on ne savait jamais, peut-être qu’elle bluffait. En tout cas, tu ne comptais pas te laisser abattre par ses menaces, et tu ne répondis rien, en continuant de marcher, avec une Marla qui tentait de t’en empêcher. Tu la laissais parler, et faisais semblant de l’ignorer, alors qu’elle te disait que ce petit voyage à Londres allait être amusant. Elle insinua par la suite, que tu ne connaissais pas ce mot, et tu serras de nouveau les poings, et en même temps le fichier, qui se retrouva à se chiffonner dans ta poigne de fer. C’était bien cela avec elle. Le but de ce voyage n’était pas censé être amusant. C’était une mission de la plus haute importance, ce mec, Kevan Hopkins, avait été placé comme cible prioritaire parmi les agents de la division convoqués à cette petite réunion. Quelques années auparavant, tu savais t’amusé. Aujourd’hui, tu avais seulement changé de méthode. Tu n’allais plus en boîte pour t’amuser, tu faisais fondre des cadavres dans de l’acide pure, histoire de faire disparaître toute traces d’un meurtre, commis par un agent. Tu te décidas enfin à pousser violemment Marla sur le côté. Tu en avais assez d’être ralentit par cette brunette. Plus de temps à perdre à présent. Tu lui faisais dos, et tu n’avais pas eu le temps de réagir, que tu te retrouvais menotté à elle. Tu as pris quelques secondes avant de réaliser ce qu’elle venait de faire. Non…Elle n’avait pas osé. Ton regard s’était posé sur ton poignet, lié au sien à l’aide d’une chaîne de métal. Elle avait osé te menotter. Tu levas vers elle tes yeux aux pupilles étrangement dilatées. Sous l’effet de la colère, elles avaient tendances à se dilater. Tu la fusillais du regard, et on pouvait facilement entendre ta respiration saccadée, et ta poitrine monter et descendre rapidement. Tu allais l’étriper, lui sauter à la gorge. Rester calme…Il fallait rester calme. Tu serrais tes mâchoires si fortement, que tu en avais mal aux dents. Tu devais absolument trouver la clé. « Comme ça t'as plus le choix. Bon aller on a assez perdu te temps avec tes bêtises on y va. » Elle se mit à avancer, en te trainant derrière, et se retourna brutalement pour ajouter. « Oh et j'ai failli oublier, si tu pouvais arrêter de vouloir me tuer toutes les trois secondes ça serait cool enfin je dis ça comme ça c'est toi qui vois ... » Sur ce, elle avait continué à avancer vers la porte, mais avant qu’elle n’ait pu l’atteindre, tu tiras de toute tes forces sur ton poignet menotté, en ramenant violemment la petite Marla contre toi. Ce n’était pas elle la meneuse ici, même si en ce moment, elle semblait en contrôle de la situation. Elle était collée à toi à présent, et ton bras puissant, celui qui n’était pas menotté, l’entoura au niveau de la taille. Tu voulais cette foutue clé! –Si j’avais voulu te tuer, tu serais morte et enterrée, crois-moi. Tu avais fait une petite pause, puis avais continué. –Et je dois te dire que l’envie de te briser la nuque devient de plus en plus tentante. Ton bras remonta lentement au niveau de son dos, puis de sa nuque. Tu refermas lentement tes doigts froids sur cette dernière, en exerçant une légère pression. Tu espérais que cela lui ferait peur, mais tu en doutais. –Donne-moi cette clé, Marla. Si elle croyait un seul instant que tu hésiterais à la fouiller, elle se fourrait un doigt dans l’œil. –Ne m’oblige pas à aller la chercher de force. Je ne me gênerais pas pour te fouiller…Partout. Un sourire carnassier, qui donnait froid dans le dos, s’était dessiné sur tes lèvres tandis que ta main descendait jusqu’aux poches avant de son pantalon. Rien. Ta main se dirigea alors vers les poches arrière de Marla. Tu comptais retrouver cette clé coûte que coûte!

Marla tentait de te repousser, mais ses petits bras n’arrivaient pas à se défaire de cette puissante étreinte, dans laquelle tu la maintenais. Tu aurais facilement pu continuer à la fouiller, employer la force avait toujours été ton meilleur moyen de faire pression, et cela s’avérait efficace. Sans trop savoir pourquoi, tu t’éloignas d’elle. Enfin, tu ne pouvais pas aller bien loin à cause de ces foutues menottes. Elle se mit alors à hausser la voix, et tu te contentas de lever les yeux au ciel, un air blasé collé au visage. Les préoccupations de Marla ne t’intéressaient pas, et tu te fichais pas mal de ce qu’elle pouvait bien penser de toi. Elle se mit alors à te fixer. Elle avait plongé ses yeux bruns-verts dans tes yeux bleus. Tu ne cillas pas une seule seconde. C’est à peine si tu avais cligné des yeux. Ce n’était pas ton genre de flancher, et surtout pas devant elle. Marla t’agaçais et tu la trouvais affreusement énervante. Personne n’aurait osé faire ce qu’elle avait fait et normalement, jamais tu n’aurais laissé passer cela. Alors pourquoi tu acceptais son insolence à elle? Parce que c’était une fille? Parce qu’elle était petite et frêle? Non, tu avais enlevé la vie à des gens beaucoup plus faible qu’elle, même si tu croyais que Marla faisait sans doute partie des gens les plus sans défenses que tu avais connus jusqu’à ce jour. Elle avait un énorme potentiel intellectuel, tu devais l’admettre, mais rien du tout dans le ventre. Aucune force physique. Elle se mit alors à te dire que personne n’était autorisé à toucher à un seul de ses cheveux, excepté un oreiller. Tu levas les yeux au ciel et tu soupiras. Dommage, quel gâchis. Il fallait dire que Marla n’était pas laide, au contraire même. C’était sans doute pour cela que tu ne l’avais pas encore tuée. Tu ne voulais pas abîmer un si joli visage…

« On va faire un marché d'accords, on va jusqu'à l'aéroport et ensuite je te donne la clé ça te va ? Et même si ça te va pas on va faire comme ça. » Ton cœur rata un battement. Elle en avait du culot, et tu te promis de lui faire regretter d’une manière ou d’une autre. Tu détestais ce sentiment d’impuissance qui prenait de plus en plus d’ampleur dans ton être. Tu commençais à réaliser que tu allais devoir emmener Marla avec toi. Après tout, tu ne pouvais tout de même pas rester planté ici attachée à cette fille pour le restant de tes jours pendant que les autres agents de la division effectuaient cette mission. Tu voulais répondre, l’envoyer promener et lui dire que tu allais briser cette foutue chaîne avec tes dent s’il le fallait, mais seul un grognement menaçant se fit entendre. Tu entendais la voix de Marla en bourdonnement. Tu faisais tout pour reprendre ton calme. Tu détestais te sentir en infériorité, surtout face à quelqu’un comme elle. La brunette se mit alors en marche, mais tu ne bougeas pas d’un poil et elle perdit l’équilibre en se rattrapant sur ton bras. Les muscles de ce dernier se contractèrent aussitôt. Elle te lança un regard furieux. Regard que tu lui rendis à la perfection, tout aussi furieux. Vous étiez tous les deux extrêmement têtus. « Aller bouge ! » Elle se laissa tomber sur le sol, en attirant ainsi ton bras en même temps. Tu ressemblais à un bossu dans cette position. Marla se remit alors à parler. De bonbons cette fois. –Parfait. Tu ne savais pas si la brunette t’avait entendu, tu t’en fichais. Elle voulait venir? Elle voulait risquer sa vie alors qu’elle n’avait aucune expérience sur le terrain? Parfait! Mais elle ne devait pas compter sur toi pour la protéger, pour avoir ses arrières ou encore pour venir la sauver, si jamais elle était en détresse. Ce qui risquait fort bien d’arriver. Tu tournas brusquement la tête vers elle, assise par terre en train de manger un bonbon. –Tu veux venir?! Alors viens! Sans attendre une seconde de plus, tu te penchas, la pris dans tes bras et la plaça sur ton épaule, comme un vulgaire sac de patates. Oh oui, elle allait venir! Tu te mis alors à marcher vers la porte, ignorant les cris de protestations de Marla. Tu ne voulais pas perdre une seule seconde de plus, et avec ces menottes, elle risquait de te ralentir. Et puis, elle était lourde comme une plume cette fille. Tu ne risquais pas de te fatiguer. Et puis tu faisais ca surtout pour la frustrer, pour qu'elle se sente impuissante face à ton bras puissant autour de sa taille, qui la maintenant sur ton épaule. Qu'elle sache qui commandait ici!

« Swann ! Tu m’écoutes pas ! » Elle te hurlait de la poser par terre mais tu ne l’écoutais pas, bien content de toi. Tu étais fier de ton coup et une lueur de satisfaction se faisait distinguer dans tes yeux bleus océans, tandis que Marla te criait qu’elle avait le vertige et qu’elle allait mourir. Tu poussas un soupire d’exaspération. Et cette brunette voulait t’accompagner lors d’une mission de cette envergure, alors qu’elle n’était pas capable de supporter un peu de hauteur? Son arrêt de mort était signé d’avance si jamais tu croisais la route de ce gardien. Toi-même tu n’étais pas de taille contre eux, alors en ce qui concernait Marla…C’était perdu d’avance. Tu n’allais pas la lâcher, du moins, pas avant d’être arrivé à la voiture. –Ah bon, c’est Swann maintenant? J’croyais que c’était Igor. Avait-tu dis en rajustant la jeune femme sur ton épaule. Tu faisais exprès de marcher vite, d’un pas saccadé pour amplifier chez elle, sa sensation de vertige. C’était peut-être sadique, mais la vengeance est un plat qui se mange froid, très froid même en ce qui te concerne. Tu sentais les mains de Marla fermement agrippées à ton t-shirt, et elle avait cessé de crier. Sans doute avait-elle réalisé que tu n’allais pas la lâcher, malgré ses cris de protestations qui soit dit en passant créaient chez toi un sentiment de satisfaction. Le tout aurait été moins amusant si Marla n’avait pas protesté. Tu étais presque arrivé au parking, et tu allais bientôt devoir reposer la jolie brunette par terre. Tu l’obligeas à lâcher ton t-shirt, et lui redonna possession de ses jambes. Elles tremblaient, tu le voyais bien, et tu connaissais maintenant une des faiblesses de Marla. Les hauteurs. Tu ne dis rien pourtant, et fit semblant de ne rien remarquer, histoire de l’induire en erreur encore une fois. Décidemment, tu en avais appris des choses sur la jeune femme, et en quelques heures seulement. Malgré les jambes cotonneuses de Marla et le fait que tu l’avais transportée ici sur ton épaule comme un vulgaire sac de patates, contre son gré et sous ses hurlements, elle trouva un moyen de venir te chercher, encore une fois. Elle n’était pas croyable, et n’avait visiblement pas compris la leçon. « ... Je voudrais pas dire, mais ... J'ai gagné. » Un nouveau grognement sortit d’entre tes lèvres, et tu entraînas Marla vers ta voiture. Une Ferrari grise, cadeau de la division. –Ouais, félicitations la geek. Mais ne compte pas sur moi pour te servir de bouclier. Tu viens, tu te débrouilles, tu te défends seule, et je ne te protège pas. Si tu crèves, alors tu crèveras et je n’aurai aucuns remords. Tu ouvris la portière du côté conducteur pour Marla, comme le ferait un gentleman, mais cette fois-ci c’était plus par obligation. Tu étais enchaînée à elle et tu devais la faire entrer en premier pour prendre le volant. Foutues menottes. Elle te fit signe d’entrer à ton tour et tu t’exécutas. Tu allais devoir conduire à une main jusqu’à l’aéroport.

« Je ne te donnerais pas la clé avant qu'on soit arrivé j'ai pas envie que tu m'abandonnes sur le bord de la route, ce dont tu serais capable. Alors, tu vas devoir conduire avec moi comme boulet accroché à ta main. » Ah ça pour être un boulet, elle l’était vraiment! Tu ne répondis pas, te contentant de démarrer la voiture et de fixer l’horizon. La Ferrari poussa un adorable ronronnement. Marla n’allait sans doute pas aimer ta conduite. En quelques secondes, tu avais atteint les quatre-vingt kilomètres heures et tu n’hésiterais pas à aller de plus en plus vite, une fois sur l’autoroute. Plus de temps à perdre. Tu ne voulais pas regarder Marla, ni même lui adresser la parole. Si elle pouvait se taire pendant toute la durée du voyage, ce serait parfait. Tu sentis alors les doigts chauds de Marla sur ta main froide. Le contraste de sa chaleur sur ta froideur te fit un drôle d’effet, et tu te dégageas en la fusillant du regard. Et elle trouvait ça drôle, en plus. Tu pouvais entendre son petit rire cristallin, tandis que sa main cherchait encore la tienne. Main que tu tentais d’éviter du mieux que tu le pouvais, tout en restant concentré sur la route. –Arrête. Mais elle ne t’écoutait pas, et continuait de rigoler en frôlant le dessus de ta main avec ses doigts. De nouveau, tu serras la mâchoire. Elle continua son petit manège pendant quelques minutes encore, et se fatigua elle-même. Soulagé, tu reportas toute ton attention sur la route. Tu avais atteint l’autoroute maintenant, et tu roulais de plus en plus vite. Quelques minutes s’écoulèrent, et la jolie jeune femme repris la parole, en brisant ainsi le magnifique silence qui avait régné dans la voiture, quelques minutes plus tôt. « Je peux te poser une question ? » Encore une fois, tu gardais le silence. Un silence qui voulait tout dire. Ta réponse était négative. Peu importe la question de Marla, tu refusais d’y répondre. « ... Bon je te la pose quand même, comment tu fais pour être aussi invivable ? Pourquoi tu veux pas sourire ? Aller ! Fais-moi un sourire je le dirais à personne promis et je tiens toujours mes promesses. » Parce que tu avais vu ta mère se faire assassiner devant tes yeux, parce que tu avais vécu dans les rues froides et crasseuses d’Almetyevsk pendant trois ans, parce que tu avais tué ton ex petite amie de sang-froid, parce que ton père n’avait jamais daigné te faire un signe de vie….Mais tu refusais de parler de ton passé. Tu n’en parlais jamais. Perdu dans tes pensées, tu n’avais pas vu la main de Marla s’approcher dangereusement de ton visage, ni l’aiguille des vitesses monter dangereusement vers le deux-cent kilomètres heures. Si tu continuais ainsi, tu risquais fortement d’avoir un accident, mais la brunette t’avais replongé dans ton sombre passé et la seule vision que tu avais en ce moment, c’était le visage violenté et ensanglanté de ta mère étendu sur le sol, une balle dans la tête. La main de Marla se posa sur ta joue, et tu frémis à ce contact, tandis que tous les muscles de ton corps se raidirent. Pourtant, tu ne cherchais pas à te dégager, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Tu n’avais pas eu de contact aussi personnel avec quelqu’un depuis des années! La main de la jeune femme sur ta joue était comment dire…Rassurante, et tu sentis ta respiration se calmer, lentement mais sûrement. Puis, tu sortis enfin de ta transe, en réalisant que les doigts de la brunette sur ta peau glacée t’avais fait un grand bien. Grand bien que tu refusais catégoriquement de démontrer. –Parce que j’ai perdu l’envie de sourire…Depuis bien longtemps déjà. Avait-tu dis, sans sourire. Tu tournas la tête vers ta passagère pendant quelques secondes. Non, tu ne parlerais pas de toi, ni de ton passé. -Et toi, pourquoi es-tu aussi insupportable? Tu voulais changer de sujet, oublier le contact de Marla que tu sentais encore sur ta peau, comme s'il y était imprimé.