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n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)

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Cerseï V. Appleby
Cerseï V. Appleby

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MessageSujet: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyDim 10 Juin - 9:25

Dans beaucoup de foyers, le temps du repas est un temps sacré. Il n'est pas rare de voir, dans ce beau pays des États-Unis, les familles s'y réunir dans la joie et l’appétence, les mains jointes entre elles pour remercier Dieu le père de distribuer à ses fidèles tant de nourriture. En fait, c'est même la coutume, reproduite traditionnellement. Quelques minutes pour dire les grâces, et les êtres peuvent enfin se repaître avec le bonheur d'une âme saine, le tout sous le scellé confortable de la sempiternelle union familiale.

Évidemment, cette perte de temps purement américaine n'était pas de mise chez Cerseï. Se tenir les mains et dire les grâces ? Remercier Dieu pour le pain quotidien ? Peu de choses (exemple : les lentilles) ne lui paraissaient plus stupides. À ses yeux, outre les multiples divinités incroyablement puissantes que l'humanité avait reniées pour un monothéisme simpliste, la seule personne à remercier pour le « pain quotidien » était : le boulanger. Et accessoirement l'inventeur de la farine – paix à son âme. Donc non, elle ne disait pas les grâces, elle ne les avait jamais dites et ce malgré une mère britannique mine de rien assez croyante. En revanche, la demoiselle avait de nombreux autres rituels liés au temps du repas. Comme presque tout en ce qui la concernait, ces rituels changeaient avec le temps. À ses huit ans apparut son tout premier rituel, qui était de manger une pomme verte sur laquelle elle avait d'abord dessiné un visage – que ce même visage sur une pomme apparaisse dans sa série télé préférée quelques années plus tard lui était alors apparu comme une récompense merveilleuse. Puis elle n'avait plus été capable de commencer un repas sans regarder l'heure ; et plus elle avait grandi, plus ces rituels avaient pu grossir, comme des tumeurs, enflures visibles de ses travers invisibles. Sur des périodes plus ou moins longues, elle avait : dessiné des croix sur des serviettes à l'aide d'une fourchette ; aiguisé son couteau ; bu un verre d'eau – puis deux puis trois puis quatre – ; mesurer l'écartement entre ses couverts ; énoncé un fait étrange découvert récemment ; fait un vœux ; tenté de deviner les pensées de ses parents ; jonglé avec un fruit et un yaourt et prendre en dessert celui qui était dans sa main droite à la dixième seconde pile ; énuméré les raisons pour lesquelles le plat servi était bon/pas bon pour la santé ; multiplié deux par deux par deux et ainsi de suite jusqu'à atteindre un nombre à cinq chiffres (plus tard ce serait trois par trois par trois, la suite vous la devinez aisément) ; expliqué un proverbe péruvien ; vanté les vertus du végétarisme ; et comme je suppose que je vous ai déjà suffisamment ennuyés avec tous ces participes passés ponctués de points virgules, j'arrêterai ici la liste non exhaustive des habitudes discutables de mademoiselle. L'intérêt est désormais de nous pencher sur le dernier de ses rituels. En rigueur depuis quelques jours seulement – une semaine tout au plus – il ne consistait en rien d'autre qu'observer attentivement la jeune femme assise en face d'elle.

Teddy-River Lowerstone. Sa colocataire depuis un certain temps maintenant. Physiquement, elle avait tout l'air d'un être humain tout ce qu'il y avait de plus banal, la vingtaine, assez jolie même, il fallait le dire. Blonde, grands yeux chocolat, teint clair sans être pâle. Chaque petit détail ressemblait très exactement à ce qui constitue une véritable jeune femme : pores de la peau, veines qui transparaissent par endroits, pupilles, même les lobes d'oreille étaient parfaitement formés. Ils ont vraiment bien réussi leur coup, pensait Cerseï à mesure qu'elle observait silencieusement Teddy. Oui, ces petits extra-terrestres devaient avoir une intelligence sur-développée pour avoir réussi à reproduire aussi parfaitement une humaine. Si bien que la conclusion était simple et sans appel : ils ne l'avaient pas créée, ils l'avaient infestée. C'était d'une logique imparable. Ils étaient entrés dans son cerveau et en avaient pris le contrôle, en tâchant de ne rien déranger, rien changer. Mais ils avaient commis une erreur... Une erreur qui les avait tous amenés à leur perte, une erreur que Cerseï avait noté, et qui lui avait immédiatement fait comprendre ce qui se passait dans la boîte crânienne de sa colocataire. Oui, les aliens avaient oublié un détail, un minuscule détail qui pourtant faisait la différence dans l'espèce spéciale qu'était l'humanité : des sentiments. Ils avaient oublié de recréer des sentiments chez leur poupée de chair. À moins qu'ils soient tout simplement incapables d'en éprouver, et donc d'en produire, même chez un humain sous contrôle ? Cette hypothèse était la préférée de Cerseï : les extra-terrestres n'étant pas capables de ressentir, leur créature n'en était plus capable non plus dès lors qu'ils l'avaient envahie. Et tout s'expliquait très simplement et très logiquement, l'air robotique, les sourires faux, l'incompréhension des expressions littéraires, aucune colère, frustration, ou quoi que se soit d'autre quand Cerseï cassait un vase ou brûlait un plat préparé.

Teddy-River Lowerstone était contrôlée par une horde de petits hommes verts – ou bleus – machiavéliques. Ne restait plus qu'à savoir dans quel but.

Cela faisait bien deux minutes que la brune était coincée dans la même position, légèrement ridicule : yeux arrondis, fixés sur sa camarade, coudes posés sur la table, dos courbé, bouche entrouverte. Un vrai merlu, ou carpe, ou n'importe quel autre poisson à l'air débile. Heureusement pour elle, si sa théorie était vraie, alors primo Teddy ne pouvait pas se rendre compte de cette ressemblance humiliante, et secundo aucun miroir aux alentours ne pouvait renvoyer à l'expéditrice cette tête digne d'un film comique. Deux minutes vingt-six secondes. Entre elles, un plat de pâtes réchauffées, une boite de pesto, une carafe d'eau. C'était en train de refroidir dans l'assiette de Cerseï mais elle n'y pensait même pas. Elle songeait qu'elle devait peut-être se jeter à l'eau, maintenant. Qu'il était peut-être temps de faire part à Teddy de ses suppositions sensées. Faire comprendre aux hommes verts-bleus-fluorescents qu'ils avaient été démasqués. Pourquoi pas, rentrer en communication avec eux ? Cerseï se redressa précipitamment, et ferma même la bouche. Oui, elle avait pris une décision.

« Teddy. commença-t-elle sobrement. Ne nie pas. Je sais par qui, par quoi, tu es contrôlée. »

Et voilà, c'était fait. Elle avait pris son courage à deux mains, voire à un pied, pour dire avec une solennité un peu exagérée ces deux petites phrases. En réalité, elle ne savait même pas quoi ajouter pour l'instant. Elle n'avait qu'à attendre la réaction de l'intéressée, et elle était persuadée que cette réaction allait confirmer ses soupçons. Aux yeux de Cerseï, les accusations qu'elle venait de porter étaient claires, sans ambiguïté aucune : si Teddy était bel et bien sous une emprise extra-terrestre, alors elle comprendrait le sens de ses paroles. C'était clair comme du coca sans bulle. Hors elle avait quelque peu oublié, elle, que le coca même dégazé restait opaque... Car elle avait zappé, dans sa tête, l'atroce vérité de la subjectivité. Chaque mot portait en lui une infinité de sens... et celui qu'elle avait pu, sans le vouloir, injecter aux siens... ce sens-là, qui apparaîtrait pour Teddy, Cerseï était loin, bien loin de le saisir. À quelques galaxies à peine.


Dernière édition par Cerseï V. Appleby le Dim 16 Sep - 9:22, édité 1 fois
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Teddy-River Lowerstone
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyDim 1 Juil - 12:51

C'est une journée ordinaire. Trop ordinaire, peut-être. Limite ennuyante pour le commun des mortels, mais pas pour toi. C'est la routine. Tu ne connais que ça. Le jour où un peu d'action vient s'immiscer dans ton petit train-train quotidien, Dieu sait comme tu seras perdue. C'est clair, tu ne sauras pas quoi faire. Alors tant mieux si tes journées sont longues et ennuyantes. Tu te lèves, tu passes sous la douche, tu t'habilles, tu manges un truc et te voilà prête pour une journée à la Division, sans action notable sauf si un agent se décide à faire un carnage sur son passage. Oui, c'est horrible de penser ainsi, mais tu es ainsi justement. Et puis, il s'agit de ton gagne-pain, quand même ! Tu ne pourrais plus payer ta part du loyer si tes collègues étaient des anges qui laissaient tout le monde en vie. Et malheureusement, quand ils ne sont pas décidés à causer la mort sur leur passage, tu restes à la Division, t'entrainant au corps-à-corps, au piratage informatique ou à bosser sur le terrain. Enfin, cela s'est officiellement. Officieusement, la plupart de ton temps libre, ils envoient un agent te surveiller, et apprendre à bien te comporter. Définitivement, ils n'ont aucune confiance en toi. Mais tu t'étais docilement soumise à leurs ordres, préférant garder la vie et ta place à la Division plutôt que de te retrouver entre quatre planches si tu venais à te rebeller. Cet idiot qui t'es assigné t'a suivi toute la journée, jusqu'à ce que l'on te libère enfin, te permettant de rentrer chez toi, retrouver Cerseï.

Cerseï. Ta colocataire depuis ... quelques temps déjà. C'est drôle de constater à quel point tes collègues de la Division n'imaginait pas que cette colocation durerait plus de quelques jours. C'est dingue de découvrir que quelqu'un est assez fou pour t'accepter à ses côtés. Tu es la première surprise, à vrai dire. On t'a si souvent répété que tu n'étais pas faite pour vivre avec quelqu'un que tu t'en étais persuadé toi-même. Et voilà où vous en êtes, désormais. Quelques mois de colocation, et elle est toujours en vie. Tu n'as plus eu de petites crises depuis que vous vivez ensemble. À croire qu'elle t'apaise. Te serais-tu trouvé une véritable amie ? Une de celle dont tu ne fais pas semblant simplement pour obtenir des informations ? Il se pourrait, oui. Cerseï paie la moitié du loyer et fait la moitié des tâches ménagères. C'est ce que l'on attend d'une colocataire, n'est-ce pas ? Et puis, il s'avère qu'elle est plutôt sympa. Toi qui avais peur de tomber sur quelqu'un de malsain, fou furieux et capable de t'ouvrir la gorge durant ton sommeil, tu étais tombée sur cette fille gentille et plutôt drôle. Tu ne comprends pas toujours ses blagues, mais parfois tu les mémorise et Caleb te les expliques après. La jeune femme est plutôt bizarre, mais c'est une bonne chose, cela vous fait un point commun. Quoi que... ces derniers temps, elle était plus bizarre que d'habitude. Oui, c'est possible venant de Cerseï. Si bizarre que tu commençais à douter, à imaginer toutes sortes de scénarios dans lesquelles elle apprenait l'existence de la Division. À vrai dire, ce ne serait pas totalement une chose selon moi. Je ne pense pas que Cerseï doive l'apprendre, sinon elle risque de se retrouver dans une mauvaise posture. Mais je ne suis que ta raison, Teddy, et tu ne m'écoutes jamais, alors à quoi bon que je te donne mon avis.

L'heure du dîner approche dangereusement et tu rejoins Cerseï à table. Tu n'as pas pour habitude de parler à table, car on t'a appris que c'est mal élevé de parler en mangeant. Et manger étant un besoin primaire sur les bonnes paroles que tu pourrais adresser à Cerseï, tu te consacres à ce premier. « Teddy. Ne nie pas. Je sais par qui, par quoi, tu es contrôlée. » La voix de ta colocataire te ferait presque sursauter si tu étais normale. Tu relèves doucement la tête vers elle, et tu surprends le regard de Cerseï posé sur toi, et qui ... ferait presque peur. Comme si ses yeux s'étaient transformés en rayon x qui tentaient de te passer au peigne fin. C'est quelque peu perturbant cette sensation d'être épiée. Cela t'es probablement arrivé, mais avec ton intelligence et ton bon sens proche du zéro, tu n'as jamais remarqué. Mais là, tu ne peux pas détourner le regard ce qui te rend mal à l'aise. Soudain, tu détestes Caleb pour les leçons qu'il t'a si souvent donné et que tu exécutes comme un bon toutou aujourd'hui. Sans lui et ses bonnes paroles, tu aurais probablement détourné le regard et tu ne te sentirais pas aussi mal. Foutus conseils qu'il t'a donné ! ''Ted, regardes toujours les gens dans les yeux, blabla'' Il t'a tellement retourné le cerveau que ce geste est un automatisme et que tu es incapables de regarder ailleurs. Tu laisses échapper un soupir et te concentre sur les paroles que ta colocataire a prononcées quelques instants plus tôt. Tu étais tellement perturbée par son regard que tu en as oublié de réagir de vive-voix. « Quoi ? » dis-tu finalement, tout en réfléchissant. Par qui es-tu contrôlée ? Par personne, tu n'es pas une marionnette, nous ne sommes pas dans les sims, mais dans la vraie vie. Puis tu réalises. Oui, tu es contrôlée, par la Division même. Tu ne dis rien pendant quelques instants. Comment a-t-elle pu deviner que tu faisais partie de la Division ? Où est-ce que tu t'es grillée ? À quel moment ? Tu as pourtant bien fait attention. Mais, comme d'habitude, tu as réussi à foirer. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Phrase universelle que l'on t'a souvent répétée et dont tu as finalement appris la signification. Il parait que c'est ce que l'on dit lorsque l'on veut conclure une conversation, ou éviter un sujet qui fâche. Mais la Division n'est pas un sujet fâcheux, pas vrai ? Ils sont nos amis, le bien, l'avenir de cette foutue planète. Confuse, tu baisses la tête et continue ton repas, pensant que le sujet est désormais clos.


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Cerseï V. Appleby
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyMar 3 Juil - 8:39

Elle avait attendu ce moment depuis tellement longtemps. Des minutes, des jours, des semaines d'enquête minutieuse, d'observation attentionnée, si bien que ses yeux connaissaient par cœur chacun des détails de Teddy-River. Elle avait besoin de savoir si elle se trompait, ou plutôt, si elle ne se trompait pas. Elle était certaine d'avoir raison : c'était d'une logique imparable. Pour une fois, une seule fois dans sa petite vie, elle avait une chance de prouver ce qu'elle pensait. Prouver qu'elle n'était pas seulement une timbrée, prouver qu'elle avait raison depuis le début, que sa paranoïa, ses précautions anti-contrôle de pensée, anti-télépathie, anti-kidnapping alien, que tout était justifié. Qu'on arrête enfin de la regarder en pensant encore une. Encore une folle furieuse qui pense que les bonshommes verts sont en train d'envahir notre planète. Si seulement... Si seulement Teddy pouvait avouer. Tout confesser. Primo, donc, cela lui affirmerait une fois pour toutes qu'elle n'est pas dingue et qu'elle a raison. Secundo, celui lui permettrait immanquablement d'en savoir plus sur les extra-terrestres, leur mode de vie, leurs aspirations, leurs buts, leurs plans... Elle pourrait peut-être même s'infiltrer chez eux et découvrir tous leurs petits secrets inconnus de ses pauvres confrères humains. Et tertio... Tertio, elle aurait une petite, infime chance d'aider sa colocataire à sortir de ce tourbillon infernal. Parce qu'elle l'aime, sa colocataire. C'est vrai quoi, Teddy-River était bien l'une des seules au monde à ne jamais la regarder avec ces yeux, ces yeux-là, ceux qui accusent et qui moquent. Puis elle était vraiment gentille, quand même. Elle savait qu'à coup sûr, personne n'aurait jamais pensé ça de la jeune femme. Les gens devaient se dire qu'elle aussi, elle était un peu timbrée. Mais pas Cerseï, Cerseï elle l'aimait bien comme ça, et puis après son enquête, comme je le disais, elle la connaissait par cœur. Elle pouvait presque la prévoir, parce que Teddy avait des tas d'habitudes carrées, une routine pure. C'était rassurant pour Cerseï, de vivre avec quelqu'un d'aussi stable, aussi dénué de vague. Alors elle avait fini par s'attacher, même si avouons-le, ce n'était pas non plus comme si elle pouvait lui montrer des signes d'affection réels, pas sans se heurter à un léger bloc de glace en tout cas. Oui, bon, elle avait déjà essayé de la prendre dans ses bras, l'embrasser sur la joue, tout ça, mais elle avait bien compris que ce n'était pas sa tasse de thé à la Lowerstone. Elle était un peu l'inverse d'elle-même dans le fond. Pourtant elles se recoupaient sur certains points. Tenez par exemple : Cerseï était incroyablement rassurée de pouvoir converser en bon anglais anglo-saxon avec celle qui partageait son logis. Son patriotisme britannique brillait encore dans sa mémoire et dans ses mots.

Cependant toutes les bonnes choses ont une fin. Oh oui, toutes. Une règle simple et tellement intégrée dans le mécanisme de la société qu'il paraissait impossible qu'une jeune femme ne l'ai pas encore compris, cet adage plein de bon sens. Cerseï n'avait pas encore compris. Mais ça allait venir. « Quoi ? » fut la première réponse de sa colocataire. Elle n'avait peut-être tout simplement pas entendu ce que Cerseï venait de dire. Mais cette dernière était incapable de répéter, trop concentrée, trop effrayée par ce qu'il allait se passer. Soudain, elle vit un éclair passer dans les prunelles de Teddy. Le premier éclair depuis... depuis... depuis toujours. Quelque chose. Elle faillit en tomber à la renverse. Cet éclair pouvait vouloir dire des millions de choses. Est-ce que Teddy avait compris ? Compris que Cerseï avait compris ? Elle croisa les doigts sous la table. Elle espérait si fort qu'elle commençait à sentir son cœur battre dans ses tempes, comme si l'espoir trouvait son crâne trop étriqué et tentait vainement d'en sortir. Sans un mot, elle attendit que Teddy continue, qu'elle exprime cet éclair que Cerseï était persuadée d'avoir vu. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » La tension retomba d'un coup dans l'organisme de l'Appleby. Teddy niait. Ça la rendait presque triste. Mais ça confirmait, en un sens, ce à quoi elle songeait : si Teddy niait, c'était qu'elle avait quelque chose à nier. Elle ne pouvait pas simplement éviter la conversation si elle n'avait pas peur de ce qui pourrait en aboutir. L'éclair avait été là.

Mais que faire dès lors ? Insister ? Cerseï hésitait. La tentation d'abandonner était forte, elle devait se l'avouer. Si elle décidait d'insister... elle prenait le risque d'apprendre qu'elle avait tort. Elle n'avait pas encore envisagé cette option, trop sûre de ses déductions ; et pourtant elle était forcée d'y songer. Et si elle avait tort ? Si l'éclair dans les yeux de Teddy... était au contraire une preuve de sa méprise ? Elle avait construit sa théorie sur l'idée que les extra-terrestres étaient incapables de tout sentiment – mais cet éclair, on aurait bien dit un sentiment, une émotion. Quelque chose. Il pouvait donc être le signe que tout cela n'avait rien à voir avec les aliens. Sauf que Cerseï n'avait strictement aucune idée de ce qui pouvait contrôler quelqu'un, si ce n'étaient des petits êtres miniatures venus d'une galaxie far far away. Et Teddy avait eu quelque chose à nier. Non, décidément, Cerseï devait absolument en avoir le cœur net. « Si Teddy, tu sais de quoi je parle. » Elle choisissait d'insister, à ses risques et périls. Hésitante, elle enchaîna, étayant son propos : « Cela fait quelques semaines que je m'en doute. Tes absences, ta froideur... tout ça m'a mise sur la piste. » Oui, elle devait lui dire ce qui l'avait poussée à cette conclusion, lui expliquer comment elle avait su. Que la blonde soit au pied du mur, incapable de reculer, de nier encore une fois ce que Cerseï, assurément, savait. Elle n'avait plus, encore une fois, qu'à attendre sa réponse. Ses aveux. Car ce soir, au final, c'était parti pour être un dîner-spectacle.
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Teddy-River Lowerstone
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyLun 30 Juil - 12:57

Cerseï le saurait donc ? Elle saurait donc que tu fais partie de la Division ? Bravo, Teddy, tu as bien foiré sur ce coup-là. Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta tête pour que tu essaies de protéger ta colocataire alors que tu es incapable de protéger ne serait-ce qu'un animal de compagnie. Alors un être humain ... cela relevait du miracle. Définitivement, il ne faut pas qu'elle apprenne la vérité. Quoi qu'elle semble déjà l'avoir découverte, ce qui revient au même. Malgré tout, tu as conscience qu'elle signe son arrêt de mort si elle vient à fouiller plus loin. Tu ne peux pas imaginer qu'elle sache la vérité. Tu ne veux pas imaginer qu'elle sache la vérité. Qu'est-ce qu'il se passerait sinon ? C'est simple, elle ferait la fière, premièrement. Parce qu'elle aurait enfin percé ton secret, elle qui te passe au rayon x depuis des semaines. Ouais, elle sera trop heureuse pour te laisser tranquille. Deuxièmement, Cerseï va probablement en parler autour d'elle. Cet entourage implique Dylan et Asher. Le premier sera ravi de tenter de recruter ton amie dans son clan, tandis que l'autre se fera un plaisir de te regarder encore plus mal qu'il ne le fait déjà. Sans oublier Cerseï, qui sera désormais au courant de l'existence de la Division, et dont les théories vont encore plus divaguer. Génial. Vraiment, tu es dans une magnifique situation Teddy. Dieu sait comment Cerseï viendrait à réagir en étant au courant de l'existence de cette agence. Il y avait plusieurs possibilités. Un : elle coupe les ponts avec toi, t'oublies, te fais une réputation de malade, la Division va découvrir qu'une civile est au courant par ta faute et ... et ils te tueront et brûleront ton corps dans l'acide. Hop, fin de Teddy-River Lowerstone, personne ne la regrettera, tant mieux. Deux : elle garde le secret, en étant constamment sur ton dos pour t'aider/te faire tuer/être curieuse. Trois : Cerseï souhaite rejoindre la Division. Soit le pire des scénarios possibles. Impensable. Tu as tellement essayé de la protéger, que ce serait dommage qu'elle réduise tes efforts à néant. Mais tu le sais désormais, Cerseï est une fille surprenante, parfois trop, alors tu peines à prévoir sa réaction. Parce que malgré ta forte envie de protéger ton secret inavouable, Cerseï est très douée pour se mêler de ce qui ne la regarde pas et elle ne lâchera pas l'affaire. En quelque sorte, elle aurait fait un très bon agent. Sa grande curiosité pourrait lui être fatale, mais elle n'abandonne pas et elle est particulièrement convaincante quand elle fait son regard si particulier, le même qu'elle t'a fait quelques minutes auparavant. En cas d'interrogatoire, elle aurait été incroyable pour faire cracher le morceau à l'ennemi. Stop. Non, tu ne penses quand même pas à ... ? Non, hors de question. Tu es drôlement lunatique, à changer d'avis aussi vite.

Tu imagines avoir mis un terme à la conversation avec tes quelques paroles presque inaudibles, qui semblent être une fin idéale pour toi. C'est sans compter les multiples ressources de Cerseï, y compris sa capacité à être plus tête qu'une mule. « Si Teddy, tu sais de quoi je parle. » Oui tu sais. Mais malgré tout, tu n'as pas envie de lui dire que tu sais de quoi elle parle. Quel cercle vicieux. De toute manière, on t'a formée pour cacher l'existence de la Division, même sous les pires tortures physiques et mentales, ce n'est donc pas avec une misérable phrase pareille qu'elle te fera céder et que tu lui avoueras toute la vérité sur ton véritable travail. L'avantage avec toi, c'est que tu es capable de ne parler à personne pendant des jours, voir des semaines. Ainsi, cracher le morceau sur la Division à Cerseï n'arrivera probablement pas aujourd'hui. Elle le découvrira, mais pas de ta bouche. « Non. Je vois pas. » De toute manière, ta colocataire ne semblait pas décidée à te lâcher, alors quoi que tu puisses dire, elle aura le dernier mot. « Désolée. » Oui, ça passe toujours mieux avec un léger mot d'excuse. Du moins, c'est ce qu'il te semble. Il ne reste plus qu'à espérer que ça fonctionne avec Cerseï. « Cela fait quelques semaines que je m'en doute. Tes absences, ta froideur... tout ça m'a mise sur la piste. » Et bien non, ça n'a pas l'air de fonctionner. Dommage. Tu ne quittes pas des yeux ta colocataire, laissant à nouveau planer un silence qui, pour le commun des mortels, serait gênant. Ce silence, cette sueur qui perle sur ton front, cette incapacité à répondre voudrait-elle dire que tu es ... que tu es presque stressée par les paroles de Cerseï ? C'est une preuve de ta lâcheté. Dès que les choses tournent mal, tu perds tes moyens sans le réaliser, heureusement que ton corps est là pour te rendre humaine. « C'est juste que je ne suis pas très sociable. » répons-tu alors. Et c'est vrai, tu n'as pas menti. Ceci n'explique pas forcément tes absences, mais ta froideur, oui. Tu ne sais pas comment marche l'être humain, alors à quoi bon mentir ? Et puis, depuis le temps que vous vivez ensemble, elle aurait dû comprendre. « C'est la saison des mariages. Je travaille beaucoup, d'où les absences. » Oui, ta couverture. Tu oublies presque qu'aux yeux de tous les civils, tu travailles en tant que fleuriste dans une jolie petite boutique. Heureusement que tu as un minimum d'intelligence, pour que tu puisses trouver une excuse rapide concernant tes absences. Voilà. Maintenant que tu as expliqué pour la froideur et les absences, tu espères qu'elle te laisse enfin tranquille.


Spoiler:
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Cerseï V. Appleby
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyVen 3 Aoû - 0:46

On y était. Vraiment, on y était. C'était le moment même, après des minutes, des heures, des jours d'attente. Enfin. Enfin, le grand soir. Cerseï avait beaucoup travaillé pour tout ça. Et pourtant, elle méprisait l'instant. Vraiment, elle le méprisait, elle laissait filer les secondes et laissait... refroidir le plat. Le plat, bon sang ! Un plat en céramique blanche, décoré de petites fleurs roses, mauves, bleues, pastels. Très grand, le plat. Très grand pour deux colocataires. Rempli d'un gratin de légumes froids, par-dessus lequel s'étendait une couche généreuse d'emmental et de cheddar grillés à la poêle, au dernier moment. Oh oui, elle l'avait travaillé ce gratin croustillant, frais, un peu particulier, certes, mais créatif, inventif : non honnêtement, qui d'autre qu'une britannique conspirationniste ennemie du sénateur Palpatine (et donc des plats chauds en été), accessoirement dénommée Cerseï Vanity Appleby, qui d'autre pour cuisiner un gratin froid recouvert de fromage grillé chaud ? De longues minutes en cuisine. C'était rare pour Cerseï, très rare même, et pourtant : elle l'avait fait. Elle avait même fait un dessert. Une tarte aux myrtilles. C'était un repas exceptionnel, en préparation depuis bien longtemps. Alors... pourquoi ? Pourquoi négliger tous ces efforts, maintenant qu'ils étaient prêts à payer ?

La vérité, c'est que notre britannique favorite – à peine devant une jeune blonde de notre connaissance – avait en réalité totalement évacué de sa mémoire les heures douloureuses devant les fourneaux. Oui, tout cela était très, très, très loin dans son esprit. Son esprit était une pelote de laine qui dévalait d'interminables escaliers. Et la marche actuelle était bien plus importante que la précédente. Pourquoi avait-elle préparé un tel festin ? Pourquoi avait-elle sorti le plat en céramique ? Pire : pourquoi le susdit plat en céramique était-il encore à plus du tiers plein ? Et tant d'autres questions qu'elle ne se posait pas. Car une seule question avait une place dans son esprit, un seul but l'animait en ce moment précis. Savoir enfin ce qu'il était arrivé à sa colocataire, pourquoi était-elle un iceberg vivant, voilà tout ce qui l'intéressait. C'était autrement plus important qu'un foutu plat en céramique rempli ou non d'une quelconque aberration culinaire !

Et pourtant, Teddy niait. En bloc. Elle esquivait proprement la conversation. Conversation qui était tout ce que la brune voulait pour le moment, conversation de laquelle elle avait besoin. Au plus profond de son ventre, quelque part dans ses viscères, ses cellules criaient leur envie de connaître l'odieuse vérité. Que Teddy, sa chère Teddy – tout de même, elle l'aimait bien, et puis elle ne lui avait jamais fait sentir qu'elle était folle ce qui était une qualité exceptionnelle chez une personne extérieure –, explique enfin la manipulation surhumaine dont elle était victime. Une manipulation d'ordre alien... une manipulation... « du troisième type ». Cerseï avait décidé d'entamer le commando par une affirmation franche, cartes sur table : elle savait, voilà tout. Elle savait déjà, qu'elle disait ; elle espérait donc que Teddy cracherait le morceau assez facilement. Mais à sa grande déception, il n'en était rien. Elle réaffirma, précisa sa pensée. Et, toujours, un froid glacial en face d'elle. Des phrases courtes, plates, comme du par cœur. Jusqu'à autre chose, jusqu'à un étrange « Désolée. » Désolée, ah ? Mais désolée de quoi ? Cerseï haussa un sourcil dubitatif. Que se cachait-il derrière ce simple mot ? En réalité il n'y avait aucune raison d'être désolée si elle ne voyait vraiment pas de quoi son amie (si seulement elle pouvait y croire vraiment) voulait parler. À moins que ce ne soit qu'une énième formule de politesse coincée, bien sûr... Mais il y avait une autre hypothèse, une hypothèse que Cerseï préférait entre toutes. Et si en réalité, Teddy était désolée de ne pas avouer ? C'était une idée fort plaisante. Mais... non, non, il n'y avait pas vraiment de sentiments derrière ces syllabes. Les aliens étaient peut-être intransigeants, pires que ce qu'elle avait pu imaginer même. « C'est juste que je ne suis pas très sociable.  » Ah ça ! Tu parles d'un scoop ! Cette réponse-là, dans d'autres circonstances, aurait franchement faite rire notre interrogatrice, mais ce soir elle était très investie dans ce rôle. Très investie. Aussi ne se laissa-t-elle pas perturber : son visage demeura impassible, avec la même lueur convaincue dans les yeux. Oh chérie, tu peux me dire ce qui te chante, j'ai déjà ma petite idée en tête. semblait tourner en boucle dans la tête de Cerseï. Il fallait pas non plus la prendre pour une conne hein. Il y avait tout de même une différence entre ne pas être très sociable et être incapable d'exprimer une émotion sincère, non ? Pourquoi ne pas tout simplement avouer qu'elle était sous le joug de plus fort qu'elle ? Ou inventer un meilleur mensonge ? Quelque chose comme, je ne sais pas, une maladie héréditaire paralysant progressivement certains muscles du visage et donc empêchant certaines expressions faciales d'être crédibles. Ça, ç'aurait été un mensonge crédible ! « C'est la saison des mariages. Je travaille beaucoup, d'où les absences.  » Roooh mais qu'est-ce que je viens de te dire ! Teddy, Teddy, je sais que tu n'entends pas ma douce voix de narratrice (narratrice qui n'est même pas la tienne d'ailleurs, bref) mais bon sang, fais un effort ! On dirait une mauvaise réplique de scène d'interrogatoire dans une série B – d'ailleurs le genre de réplique en question précède généralement les aveux, même dans une série B. Bref. Rester impassible. C'était très dur, car un profond soupir démangeait la gorge et les mâchoires de la jeune femme. Elle était excédée que cela ne se passe pas comme prévu. Dans sa tête, la scène était très claire : elle arrivait, la regardait dans les yeux, l'accusait ; elle, elle avouait tout après une résistance futile et (spécial bonus) l'emmenait voir ses potes à sept yeux dont un dans le dos, quatre sur le front et un dans chaque main. Pourquoi rien ne se passait jamais comme dans sa tête ? Cerseï laissa le silence remplir la pièce sans lâcher sa cible des yeux.

En fait... En fait, c'était triste. Du fond de son cœur remontait un profond sentiment de tristesse et de compassion, un sentiment soudain, inattendu, envers Teddy. Vraiment. Elle la plaignait subitement comme si elle pouvait sentir sa peine. Comme sa situation devait être horrible ! Cerseï sentit presque les larmes lui monter aux yeux. C'était inhumain tout ça, c'était vraiment odieux. Pauvre Teddy ! Elle comprenait maintenant pourquoi elle niait. Pourquoi elle ne se laissait pas aller vers la facilité des aveux... Elle ne pouvait pas. Elle n'avait même pas le choix. Ciel, c'était vraiment... vraiment... Cerseï se leva très doucement, bougeant à peine sa chaise. Il fallait qu'elle l'aide, au moins psychologiquement, qu'elle lui fasse part de son soutien. Elle devait être tellement seule... Tellement seule et incomprise dans l'enfermement qu'on lui opposait. Car on l'enfermait, ils l'enfermaient, à l'intérieur d'elle-même, ne lui autorisant aucun écart, aucun sentiment de trop, aucune confession... aucune amitié ! Ces bonshommes verts n'avaient rien de bon. Elle s'approcha de Teddy et fit ce qui lui paraissait le plus naturel au monde : elle s'agenouilla devant elle. Oui, elle s'agenouilla. Le too much était vraiment trop peu pour elle. D'ailleurs il n'y avait aucune ambiguïté dans ce geste, elle ne faisait que se mettre plus bas que sa colocataire dans l'espoir de l'aider à se sentir en confiance – puisque dominant sur le plan physique. Et c'était quand même plus confortable que rester penchée pour être à sa hauteur, et moins fatiguant que de traîner sa chaise jusqu'à la sienne. Ne craignant rien du pathos, Cerseï saisit en plus la main de la demoiselle, les yeux encore humides. Elle la regardait sans ciller, sûre de ce qu'elle avançait, sûre qu'elle était en train, d'une manière ou d'une autre, de l'aider. « Je comprends, Teddy. Ne t'inquiète pas, je comprends. » Elle disait vrai – selon elle. Elle venait de comprendre ce qui régissait l'esprit envahi de Teddy. Elle allongea sa joue sur sa main et poursuivit, aussi poignante qu'une actrice cabaret en train de déclamer les vers finals d'une tragédie grecque : « Tu ne peux même pas prononcer leur nom n'est-ce pas ? Même pas pour moi... » Elle prit une grande respiration, expira lentement et bruyamment. « Ce n'est pas grave. Je sais, et désormais, tu sais que je sais. Je ne te forcerai pas à m'en parler. Juste... si la pression est trop forte... sâche que je serai toujours là. »

Un nouveau silence plana. En effet, la situation pouvait être quelque peu gênantes, non ? Une jeune femme agenouillée près d'une autre, la tête posée sur sa main, elle-même tenue par la sienne et posée sur ses genoux (vous arrivez à suivre ?), beaucoup d'esprits mal tournés y auraient vu une quelconque ambiguïté ou tension sexuelle. Qu'il n'y avait certainement pas. Cerseï, dans son honneur et son intégrité caractéristique, était en train de protéger la seule inconnue qui n'avait jamais eu l'air de la dénigrer. Elle lui devait bien ça, elles vivaient ensemble depuis tellement longtemps maintenant. Pour Cerseï c'était un exploit, et c'était grâce à Teddy. Donc elle serait là pour elle. Et ce silence imperturbable aurait continué pendant pas mal de temps encore si il n'avait pas été soudainement rompu. Par un affreux « PRILIIIIIIIP ! PRILIIIIIIIIIIIIIIP ! » Je savais bien qu'on devait réparer cette sonnette fut la première pensée de Cerseï qui, choquée par le bruit infâme, se leva d'un bond. « Je vais répondre » lâcha-t-elle froidement. Bon Dieu celui qui sonnait maintenant n'avait vraiment pas choisi son heure, ni même sa seconde ! Dans le genre mauvais – ou bon, tout dépend du point de vue – timing, mieux aurait été difficile. D'ailleurs qui cela pouvait-il bien être ? Elle n'en avait strictement aucune idée, elle espérait juste que ce ne serait pas le chef des extra-terrestres infiltreurs de cerveaux venu en super vitesse pour les dézinguer toutes les deux au sabre lazer.

Elle ouvrit la porte.

Un sourire aussi surpris qu'heureux s'étala d'un bout à l'autre du visage de la britannique. « DYLAAAAAN ! Mais qu'est-ce que tu... » Un éclair éclata dans son esprit embrouillé et ses réverbérations de lumières allumèrent des feux de révélation dans les prunelles de la miss. « Haaaan mais si mais j'avais complètement oublié que c'était ce soir ! Entre, entre !  » Elle était complètement surexcitée, comme toujours dès que quelqu'un était invité chez elle. Car oui, Dylan était invité ce soir. C'était prévu depuis bien... une semaine, voire un peu plus ? Elle se rappela enfin des fourneaux, de la poêle dans l'évier qui trempait en attendant que le ventre doux d'une éponge la débarrasse de ses résidus de graisse fromagère. Elle se précipita dans la cuisine – pas très lointaine il faut le dire – pour dresser vite-fait un couvert au jeune homme dont elle avait zappé l'invitation plus vite qu'une lumière nobelisée. « Voilà, pile entre moi et Teddy ! Désolée, en fait j'avais un peu oublié j'étais concentrée sur... mes révisions estivales. Ah mais je suis tellement contente de te voir ! » Un vrai moulin à paroles ; une vraie pelote de laine dévalant les escaliers. Les aveux de Teddy ? Loin déjà. Quant à l'amour de notoriété publique qui unissait sa colocataire susnommée et son ami aux yeux bleus... Cerseï était bien la seule à Washington D. C. à en ignorer la teneur. Dîner spectacle, ce soir ?

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Teddy-River Lowerstone
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyDim 5 Aoû - 16:29

Pour la première fois depuis des années, le silence te pesait de tout son poids. Tu détestais lorsque Cerseï se taisait, te laissant avec ses paroles en tête. Principalement parce que tu es incapable de trouver quelque chose à dire rapidement. Tu cherches parmi les phrases préfabriquées apprises avec Caleb, mais tu sèches complètement. C'est drôle, elle est la première personne à te laisser ainsi, sans voix, faible et mal-à-l'aise, alors qu'elle n'est qu'une simple civile sans danger. Elle a réussi un exploit, pour peu tu la féliciterais. Tu trouves enfin quelque chose à dire, mettant à profit ton manque cruel de sociabilité. Pour une fois que ce défaut s'avère une qualité. Puis, tu repenses soudainement à ta couverture de fleuriste. Tu l'oublies parfois, puisque mise à part Cerseï, tu n'as pas besoin de mentir sur ton travail, tes contacts étant exclusivement des membres de la Division. En tout cas, ça fait une excuse parfaite en cette saison estivale de mariage. Manquerait plus que Cerseï se mette en tête de venir te rendre visite sur ton faux lieu de travail pour que ta couverture tombe. Ta colocataire semble s'être contentée de ces réponses, tant mieux pour toi. Peut-être même qu'elle décidera de te laisser en paix ? Tu en doutes, et tu as bien raison. Puisqu'à peine te voilà satisfaite de ta réponse, que le comportement de Cerseï change radicalement, te laissant sans voix.

Cerseï vient de commettre l'irréparable.

Elle a osé, elle a osé. Un vent de panique te submerge. Tu sens ton corps tout entier chauffé, se liquéfier sur place. Tu dois transpirer. Les battements de ton coeur s'accélèrent brusquement. Elle a osé. Elle... elle t'a touché. Tu respires bruyamment, tentant de te calmer. Caleb et Tate sont les seules personnes autorisées à avoir un contact physique avec toi, et encore bien qu'ils te soient proches, tu retires généralement ta main avant qu'ils aient eu le temps de s'en saisir. Mais là, tu n'as pas pu, puisque Cerseï t'a surprise. Habituellement, quand quelqu'un tente un contact avec toi, ce dernier finit avec un oeil au beurre noir, si les gardes ont réussi à vous séparer avant que tu puisses lui faire plus de mal. « Je comprends, Teddy. Ne t'inquiète pas, je comprends. » Tu soupires. Elle ne pourra jamais comprendre. Elle ne peut pas comprendre ce qu'est la Division. Elle ne peut pas comprendre le lien qui t'unit à l'agence. Ils t'ont sauvée, ils ont sauvés Caleb d'une mort certaine. Alors non, elle ne peut pas comprendre ta loyauté envers l'agence. Rien que le fait qu'elle dise comprendre te mets hors de toi. Puis, son geste suivant te fit sursauter. Tu baisses les yeux doucement, avant de constater que sa joue est posée sur ta main. Cela te mets horriblement mal-à-l'aise. Tu aimerais pouvoir crier, supplier qu'elle te lâche comme tu le fais habituellement, pourtant aucun son ne sort de ta bouche, trop choquée par ce que Cerseï vient d'oser faire. « Tu ne peux même pas prononcer leur nom n'est-ce pas ? Même pas pour moi... » En temps normal, tu lui aurais sauté à la gorge, avec la ferme intention de lui faire payer ses mots ainsi que ces gestes. Cela est ta réaction normale lorsque tu es contrariée. Pourtant, tu ne sembles pas réagir. Tu sembles bloquée sur ta chaise, en pilote automatique. Pourquoi ? Pourquoi ne bouges-tu pas ? Pourquoi ne lui sautes-tu pas à la gorge comme tu le fais avec tant d'autres ? Peut-être parce que pour la première fois, tu as l'impression que quelqu'un s'inquiète réellement pour toi. C'est une sensation nouvelle, que tu aimerais ignorer. Tout simplement parce que tu ne mérites pas toute cette attention. Les gens qui te sont proches ne finissent jamais bien, de toute manière. Caleb a été le premier à te conseiller de créer le moins de liens possibles, et te voilà touchée en plein coeur par les paroles de ta colocataire. Tu ne sais pas comment réagir, tu n'as jamais été confrontée à pareille situation. « Ce n'est pas grave. Je sais, et désormais, tu sais que je sais. Je ne te forcerai pas à m'en parler. Juste... si la pression est trop forte... sâche que je serai toujours là. » C'en est trop. Teddy, n'écoute pas ses belles paroles. Elle veut juste percer à jour ta carapace pour mieux t'anéantir après cela. Son inquiétude est feinte. Après toutes ces années, tu n'es pas encore capable de deviner lorsqu'on se moque de toi ? Ouvre un peu les yeux ! C'est impossible. Impossible que quelqu'un prenne soin de toi, que quelqu'un soit là pour toi. Nous sommes seuls, Teddy. Nous sommes seuls, et personne ne pourra changer cela. Pas même Cerseï. « C'est que... c'est que c'est trop dur d'en parler. » Mais que fais-tu ?! Arrête donc, arrête de te détacher de mon emprise. Je suis ta conscience Teddy, la seule personne fiable dans ta vie. Alors je t'en prie, tais-toi avant que les paroles dépassent ta pensée et te grille à tout jamais. As-tu oublié ? Si tu lui dévoiles l'existence de la Division, elle est morte, et toi avec. « Et je ne suis pas sûre que tu puisses encaisser la vérité. » Stop. Tu en as déjà trop dit. Tu es à deux doigts de lâcher prise. Tu viens déjà de lui donner satisfaction, en avouant qu'effectivement, elle avait raison de douter de toi. Oui, il est temps de se taire Teddy. Puisque que comme tu l'as si bien dit, elle ne pourra pas encaisser la vérité sur toi. Cerseï est dans un autre monde, et si elle apprend l'existence de la Division, elle va virer folle. De plus, tu seras obligée de lui avouer la vérité sur ton enfance, sur le meurtre commis par ton frère pour te protéger, votre fuite, sur les multiples foyers que tu as connu, et sur comment la Division t'a sauvé de la prison. L'image qu'elle a de toi est très éloignée de la réalité, et elle n'acceptera probablement pas ton vrai visage. Comme tous les autres.

Bon dieu, que cette situation était gênante. Tu as horreur que l'on te touche, ne serait-ce que pour te serrer la main. Ainsi donc, ce contact rapproché avec Cerseï était des plus désagréables. Tu aurais bien aimé pouvoir arrêter le temps pour dégager sa main de la tienne. Tu cherches une échappatoire, n'importe quoi. Retirer ta main brusquement serait trop suspect pour Cerseï. Allons, Teddy, tu arrives à survivre à la Division, mais tu n'arrives même pas à survivre face à ta colocataire. C'est pitoyable. Soudain, un bruit qui t'es pratiquement inconnu se fait entendre. Il faut dire que tu n'as pas l'habitude de recevoir des visites. « Je vais répondre » Dieu merci, elle te lâche enfin. Que cet invité mystère soit béni ! Tu restes immobile durant plusieurs instants, le temps pour Cerseï d'arriver à la porte. Tu cherches un moyen d'échapper au restant de la conversation, puisqu'il est clair que dès qu'elle reviendra dans la salle à manger, son interrogatoire reprendre de plus belle. « DYLAAAAAN ! Mais qu'est-ce que tu... » Que cet invité mystère soit béni ? Qu'il crève, plutôt. Tu daignes enfin bouger la tête, et diriger ton regard vers le hall d'entrée. Dylan. Dylan, comme ce nain affreusement envahissant, et qui réussit à te provoquer de l'urticaire dès que tu entends son prénom ? Tu soupires, cherche du regard une fenêtre ouverte où tu pourrais parvenir à te glisser pour t'éclipser de cette soirée qui tourne au cauchemar. Comme si les paroles de Cerseï, son discours et ses gestes mélodramatiques n'avaient pas suffi à te rendre mal-à-l'aise, voilà que Dylan faisait son apparition ! Quoi que, il n'avait pas encore franchi le seuil de la porte, ce qui te laissait l'espoir que Cerseï le congédie. Au final, ce n'était pas si impossible, pas vrai ? Ta colocataire était plongée dans son discours, elle n'avait probablement aucune envie d'être interrompue. Les battements de ton coeur ralentissent à cette idée. Ce n'est pas ce soir que tu auras à faire à Dylan, Cerseï ayant sûrement en tête les dernières paroles que tu as prononcées, celle où tu t'es relâchée, quitte à faire une déclaration qui dépassait ta pensée, une déclaration fatale à ton amie. Il est trop tard pour revenir en arrière désormais, tu en as conscience. Et les remords que tu as éprouvés quelques instants auparavant suite à ton moment de faiblesse ont totalement disparu. Si tes paroles peuvent permettre à Cerseï de congédier cet horrible ennemi, tu ne t'en porteras que mieux. « Haaaan mais si mais j'avais complètement oublié que c'était ce soir ! Entre, entre ! » Outch. Les derniers mots prononcés par ta colocataire te heurtent en plein coeur. Entre. Cela veut dire qu'il va faire son apparition dans la pièce dans quelques secondes. À nouveau, ton regard se perd dans la pièce, à la recherche d'une issue de secours. La rapidité n'est pas un problème pour toi, tu pourrais facilement te glisser par la fenêtre avant même que Dylan ait fait trois pas.

Mais alors, pourquoi restes-tu plantée ainsi sur ta chaise ? Ton corps ne m'écoute pas, moi, ta conscience pourtant si importante. Ce n'est que quand Cerseï ajoute un couvert sur la table que tu reprends tes esprits. Un couvert. Dylan. Il ne va quand même pas s'asseoir à tes côtés pour manger et passer la soirée en votre compagnie ?! « Voilà, pile entre moi et Teddy ! Désolée, en fait j'avais un peu oublié j'étais concentrée sur... mes révisions estivales. Ah mais je suis tellement contente de te voir ! » Tu connais les liens qui unissent ta colocataire à ton plus grand ennemi, et bien que tu les désapprouves fortement, tu vivais avec, tant que Dylan et toi n'étiez pas forcés de vous croiser. Cette belle époque semble révolue désormais. Une soirée. Ce n'est qu'une soirée, Teddy, tu es capable de gérer cela. « De même. » dis-tu en référence aux dernières paroles de ta colocataire, accompagné d'un sourire des plus forcés. Parmi tous ceux que Caleb t'a appris à imité, pourquoi ne parviens-tu qu'a affiché celui-ci sur tes lèvres ? Tu aurais pu faire un sourire timide, un ravi ou même un surpris. Oh oui, tu es absolument ravie de le voir Teddy. Tiens, n'est-ce pas un couteau que tu serres dans ta main gauche comme pour l'empêcher, comme pour t'empêcher, de blesser Dylan avec ? Un petit coup dans la gorge, et ce serait terminé. Tu n'aurais qu'à mettre ça sur le dos des gens qui te contrôlent, et Cerseï pourrait comprendre. Ton comportement devient suspect, en as-tu conscience ? Ce silence des plus pesants va forcément attirer l'attention de Cerseï. Après tout, elle t'a prouvé qu'elle était douée pour s'inventer des histoires dans sa petite tête. Tu réfléchis, le plus vite possible, à une phrase à dire, n'importe quoi, qui pourrait feinter une affection dissimulée pour Dylan. « Que nous vaut l'honneur de ta présence ? » C'est bien ce qu'ils disent, dans les séries ?


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Dylan J. Blackwell
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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyMer 31 Oct - 10:05

Un but. Une raison d'être. Un destin à accomplir, appelez ça comme vous le souhaitez, une raison qui vous pousse à vous lever le matin, qui vous encourage à faire ce que vous devez faire pour atteindre cet objectif que vous ne devez pas perdre de vue. Un discours que vous vous répétez tous les matins dès lors que vos yeux sont ouverts, une haine que vous avez cultivés pendant des années, une rage qui brûle votre intérieur lorsque vous vous remémorez pourquoi vous faites ça. Un chemin tout tracé, une voie à arpenter qui vous guide jusque là où vous êtes supposés finir. Un but. Le miens ? La vengeance. Rien d'autre que la vengeance envers les responsables de tous mes maux. La Division. Rien que l'entente de ce nom me donne des frissons, alimentant la flamme qui brûle en moi. La souffrance qu'elle m'a causée, le malheur qu'elle m'a apportée. Je me souviendrais toujours du soir où tout avait commencé, ce fameux soir qui donna suite à une multitude d'événements, tous plus mauvais les uns que les autres. D'abord mon père, puis ma mère. L'effet domino. J'avais bien failli y passer moi aussi. Heureusement, La Corporation m'a trouvée et m'a offert l'opportunité de prendre ma revanche. Le chemin est encore long, certes, mais la Division finira bien par payer pour ses crimes.

Néanmoins, cette situation me pesait parfois, et l'envie de ne serais-ce que faire une pause se faisait sentir de temps à autres. Jouer double-jeu, ne pas pouvoir être qui je voudrais être, ne pas pouvoir faire des choses que je souhaiterais faire, j'avais l'impression de laisser filer ma jeunesse. Le temps était précieux, la vie courte et je n'avais que 20 ans. « Est-ce que tout ceci vaut vraiment le coup ? » Une question qui revenait souvent. Je n'oubliais pas ce que la Division m'avait fait, je n'oubliais pas pourquoi j'étais là, mais ouais … est-ce que tout ça valait vraiment le coup ? Vivre dans le passé était une mauvais chose, n'étais-je pas censé aller de l'avant ? Répondre à cette simple question était devenu de plus en plus difficile avec le temps et mon opinion basculait : Oui ? Non ? Le doute s'immisçait dans mon esprit et me tourmentait, donc je réfléchissais, et à chaque fois j'arrivais à la même conclusion : Non !
Non, je n'étais pas censé aller de l'avant, OUI, tout ça valait le coup. Il le valait largement. J'en étais persuadé, je ne faisais pas ça pour rien.

Malgré tout, cette rage qui pouvait parfois se montrer utile (surtout lors des missions) pouvait aussi me pousser à faire des mauvais choix, comme par exemple aller dîner chez Cerseï et Teddy -River ce soir. Oui, dîner aux côtés d'une recrue de la Division était ce qu'on pouvait qualifier d'une mauvaise idée, mais paradoxalement, ca me comblait de joie. Je savais pertinemment que Teddy n'allait rien tenter devant sa colocataire mais que ma présence n'allait pas l'enchanter pour autant. C'était de la provocation pure et dure, j'allais beaucoup m'amuser .
M'habillant simplement pour l'occasion, je partis plus tôt afin de faire à pieds le chemin jusqu'à l'appartement de Cerseï. Une fois arrivé à destination, je me glissa dans l'immeuble et grimpa les marches deux par deux jusqu'à arriver devant la porte du dit appartement. Appuyant deux fois sur la sonnette pour prévenir de ma présence, j'enfonçais mes mains dans mes poches jusqu'à ce que Cerseï vienne m'ouvrir. « DYLAAAAAN ! Mais qu'est-ce que tu... » me lança-t-elle remplie d'un enthousiasme qui faisait plaisir à voir tandis que je penchais ma tête en fronçant les sourcils, elle n'avait tout de même pas oublier ? Je n’espérais pas, j'attendais cette soirée avec grande impatience. « Haaaan mais si mais j'avais complètement oublié que c'était ce soir ! Entre, entre !  » Soulagée, je me mis à sourire avant de me redresser et d'accepter l'invitation de cette dernière à entrer. Pénétrant dans l'appartement pour la première fois de ma vie, je ne pu m'empêcher de tourner sur moi même pour l'admirer plus amplement, avant de poser mon regard sur Teddy et de la saluer d'un hochement de tête, et d'un petit sourire en coin. « Voilà, pile entre moi et Teddy ! Désolée, en fait j'avais un peu oublié j'étais concentrée sur... mes révisions estivales. Ah mais je suis tellement contente de te voir ! »  M'asseyant à la place qui m'était réservée, je souris à mon amie avant de remonter mes manches jusqu'aux coudes et de humer le repas qu'elle avait préparée, ca semblait délicieux. « Y'a pas de mal, et je suis content de te voir aussi. » répondis-je tout sourire en prenant possession de mes couverts. « De même. » Son sourire parlait pour elle et contredisait ses propres paroles, ce qui, évidemment, m'amusa énormément. Aaaah Teddy, la haine que j'éprouvais pour elle était aussi grande que l'affection que je portais à sa colocataire. « Que nous vaut l'honneur de ta présence ? » A l'inverse de ce qu'elle cherchait à faire croire à Cerseï, ma présence en ces lieux était loin de l'enchanter, et faire semblant de pouvoir ne serait-ce que me supporter devait sûrement lui demander beaucoup de sang-froid, et je me délectais de ça. « Cerseï m'a invitée. » répondis-je simplement en me tournant vers l’intéressée. « C'est sympa non ? Et puisqu'on ne se connaît pas beaucoup, je pensais que ce serait une bonne idée pour apprendre à faire plus ample connaissance. » Je pouvais tromper Cerseï, mais Teddy savait parfaitement que je cherchais à lui faire faire quelque chose qu'elle détestait : la faire parler d'elle.

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Cerseï V. Appleby
Cerseï V. Appleby

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MessageSujet: Re: n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN)   n'hésite pas si tu veux des fleurs en acier, j'ai entendu dire que sur Saturne on ne mangeait que ça. (TEDDY&DYLAN) EmptyJeu 1 Nov - 21:15

Il y a des mots qui changent une vie. C'est fou à penser pourtant... De simple sons, accordés à l'oreille humaine pour former ce qu'eux seuls appelleront « mots », eux-mêmes coordonnés entre eux pour former des « phrases »... Claquements de langue, vibrations des cordes vocales, arrondissement des lèvres. Rien de bien sorcier, rien de bien méchant, et pourtant : tout ceci peut avoir de l'âme en son cœur, une âme touchante, pleine d'une vie tumultueuse qui frappe pleinement celui qui les reçoit. Les mots changent les vies. Parfois, il suffit d'un éclair de voyelles et de consonnes sous une voix précise pour que des destins prennent une tournure différente ; parfois c'est si vif qu'on pourrait le retranscrire sans effort, et dans le même temps ne jamais se rendre capable de capturer la force, la puissance irréductible de ces quelques bribes de langages, ni l'impact incroyable qu'elles auront eu. Incroyable, c'est le mot. Les mots ont un pouvoir difficile à croire et à imaginer ; même en s'appuyant sur d'autres on ne peut les exprimer. Tout cela est si paradoxal que certains s'en passionnent. D'autres se contentent, fruits d'un hasard – heureux ? malheureux ? –, de subir les mots quand leur force se déchaîne, ou de se servir d'eux sans trop y penser. Les mots sont autant de pierre à un édifice monstrueux, celui de la vie, qu'un de trop pourrait détruire. Si ces édifices se construisent parfois avec une rapidité vertigineuse, d'autres sont lents, croissant avec sûreté après qu'on ait posé la première pierre.

La première pierre.

« C'est que... c'est que c'est trop dur d'en parler.  » Une brèche, une faille dans Teddy, une faille dans sa colocataire. Une faille dans les remparts sécurisés des extraterrestres, peut-être ? Ou peut-être bien plus. La voilà qui parlait, s'exprimait avec un empressement, une imprécision, empreints de panique et de peur. Cerseï bouillait à l'intérieur autant qu'elle se voulait stoïque et imperturbable à l'extérieur. Parler ? Parler oui, parler, parle Teddy, parle ! Elle voulait tout savoir, tout entendre et tout écouter, tout enregistrer dans sa tête curieuse. Elle sentait tellement de peine dans cette brèche, tellement de sentiments refrénés, tellement de peine ! Tout lui faisait mal, tout ces remparts auxquels elle se voyait confrontée dans sa quête de vérité. Il ne fallait surtout pas perturber le flot qui s'écoulait soudain ; certes il tenait plus d'un compte-goutte, mais chacune de ces gouttes était en or pur. Il lui fallait se taire à la Cerseï, fermer sa grande bouche pour laisser celle de Teddy s'ouvrir, comme son cœur, peu à peu. Elle le sentait sous sa joue, sa main, son sang, son pouls qui s'emballait. Teddy s'ouvrait. Une ouverture douloureuse à coup sûr. « Et je ne suis pas sûre que tu puisses encaisser la vérité.  » Non Teddy, non, Cerseï savait bien qui de vous deux ne pouvez pas encaisser la vérité, et c'était toi, non elle. Elle, elle était forte, elle était prête ! Elle sentait comme un deuxième elle prêt à se lever pour tonitruer qu'elle le pouvait, encaisser la vérité aussi brute et cruelle qu'elle pouvait l'être. Car après tout : quelle vérité pourrait être plus odieuse que des sadiques de l'univers envahissant notre planète jusque dans son appartement ? Et puis c'était ça, forcément. Cerseï ferma les yeux, et attendit la suite, les autres gouttes. Elles allaient venir, comme deux et deux faisaient quatre et le feront toujours. Les gouttes d'or allaient perler des lèvres de Teddy-River Lowerstone telle la sève d'un pin meurtri.

Ce recueil fut interrompu, et je ne vous ferai pas l'offense d'en reparler, par l'arrivée de Dylan. Sautons donc ce passage déjà couvert par mon précédent post. Dylan entra donc, s'installa et rassura Cerseï quant à son léger oubli. Le sourire aux lèvres, chassant de ses pensées toute confession inachevée de sa colocataire, l'hôte de ce soir commença à servir son dernier invité – son seul invité. Dores et déjà, n'importe quelle personne sur cette Terre – la petite brune exceptée vous vous en doutez, sinon ce serait pas drôle – aurait compris la signification de la chute de température autour de la table, aurait surpris les regards assassins qui s'échangeaient d'un côté à l'autre. Teddy et Dylan se haïssaient d'une haine pure et les rassembler autour d'un gratin (aussi bon soit-il et je vous jure qu'il était délicieux) ressemblait pas mal à une mission-suicide. N'entendait-elle pas les mots tranchants qui traversaient la pièce avec des bruits de couteau ? « Que nous vaut l'honneur de ta présence ? » – ping. « Cerseï m'a invitée.  » – pong. Et Cerseï qui n'entend pas la balle verbale qui rebondit sur la table, elle est sereine comme une vraie sourde. « Ouais je l'ai invité, puis j'ai oublié... C'est tout moi ça !  » plaida-t-elle sur un ton plaisantin. On est bon enfant ici, voyons. Même Dylan qui renchérit, indéniablement narquois : « C'est sympa non ? Et puisqu'on ne se connaît pas beaucoup, je pensais que ce serait une bonne idée pour apprendre à faire plus ample connaissance.  », même ça, même l'indéniable, Cerseï le nie : c'est la magie britannique ! Tout est poli et tout est beau : c'est elle qui organise. Mais voilà que l'invité vient taper dans le sujet précédent – il fait tout pour irriter : arriver au milieu de confessions parfaites, et maintenant penser pouvoir les prolonger... Et oui, il voulait « faire plus ample connaissance », entendez : faire parler Teddy comme dans un interrogatoire. Pourquoi Cerseï se sentait-elle menacée, soudain ? Elle percevait l'ambiance tendue, elle percevait la mesquinerie dans les paroles de Dylan. Que... ? Elle ne comprenait pas. Pourquoi se détesteraient-ils ? Qu'est-ce qui lui échappait – qu'est-ce qui lui échappait, encore ?

Elle secoua ses pensées (un peu comme les feuilles qui tombent des arbres d'automne). N'importe quoi ! Dylan voulait juste « faire plus ample connaissance », entendez : faire plus ample connaissance, point. Quoi d'autre, honnêtement ? Il n'y avait pas d'extraterrestre à tous les coins de rue, il fallait qu'elle grandisse un peu. Elle vivait pas dans James Bond ni au milieu d'une guerre mondiale. Tout allait bien, il n'y avait pas de sous-entendus, stop à la paranoïa là. Pour une fois, pitié ! Elle devait se ressaisir. Deux des gens de cette ville qu'elle aimait bien souhaitaient faire connaissance, très bien, aucun problème. Aucune menace là-dedans. Les aveux de Teddy ? Un autre jour. Pas la peine d'y penser maintenant. « Yep, c'est vrai que vous ne vous connaissez pas trop nan ? Si je peux aider à créer des liens... » Et la voilà repartie dans des spéculations romantiques à faire vomir Bella Swan-Cullen herself. Imaginer les pires ennemis de la capitale en couple ? Hoho, aucune épreuve de mièvrerie n'est assez rose bonbon pour Miss Appleby. Parce qu'après tout... Teddy était célibataire. Dylan était célibataire. Ils étaient mignons tous les deux. Ce serait tellement chouuuuu(...) ! Elle en souriait d'avance, en attaquant son gratin – dieu qu'il était bon, quelle fierté envahissante dans son petit cœur d'artichaut. « Bon appétit ! »
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