Divide or Conquer
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the times they are a changin' ☈ GENESIS

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Ryan-Ezra I. Northwood
Ryan-Ezra I. Northwood

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MessageSujet: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyMer 31 Oct - 18:33

the times they are a changin' ☈ GENESIS 1332116709-06the times they are a changin' ☈ GENESIS 1332116317-04

Tes doigts s’agitent sur le clavier à une vitesse affolante, produisant un cliquetis que l’on peut entendre dans tout l’appartement. J’aimerais parier sur la durée de vie probable de ce nouveau clavier mais je n’ai pas d’argent. Heureusement que tu es plutôt riche parce qu’un clavier ça coûte cher. Même le clavier lambda, parce que je ne parle bien évidemment pas du clavier officiel Apple dont les gens ne peuvent s’offrir que la touche E. Comment ça cette blague a déjà été trop faite et refaite ? C’est le cas mais il n’empêche qu’elle est très bien. Tu fais quelque chose qui n’est absolument pas productif. Eh oui parce que tu n’as pas eu de commande de programme et que tu n’as aucune opération à superviser. Tu essaierais bien de retrouver les autres grâce à ton ordinateur, ce serait un exercice des plus simples, mais tu sais pertinemment que c’est plus que déconseillé en cette période troublée. Presque interdit. Chacun doit rester en autarcie avant que l’affaire ne retombe et que tout devienne plus sûr. N’empêche c’est assez rageant de se dire que n’importe quoi pourrait arriver aux autres et qu’on ne le saurait même pas. Tout le monde est parti de son côté en emportant ce qu’il pouvait avec lui. Ce sont les informaticiens comme toi qui ont eu le plus de mal. Mais même si tu possèdes plus d’ordinateurs à la Corporation que les autres, Eleanor a eu un peu plus de mal à déménager ses moniteurs avec son fauteuil roulant. Néanmoins, les difficultés de la blonde ne nous importent guère sur l’instant présent. Tu as rapporté tout le matériel informatique que tu as pu du quartier général, faisant ainsi de ton salon un bordel inimaginable de machines que je n’arrive pas à identifier et d’enchevêtrements de fils qui à mes yeux sont tous les mêmes. Bref, tu sers de dépôt. Bizarrement, cela ne semble même pas te déranger de voir cet amoncellement de choses diverses, tu es dans ton élément. Oui, un indice pour les personnes qui ne l’auraient pas compris : toi, Ryan-Ezra Iugo Northwood, tu es une véritable bite quand il s’agit de ranger les choses. Si on peut s’énerver du côté maniaque de certaines personnes, il n’y aura pas de soucis avec toi. La notion de ménage te passe bien au-dessus de la tête, haut, très haut, tellement haut qu’elle en flirte avec Felix Baumgartner. Tu te sens tout paumé quand c’est rangé autour de toi, comme si tu n’étais pas à ta place. Oh tu es plutôt propre au niveau de l’hygiène corporelle mais quand on touche au logis, tu n’es plus là. Disparu dans une dimension parallèle à laquelle on accède grâce à une poubelle inventée par Mourmur Duncan. Et non, mes références ne sont pas douteuses, elles sont admirables. Discussion close. De toute façon tu ne m’écoutes pas.

Comme je l’ai dit tu fais quelque chose qui n’est absolument pas productif. Genre pas du tout du tout. Tu joues à World of Warcraft, Mists of Pandaria. Le summum de l’inutilité n’est-ce pas ? Il n’empêche que tu ne te taris pas de dire encore et encore que le jeu est en train de sombrer, que les trois premières extensions étaient très bien mais que le déclin a commencé avec Cataclysm. Cela t’a profondément mortifié de devoir l’avouer mais c’est ainsi, tu le reconnais. Confessions d’un gamer. Il n’empêche que tu joues quand même à Mists of Pandaria pour tester parce qu’on ne sait jamais. Là tu es concentré sur les débuts d’un moine pandaren sur l’île vagabonde. Assez intéressant même si tu n’as pas les frissons ressentis lors de la sortie de ‘‘The Burning Crusade’’ ou même lors de celle de ‘‘The Wrath Of The Lich King’’. Eh oui, à deux poids deux mesures. Ce n’est plus pareil, le plaisir n’est plus le même. J’ai l’impression de décrire la fin d’une relation, c’est assez troublant. Mais au fond entre un geek et son ordinateur c’est presque une relation oui. En tout cas tu es concentré sur ton écran, à combattre des singes. Tu dois collecter des objets qui sont en leur possession, puis les rendre à un maître moine afin de compléter la quête et gagner un peu plus d’expérience. Tu as commencé à jouer il y a un quart d’heure et tu es déjà au niveau sept, ce qui est plus que pas mal. Les paysages sont très bien réalisés et la musique plutôt agréable mais tu ne sais pas ce qui cloche avec ce jeu. C’est peut-être ton ambiance personnelle qui te gêne, tu n’as pas tout à fait la tête à ça avec cette histoire de meurtre. C’est assez glauque. Je veux dire, tu as supervisé bien des missions et vu des agents mourir sur les caméras de surveillance parfois mais là c’est si symbolique, si dangereux. Si... Dérangeant. Et puis tu as faim aussi. Ton ventre gargouille. Bien évidemment tu ne te lèves pas pour aller dans la cuisine et te préparer un petit quelque chose sain et équilibré, ça c’est dans un univers alternatif dans lequel un autre toi vit. Non, décidément ce serait rêver. Tu daignes cependant mettre pause à ton jeu. Alors que l’écran se fige, tu sors le second de sa veille et ouvres une page google chrome pour y taper le nom du service que tu utilises le plus souvent. Puis tu décroches le téléphone et compose le numéro affiché sur l’écran.

    « Sushi Shop Washington j’écoute ! » Tu salues l’opérateur avec politesse puis fronce les sourcils sur l’écran, faisant un choix. « Je voudrais vous commander une Black Box s’il vous plaît. » Choix assez onéreux mais qui reste judicieux. Tu en auras pour plusieurs jours au moins. « Très bien monsieur, quelle est votre adresse ? » Tu la lui donnes sans hésitation. Bah oui, pourquoi on hésiterait à donner son adresse au livreur de sushis ? C’est pas un agent de la Division non plus ! Et puis si on ne donne pas son adresse au livreur, il faut aller chercher soi-même ce que l’on a commandé, ce qui est très contraignant. « Votre commande vous sera livrée sous trente minutes maximum, merci de votre confiance monsieur. » Tu marmonnes un ‘‘au revoir’’. En même temps si on ne pouvait même plus faire confiance aux bars à sushis... Le monde irait mal.


Tu cliques sur le bouton ‘‘reprendre’’ et te replonges dans l’univers de World of Warcraft. Ton pandaren t’avais attendu sagement, nullement pressé de repartir à l’aventure. Enfin est-ce qu’un personnage peut être pressé de faire quoi que ce soit ? Je ne pense pas et n’ouvrons pas un débat inutile là-dessus. Il n’y a de toute façon personne avec qui débattre, je suis d’accord avec moi-même et tu es concentré sur ton écran, les seules partie de ton être divaguant allant vers cette sombre histoire de meurtre et les sushis. En fait tu es un être plutôt primaire. Manger, dormir, geeker. Et accessoirement sauver le monde d’une organisation malfaisante grâce à ton ordinateur. Oui, en fait tu relèves le niveau humain basique, je suis fière de toi. La musique du jeu commence à t’énerver alors tu ouvres une nouvelle page avec le deuxième écran, sur Youtube cette fois, et tu lances du Bob Dylan. The Times They Are A Changin’. Voilà qui est un nouveau choix judicieux. Très agréable. Tu sifflotes la mélodie tout en combattant des singes supplémentaires. Leur tête ne me revient pas. Ton estomac se fait tout petit, comprenant que tu n’auras pas de temps à lui consacrer avant l’arrivée du livreur qui sera probablement son nouveau Messie. Ton estomac n’est pas très intelligent si tu me permets la remarque. Et même si tu ne me la permets pas en fait. Je ne l’ai pas en très haute estime, ce morfall. Je ne lui ferai pas la guerre, ce serait idiot vu que tu serais bien capable de choisir ton estomac plutôt que ta conscience, mais le coeur y est. Parfaitement, le coeur m’aime plus qu’il n’aime l’estomac. Même si il est des fois un peu con. Peut-être devrais-je me taire, je ne tiens pas à avoir tout ton corps à dos. Je vais plutôt discuter avec ta mémoire, elle est d’une conversation agréable. Nous sommes d’accord sur le fait que les temps changent, que ce soit d’une bonne ou d’une mauvaise façon. De toute façon, on ne peut pas réellement qualifier la façon dont il changent, c’est comme ça et puis c’est tout. Il faut aussi distinguer les changements généraux - ceux de génération qui passent par la musique et les moeurs - et les changements plus ciblés. Comme ce qui s’est passé à la Corporation. C’est indéniablement un changement, une nouvelle page qui s’ouvre. Ce qui est inquiétant c’est que cette page risque de rester vierge ou, pire, d’être simplement éclaboussée de quelques gouttes de sang. Ce serait un cauchemar. Il ne resterait rien de la Corporation, elle n’aura jamais existé. Juste quelques gouttes de sang séché sur une feuille blanche figée. J’ai peur des choses qui se figent. J’en ai bien plus peur que je n’ai peur du changement. Beaucoup de gens disent qu’ils souhaiteraient rester figés à une époque précise de leur vie mais moi, cela m’effraie, cela me révulse. C’est inhumain. Si... Mort. Le changement n’est pas facile mais quel qu’il soit il est toujours bon. Oui, même ce changement sur l’organisation secrète peut être considéré comme bon, il suffit de trouver le bon angle pour le voir. Je le cherche encore mais ce n’est pas la question. Il existe un bon angle, c’est la loi universelle.

Quelqu’un sonne à la porte, me tirant de mon laïus. Tu jettes un coup d’oeil à l’heure, cela fait exactement vingt-six minutes que tu as appelé l’agence de sushis. Si c’est bien le livreur, il est dans les délais. C’est bien d’être à l’heure. Tu n’en prends pas toujours la peine, tête en l’air que tu l’es mais de la part d’une entreprise c’est plus que bienvenu. Tu déconnectes ton personnage et quittes la pièce alors qu’il se met à méditer durant les dix secondes requises avant la déconnexion. Pendant que tu manges tu surveilleras des caméras de surveillance d’une quelconque institution publique, tu n’as rien d’autre à faire. Tu ouvres la porte à un jeune homme encore boutonneux qui annonce la commande d’une voix grave, comme s’il venait de muer. Tu te retiens de rire et confirme que oui, c’est bien toi qui a commandé cinquante-quatre sushis. Mais il n’est pas censé savoir que tu vas les manger seul, même s’il doit s’en douter vu ta dégaine. Tu lui donnes soixante-dix dollars - c’est très cher les sushis - et referme la porte après lui avoir souhaité une bonne fin de journée. La boîte est fraîche dans tes mains, c’est bon signe. Black Box, c’est le nom de cet assortiment. Quelle ironie, vraiment. Lorsque tu retournes dans ton salon pour te rasseoir devant l’ordinateur, tu as les yeux fixés sur la boîte, commençant à l’ouvrir. La tête baissée vers l’objet que tu tiens entre tes mains, les seules choses dans ton champ de vision sont ladite boîte, la moquette et... Des pieds ? Tu te redresses immédiatement, sur la défensive - de toute façon ça sert à rien si cette personne avait eu de mauvaises intentions tu serais déjà mort - pour faire face à l’intrus. L’intruse. Tu soupires de soulagement.

    « Putain Gen tu m’as fait peur ! » Ta soeur - adoptive mais on s’en fout - se tient face à toi, apparue au milieu de la pièce sans prévenir par on se sait quel miracle. La voir est une joie - si l’on escompte la crise cardiaque que tu as failli faire. Bah oui, dois-je rappeler que les agents de la Corporation sont tous sans nouvelles les un des autres ? « Je dois dire que ça fait rudement plaisir de voir que tu es vivante mais la porte ça existe... Comment t’es entrée ici ? » Bah, c’est une agent, elle est probablement arrivée par des moyens supra badass. C’est ce que veut la logique, non ? Tu poses la boite de sushis sur le bord du bureau. « En tout cas t’es arrivée au bon moment, j’ai assez de sushis pour un régiment ! » Elle a peut-être pas faim tu sais. Elle a peut-être envie de te parler d’un truc... Sérieux. Genre un truc intelligent. Mais c’est bon les sushis, elle aurait tort de refuser.



Dernière édition par Ryan-Ezra I. Northwood le Jeu 1 Nov - 14:09, édité 1 fois
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Genesis E. Oak-Meadow
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etat civil: célibataire
métier: agent de la corporation, infiltrée à la NSA
cibles à abattre :

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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyMer 31 Oct - 23:29



❝ the times they are a changin' ❞


from underneath the trees, we watch the sky confusing stars for satellites. but here we are, we’re here tonight, singing amen, i, i’m alive. if everyone cared and nobody cried, if everyone loved and nobody lied. if everyone shared and swallowed their pride, then we’d see the day when nobody died. and as we lie beneath the stars, we realize how small we are. if they could love like you and me, imagine what the world could be.

CODAGE © STAIRSJUMPER - IMAGE © DIVISIONGIF

Je jubilais. Réellement. Je ne m'étais pas autant amusée depuis des mois. Depuis la raclée que j'avais mise à Nick en fait. Pourtant on pouvait pas réellement dire que le temps était au beau fixe à la corporation. C'était même plutôt le contraire, le grand bordel, le chaos intégral. Et étant en mission sous couverture prolongée, j'avais pour le moment reçu très peu d'information. Je savais que la gamine était morte, je l'avais vu aux infos, et j'avais entendu les gars parler de cette affaire au travail, comme certains parlerait de qui s'est tapé qui. Presque glauque, flippant en quelques sorte. Ceci dit ma première préoccupation n'avait pas été la corporation, de chercher à entrer en contact avec David, ou de me sentir vexée parce qu'il ne l'avait pas fait. Non, ma première réaction avait été de m'inquiéter pour Ryan. Parce qu'il avait beau approcher sérieusement de la trentaine, jamais je pourrais cesser de m'inquiéter pour ce gaillard qui était mon frère. Enfin, pas réellement, mais tout comme. Nous avions grandit ensembles, j'avais treize ans quand il était venu vivre chez nous. Et si à la base je ne connaissais pas du tout ce bonhomme un peu associable me donnait sérieusement l'impression de venir envahir mon espace vital, nous nous étions rapidement réellement entendus. Nous étions très très différent. Il était plutôt du genre ordinateur et aucune relation avec le monde extérieur, et j'étais déjà à cet âge là quelqu'un qui ne peut pas tenir en place. Mais il m'attendrissait, c'était bien la seule personne encore capable de faire ça, depuis la gifle que j'avais prise dans la figure avec la mort de Shane. Ryan était un peu un gros ours en peluche sur patte, la plupart des gens auraient pensé qu'il était autiste, ou attardé ou un truc du genre au premier abord. Pourtant c'était presque l'opposé, tout le contraire. J'adorais mon frère. Et j'avais compris depuis longtemps que non seulement il était impossible à changer, mais également que j'en avais aucune envie.

Bref, c'était mon frère. Mon grand frère, ou mon petit d'ailleurs, des fois je me souvenais plus trop. Faut dire que parfois on pouvait se poser la question... Mais donc non, il avait bien un an de plus que moi. Fait rarissime, Nick nous avais donné notre après midi. J'en avais profité pour m'arrêter boire un café au bar du coin, avant de me pointer chez Ryan. Il était a peu prêt 17h, et j'avais aucune idée de si il serait chez lui. Bah apparemment c'était pas le cas, j'avais frappé cinq minutes avant de me rendre à l'évidence. Pestant contre Ryan qui avait toujours refusé de me faire un double, comme quoi j'avais déjà une prédisposition à m’immiscer dans sa vie trop importante, et je pouvais très bien attendre assise sur le paillasson. Sur le paillasson, et puis quoi encore, comme la dernière des clochardes. J'avais donc depuis bien longtemps fait un double. Rien de bien compliqué, il m'avait suffit de subtiliser son propre double des clefs l'espace de deux jours, et il en avait tellement l'utilité qu'il ne s'était rendu compte de rien. Ah la la, celui là je vous jure.

Bien décidée à l'attendre à l'intérieur, j'avais donc ouvert la porte, avant de pénétrer dans le plutôt luxueux mais scandaleusement négligé appartement de mon frère. N'importe qui en voyant la pièce principale aurait pensé à une tentative d'enlèvement orchestrée par Al-Qaïda, mais non, à en croire Ryan c'était simplement que ses chaussettes ne supportaient pas de partager la même pièce que ses caleçons, voilà pourquoi elle se retrouvaient au milieu du salon, tout simplement. Quoi qu'il en soit l'idée de faire un peu de rangement ne m'effleura même pas, j'étais sa sœur pas sa boniche et tomber sur un calbute usagé ça me branchait peu, et après une demie heure passée à l'attendre sagement sur le canapé – ou du moins le coin du canapé ou je pouvais encore poser une fesse – j'avais décidé d'assouvir ma curiosité sur la vie que menait mon frère. En bref, j'avais décidé de me mettre à fouiller. Fouiner même plus précisément, puisque je savais pas réellement ce que je cherchais, mais l'idée de trouver quelque chose de croustillant à me mettre sous la dent était stimulante.

Allumant une clope – je savais pertinemment que Ryan détestait ça et que fumer dans son appart c'était aussi déconseillé que de prononcer le nom d'Angela Merkel à Athènes – j'avais commencé par sa chambre. Regardant sous le lit à la recherche de je sais pas trop quoi j'avais finalement ouvert les tiroir de sa commode de nuit, à l'image d'une gamine de dix ans fouillant la chambre de ses parents ou de sa petite sœur.

Non, c'est pas vrai. Sérieusement ?

Dans un sourire j'avais saisi la petite boite familière. Jetant un coup d'oeil à l'intérieur, pour me rendre compte au premier coup d'oeil que les vingt préservatifs qu'elle avait toujours contenu était toujours présents. Non, sérieusement ? Cette boite de capote c'était moi qui l'avait offerte à Ryan, à noël, il avait 25 ans et c'était en quelque sorte un message subliminal. J'avais accompagné le tout d'un sexe toy masculin, mais ça c'était plutôt histoire de faire la maligne, et surtout de l'emmerder. Je crois bien qu'il l'avait jeté d'ailleurs. Mais en découvrant la boite toujours là, j'avais esquissé un sourire, la faisant tourner un instant entre mes doigts avant de la ranger dans ma poche. En tout cas, il lui avait pas fait mal. M'appretant à sortir de la chambre j'avais entendu un bruit au salon. La porte qui s'ouvre, Ryan rentrait. Je m'étais assise sur le rebord de son lit, me demandant combien de temps il mettrait à se rendre compte que quelqu'un était entré et avais bougé deux ou trois trucs. Personnellement c'était le genre de truc que je remarquais au premier coup d'oeil, mais faut dire que contrairement à Ryan y'avait pas un magazine au mètre carré sur le sol de mon appart. Faut dire que j'avais presque rien meublé chez moi. Une télévision, un matelas par terre dans la pièce centrale et une cuisine, c'était tout. Et mon dressing dans l'une des chambre. Façon originale d'occuper un T4 non ? Attendant quelques minutes, j'avais compris qu'il s'était installé à son ordinateur. Sérieusement ? J'étais le genre de fille parano, à ouvrir toutes les pièce de son appart lorsqu'elle rentrait, alors que mon frère ne remarque même pas ma présence me laissait bouche bée. Finalement j'avais fini par enlever mes chaussure pour m'allonger sur son lit, la tête appuyée contre l'oreiller. L'idée de voir combien de temps il faudrait à ce nigaud pour se rendre compte de ma présence me bottait assez. J'avais donc attrapé le petit agenda électronique sur sa table de nuit, le feuilletant d'un air distrait.

19h. Réellement ? Il s'était toujours pas rendu compte que j'étais là à 19h ? Franchement, ce type était bon a enfermer. Me levant du lit sans prendre la peine ne remettre mes chaussure, j'avais allumé une seconde cigarette, et sans réellement faire gaffe à pas faire tomber de cendre sur son lit j'avais tiré dessus, me servant d'une figurine de je sais pas trop quoi comme cendrier. Une fois la clope fini, j'avais finalement décidé de sortir, tombant nez à nez avez un Ryan qui venait d'aller ouvrir à ce qu'il m'avait semblé être un livreur de sushi. Et il semblait plutôt étonné de me voir, ou du moins surpris.

    « Putain Gen tu m’as fait peur ! » J'étais plutôt heureuse de mon petit effet. A vrai dire j'aurais préféré qu'il tremble, fasse tomber ce qu'il avait dans le mains ou quoi, mais savoir que je lui avait fait peur c'était déjà ça. Ca lui apprendrait à être un crétin. « Je dois dire que ça fait rudement plaisir de voir que tu es vivante mais la porte ça existe... Comment t’es entrée ici ? » Un sourire s'était dessiné sur mon visage. J'avais jeté un coup d'oeil à ce qu'il tenait dans la main. Des sushis, parfait, je mourrais de faim. « Par la porte. » Quoi c'était le cas non ? Juste pas maintenant. Quoi qu'il en soit j'étais rudement heureuse de voir qu'il était en un morceau aussi. Ma mission sous couverture m'avait tenue loin de tout danger, mais je savais bien que c'était pas le cas de mon frère, et si j'espérais qu'il n'y ai pas plus de dommage collatéraux que Serena – on aurait été au courant sinon non ? - j'étais heureuse de pouvoir constater par moi même que Ryan était au sommet de sa forme. « En tout cas t’es arrivée au bon moment, j’ai assez de sushis pour un régiment ! » Jetant un regard plus appuyé à la boite de sushi qu'il avait posé sur son bureau j'avais en effet pu constater qu'il avait mis la dose. « Tu fais des provisions ? La fin du monde arrive et on m'a pas mise au courant ? »

Finalement je m'étais dirigée vers le bar de sa cuisine, attrapant un verre dans les étagères avant de me servir un verre de la bouteille de jus d'orange du frigo. Portière, troisième compartiment, mon frère était si prévisible. Finalement j'étais revenu vers lui, pour me laisser tomber sur le canapé – non sans avoir expédié par terre tout ce qu'il s'y trouvait d'un revers de la main – sirotant tranquillement le contenu de mon verre. J'avais jeté un coup d'oeil à mon téléphone, avant de le poser sur la table du salon. Je devais rester joignable si Nick tentait de me joindre, je le savais. Ces derniers jours je l'avais trouvé... Je ne sais pas, tendu ? Attendant que Ryan ne vienne me rejoindre avec le repas, j'avais résisté à la tentation d'allumer une troisième clope. Il se rendrait compte que j'avais fumé les deux autre à l'odeur en entrant dans sa chambre – a moins que l'odeur de la clope soit masquée par celle dégagée par les draps qui avaient du être changés avant la seconde guerre mondiale – mais pour le moment j'avais pas envie de le contrarier. Enfin. Une fois qu'il eut posé ses fesses sur le canapé, j'avais sorti la boite de préservatif de ma poche, la lui tendant distraitement je lui avais adressé mon plus grand sourire.

    « Sérieusement Ryan ? Quatre ans, tu l'as depuis quatre ans. Soit tu vis très dangereusement, soit faut qu'on ai une sérieuse discussion tous les deux un des ces jours ... » Lâchant la boite sur ses genoux je m'étais emparée d'une paire de baguette et avait pioché un sushi dans la boite que Ryan venait de déposer sur la table basse en face de là où nous nous étions installés. Pas mauvais du tout, j'avais rien avalé depuis un sandwich à midi, et ces sushis c'était carrément une aubaine. « Me dit pas qu'il va falloir que je t'explique comment on les met, je t'en supplie.... Papa est quand même gonflé de m'avoir laissé ce genre de conversations gênantes ! » Bon bien sur je faisais que le charier. Je préférais me tirer une balle dans la tête, tout ça en me faisant trancher la gorge par Percy Wheeler en personne qu'avoir réellement ce genre de conversation avec mon frère... de 29 ans. Finalement, sans prévenir j'avais posé mes baguettes sur la table avant de me tourner vers Ryan pour le prendre dans mes bras. J'avais enfoui ma tête dans son cou avant, laissant un silence s'installer pendant quelques secondes. Finalement j'avais resserré mes bras autour de ses épaules. « J'ai vraiment eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. » J'étais comme ça, capable de passer du coq à l'âne, de me foutre de sa gueule avant de le serrer dans mes bras. Mais je tenais réellement à Ryan, il était même la chose qui avait la plus de valeur à mes yeux dans ce monde, et s'il devait lui arriver quelque chose une partie de moi en mourrait.
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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyJeu 1 Nov - 15:23

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Tu as des sushis et quelqu’un avec qui les partager. Que demander de plus ? Rien non ? Comment ça tu veux demander à ce que la Division soit mise à bas ? Mais je t’emmerde ! T’es jamais content mon coco ! Chieur va... Moi je dis que c’est déjà bien, ton estomac va être content au moins ! Il arrêtera peut-être de grogner à tout va. Et avec un peu de chance si elle a faim, tu pourras également apaiser l’organe digestif de ta soeur, ce qui ferait taire deux abrutis. Je sais que j’ai déjà dit que je trouvais les estomacs débiles mais je ne le dirai jamais assez je crois. Ils devraient être éradiqués de la surface de la planète. Ou peut-être pas à ce point. Mais tout de même, ils sont une tare de cet univers. Je reconnais qu’ils peuvent avoir leur utilité m’enfin elle est tout de même limitée... Certes tu ne pourrais pas manger de Black Box sans estomac, et les vendeurs de sushis, pizzas et burgers feraient faillite. Ce ne serait qu’un dommage collatéral n’est-ce pas ? Je crois inutile cependant de poursuivre dans cette discussion, tu as un appareil digestif, je ne peux rien y faire. Tu regardes Genesis, qui se tient bien droit. Elle devait probablement espérer te faire peur peur. Cela n’a qu’à moitié marché. Disons qu’elle t’a fait sursauter mais que tu n’en as pas chié dans ton froc - ce qui est bien heureux parce que pour trouver un caleçon propre dans cet appartement... Ta soeur sent la cigarette à dix mètres, ce qui te fait froncer le nez. Elle sait très bien ce que tu penses de la clope. En même temps si elle ne le savait pas après le nombre de fois que tu le lui as répété, je m’inquièterais pour sa santé mentale, sérieusement. Tu plisses les yeux en attendant une explication sur la raison de sa présence ici. Enfin ce n’est pas tant la raison qui t’intéresse que le moyen par lequel elle a pénétré dans l’appartement. Je m’attends bien sûr à ce qu’elle raconte un truc très badass, avec des pirouettes et des coups de feu et la mafia russe aux fesses. Allez Genesis, ne me déçois pas, raconte donc ça.

    « Par la porte. » Ah classe ! Euh, attends... P-p-par la porte ? Mais c’est de la merde ! Nan mais sérieux Gen t’aurais pu faire un effort, t’aurais pu nous mettre des étoiles plein les yeux... Par la porte... Je te renie, tu tombes dans le banal et cliché, tu me déçois vraiment. J’avais placé beaucoup d’espoir en toi. « C’est clair que ça vend du rêve. Mais sinon la porte j’en viens et il me semble pas t’y avoir vue alors à part si tu as muté façon Flash, je vois pas comment t’as réussi à te retrouver là avant moi et sans que je te voie... » Cherche pas à comprendre Ryan, de toute façon elle est nulle ta soeur, l’histoire ne vaut pas la peine d’être racontée : elle est passée par la porte. Tu lui proposes implicitement des sushis, ce qui est bien trop généreux si tu veux mon avis et même si tu ne le veux pas. « Tu fais des provisions ? La fin du monde arrive et on m'a pas mise au courant ? » La fin du monde c’est en décembre, elle en a pas entendu parler ? Mais tes sushis ne seront pas frais jusque là. Ils ne seront même plus là, surtout si elle s’invite pour dîner. « T’en as pas entendu parler encore ? Vingt-et-un décembre deux mille douze, on va se faire pulvériser par les mayas. Même plus besoin de s’occuper de la division ! »


Mais ça se trouve on sera pas pulvérisés. Enfin vous serez pas pulvérisés, moi je m’en fous je suis une conscience, j’ai pas de corps, celui qui me pulvérisera il est pas né ! Bref, si ça se trouve on vous enverra des zombies - je parierai sur ton temps de survie, ça risque de ne pas être brillant - ou bien des extra-terrestres, genre des aliens qui vont pondre dans vos estomacs - d’où l’avantage de ne pas en avoir - ou plein de calamités à la Moïse. Et je ne dis pas que l’Atlantique va se séparer en deux, ce ne serait pas la mort ça. Non, du style les criquets, les grenouilles, les rivières qui se changent en sang, la nuit continue, les premiers fils qui meurent - de ce côté-là tu es tranquille... La fin du monde ça pourrait être beaucoup de choses. Par exemple un crash informatique général et impossible à réparer. De ce côté-là tu serais vraiment mal barré par contre. Il n’empêche qu’on s’en fout de comment la fin du monde va venir, il faut déjà qu’elle vienne. Et avant qu’elle vienne, il faut manger les sushis. On ne combat pas l’Apocalypse le ventre vide. Faisant comme chez elle, comme d’habitude quoi, Genesis se sert un jus d’orange qui est probablement périmé mais ça tu vas éviter de le lui dire. Elle revient dans le deuxième salon. Oui j’appelle deuxième salon la partie avec un canapé, une table et une télé. Cette partie là et celle où se trouvent les ordinateurs ne sont pas du tout les mêmes, on ne peut pas employer un qualificatif identique pour les deux. Elle s’assied donc sur le sofa sans bien évidemment oublier de virer toutes tes affaires. Aucune gêne vraiment. Tu t’assieds à côté et lui tends une paire de baguettes avant d’ouvrir la Black Box et de la mettre sur la table basse à côté de son portable. A la place, elle te tend autre chose que tu reconnais bien. Non. Sérieusement ? Elle a osé fouiner pour te ressortir ça ? Ah la salooooooope !

    « Sérieusement Ryan ? Quatre ans, tu l'as depuis quatre ans. Soit tu vis très dangereusement, soit faut qu'on ai une sérieuse discussion tous les deux un des ces jours... » Sérieusement Genesis ? T’es vraiment une connasse pour utiliser cette arme-là. Tu ne te saisis de la boîte de préservatifs que pour l’envoyer adroitement dans la poubelle. GOAAAAAAAAAL ! Bah oui il fallait bien la jeter, elle était périmée. Et puis ça faisait quand même quatre ans qu’elle t’avait offert ça. Les cadeaux que tu lui avais offerts étaient un peu plus durables heureusement parce que les siens avaient fini dans la poubelle. « Crois-moi, on peut éviter la conversation, elle sera inutile. » Oui, merci, je n'ai pas envie de vomir. Quoiqu’elle puisse penser tu n’es pas puceau. Même si tu n’utilises jamais de préservatifs parce que ça fait mal à dire mais ça fait longtemps que tu n’en as pas eu besoin... Une minute de silence pour toi. « Me dis pas qu'il va falloir que je t'explique comment on les met, je t'en supplie.... Papa est quand même gonflé de m'avoir laissé ce genre de conversations gênantes ! » Tu manques de t’étouffer avec le sushi que tu étais en train d’enfourner, crachant avec classe des petits grains de riz. « Tu m’as pas entendu quand j’ai dit que c’était pas la peine ? » Tu te racles la gorge pour éliminer les derniers bouts de sushis qui restent dans ta gorge.


Sans prévenir, comme ça, Genesis se tourne vers toi et te fais un attack hug. C’est une conspiration moi je dis. Un complot. Qui dit qu’elle ne va pas te coller une pancarte ‘‘frappez-moi’’ ou ‘‘je suis gay’’ ou ‘‘je suis puceau’’ dans le dos ? Ce serait vicieux. Déjà c’est un câlin surprise, tu ne sais pas comment réagir. Finalement tu la serres dans tes bras à ton tour, réagissant comme un nounours. N’empêche, ça fait du bien de la voir en vie, même puant la clope, bouffant tes sushis et te ressortant des vieilles boîtes de capotes. C’est ta soeur après tout, la seule famille qu’il te reste et tu as eu peur de la perdre pendant cette crise même si elle est plutôt à l’abri au NSA. Evidemment tu ne montrais pas vraiment que tu étais inquiet en jouant à World Of Warcraft mais tu l’étais réellement, tu avais juste besoin de penser à autre chose.

    « J'ai vraiment eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. » A toi ? T’es cent pour cent en forme. T’es un geek indestructible, fallait pas qu’elle s’inquiète pour toi. On ne peut pas tuer le mec derrière l’ordinateur. « Moi ? Rien ne peut m’arriver, tu oublies qui je suis ! » Tu mets fin à votre étreinte pour lui sourire. « Mais moi aussi j’ai eu peur. Pas que tu meures non, tu m’aurais pas manqué mais... J’aurais pas apprécié quand même. » Moi je m’en serais foutu. Bah oui, elle vaut rien après tout. Elle passe par la porte, elle est pas badass. Ceux qui sont pas badass peuvent crever c’est pas grave. Il restera toujours Chuck Norris.

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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyLun 5 Nov - 22:09

Il s’attendait à quoi, à ce que je me sois équipée d’une corde de rappel, d’un baudrier et de pointe et que j’ai escaladé les vitre de son immeuble ? Déjà c’était loin d’être la solution la plus discrète, crocheter une porte à la limite l’était dix fois plus. Puis c’était ridiculement dangereux, les risques de se briser le cou étaient…. Je les avais pas calculées, mais ont était en plein mois d’octobre et avec le vent ça rendait la chose plutôt ardue. Non, c’était une prise de risque définitivement bien stupide. Surtout lorsqu’on avait les clefs d’ailleurs. Ah oui, ce petit détail dont il n’était pas au courant, les clefs. Mouais, de toute façon je pouvais bien les lui rendre, c’est pas comme si je savais pas crocheter une serrure. Mais bon, dans le cas où un voisin sortirait de chez lui, avoir les clefs, c’est quand même plus classe. Pour ce que j’en sais il espérait peut être que je sois passée par la cage d’ascenseur, manquant de me faire écraser une dizaine de fois en dix minutes. Parfois je me demandais s’il ne regardait pas trop de films de Bruce Willis ou Tom Cruise.

Je le regarde froncer le nez. Oui je sais, je pue la clope, oui je sais je pourrais faire un effort avant de me pointer chez lui, oui je suis aussi courant de ce que ça fait à mes poumons, mais de toute façon soyons sérieux un instant, avec la vie que je menais, si c’était la clope qui me tuait je pourrais m’estimer sacrément chanceuse. A voir cet air dégouté qui lui avait traversé le visage en me sentant juste moi, qu’est ce que ça serait quand il entrerait dans sa chambre pour se rendre compte que j’avais pas seulement fumé avant de venir chez lui, mais que je m’étais surtout grillé deux cigarette tranquillement installée sur son lit. Il allait être ravi, si je vous le jure, ravi. Quoi qu’il en soit je répondis simplement à sa question, et il paru déçu. Un jour je lui dirai que le père noël n’existe pas. Promis, mais pas de suite. Pour le moment ça serait encore trop dur à encaisser.

    « C’est clair que ça vend du rêve. Mais sinon la porte j’en viens et il me semble pas t’y avoir vue alors à part si tu as muté façon Flash, je vois pas comment t’as réussi à te retrouver là avant moi et sans que je te voie... » Une mutation et puis quoi encore. Bon et bien je pouvais rajouter la liste des Marvel à tout ce que mon frère ferait mieux d’arrêter de regarder. Définitivement. Quoi qu’il en soit j’étais désolée de le décevoir, mais l’explication était beaucoup plus ennuyeuse. Quoi que, personnellement, je m’étais plutôt bien amusée. Finalement j’avais sorti les clef de ma poche, avant de les agiter quelques secondes en face de ses yeux. « Les clefs Ryan, les clefs. Je te remercierais jamais assez de m’en avoir fait un d’ailleurs, ça m’a évité d’attendre dehors…. Deux heures. » Oui certes, il m’avait pas réellement fait un doubles des clefs, mais j’avais appris avec l’âge que si on mentais avec assez d’aplomb et en était assez sur de soi ça pouvait bien passer. Ryan pourrait même se dire qu’il avait oublié m’avoir donné le double…. Non ? Bon certes c’était de mon frère qu’on parlait, et il me connaissait peut être mieux que personne, mais qui ne tente rien n’a strictement rien. « T’en as pas entendu parler encore ? Vingt-et-un décembre deux mille douze, on va se faire pulvériser par les mayas. Même plus besoin de s’occuper de la division ! » La division. Je n’avais pas pu m’empêcher de pulvériser à l’évocation de ce nom. J’aurais préféré attendre un peu avant d’aborder le sujet, et d’ailleurs j’allais attendre un peu, je n’allais pas relever. Tiens oui c’est vrai, ces histoires de fin du monde. Ca me faisait doucement rire. Franchement, j’étais contre. Il était pas question que j’ai passé autant de temps en infiltration à supporter cette face de tuc de Nikolaï pour que ça serve à rien. « Tiens oui c’est vrai. On a toujours pas décidé de ce qu’on ferait ce soir là. Soirée pizza ça te tente ? » Autant vivre la fin du monde avec mon frère non ? « Quoi qu’il en soit je suis déçue. Je me disais que peut être que t’avais pas prévu de passer la soirée seul. »

Lui adressant un clin d’œil je m’étais installée sur le canapé. Laissée tomber serait plus exact. Je m’encombrais pas réellement des détails avec Ryan. D’ailleurs aussi stupide soit-elle, l’idée que mon frère ait invité une jeune femme – ou un jeune homme d’ailleurs, j’étais heureuse s’il l’était et je ne jugeais pas – a passer la soirée chez lui et à partager une boite de sushi m’avait un instant traversé l’esprit. Que dis-je, effleuré, doucement frôlé. Puis j’avais vu sa robe de chambre, l’appartement pas rangé, sa barbe de plutôt cinq que trois jours et surtout, surtout je m’étais rappelée que c’était de Ryan qu’on parlait là. L’idée était donc pas définition ridicule. Dommage. Bon et c’est comme ça que une chose en entrainant une autre j’en étais venue à parler de la boite trouvée au fond de son tiroir. Bon et en étant honnête je devais me rendre à l’évidence, cette boite j’aurais finis par trouver le moyen de l’amener sur le tapis. J’en avais bien trop envie.

    « Crois-moi, on peut éviter la conversation, elle sera inutile. » Oui certes, si on devait vraiment avoir une discussion a propos d’éducation sexuelle tous les deux, ça me donnerait envie de vomir. Mais bon, qui avait parlé d’une vraie conversation ? Non j’avais juste envie de me payer un peu sa tête, c’était très, très différent. Pour me payer sa tête j’étais toujours partante. Qui aime bien châtie bien. C’est pour ça que je m’étais contentée d’un « si tu le dis » avant de poursuivre. Parce que je comptais pas le laisser tranquille tout de suite. « Tu m’as pas entendu quand j’ai dit que c’était pas la peine ? » Il avait manqué de s’étouffer, ce qui, sans être forcément le but attendu était plutôt drôle. Plus que de me recevoir trois grains de riz dessus. M’époussetant pour les faire tomber au sol j’avais mimé une grimace de dégout. « Huum, classe. J’espère que l’élue tu lui cracheras pas ta nourriture au visage. » Me levant pour m’épousseter une dernière fois histoire d’être soir je m’étais finalement rassise à côté de lui pour me jeter à son cou.

Oui je m’étais faite du souci, beaucoup. Je n’avais eu que très peu d’informations, et si j’étais concernée et perturbée pour la Division c’était pour Ryan que je me faisais le plus de souci. Il savait, il savait que malgré mes piques et mes moqueries j’aurais été prête à tout pour lui. Et je savais qu’au fond, il aurait pas réussit à faire grand-chose, mais qu’il aurait aussi était prêt à tout donner pour me sauver. Même son ordinateur, si si. Un lien profond nous liait, et je défiais quiconque de dire à l’un d’entre nous que nous n’étions pas réellement frères et sœur. Ma vie avant qu’il n’arrive à la maison, je n’en gardais que des souvenirs très flous. Il avait fait partie de mon adolescence et de ma vie d’adulte. Il était mon frère. Et avec tout ce qu’il s’était passé et le peu d’information que j’avais je m’étais inquiétée, sans vouloir l’admettre.

    « Moi ? Rien ne peut m’arriver, tu oublies qui je suis ! Mais moi aussi j’ai eu peur. Pas que tu meures non, tu m’aurais pas manqué mais... J’aurais pas apprécié quand même. » C’était mignon ça, quand on pensait que c’était moi qui réduisait en bouillie les grands troisièmes ou quatrièmes qui le malmenaient au collège. Tout ça en ayant un an de moins que lui. Et si les premiers moi je l’avais fait par devoir, parce que mon père m’avait demandé de le protéger et de veiller sur lui, parce que je savais qu’il traversait une période difficile (et aussi un peu par intérêt, il m’installait des jeux sympa sur ma calculette pour pas que je m’ennuie comme un rat mort en cours de maths) avec le temps c’était réellement parce que je ne supportais pas qu’on touche un seul de ses cheveux que je jouais des poings. Donnant un coup de poing dans son bras après qu’il ait affirmé que ma présence ne lui aurait pas manqué j’avais pris un air plus sérieux. Il était mon premier contact avec quelqu’un de la Corporation depuis ce qu’il était arrivé à la petite taupe. « Raconte moi tout. » J’avais besoin de comprendre, et de réfléchir de façon calme et posée à tout ça. Parce que ça avait quand même l’air d’être un sacré merdier. « J’ai su par l’autre emmerdeur qu’ils avaient retrouvé un corps près des docks, et quand j’ai vu le portrait robot aux infos je l’ai reconnue… » J’avais marqué une pause, m’apprêtant à poser une question que j’osais à peine formuler. « C’est eux ? Ils sont sur que c’est eux ? Ils ont… Ils savent, ils nous ont localisés ? » Je n’osais pas penser à comment la corporation se relèverait de ce coup dur. Oh elle le ferait, j’en étais certaine, David avait bien trop de volonté et de ressource pour que ça ne soit pas le cas, mais comment et par quels moyens je me surprenais à avoir peur. Je me retenais de poser trop de questions, je ne voulais pas étourdir Ryan avec ma facilité à m’emporter, mais elles se bousculaient pas dizaine et me brulaient les lèvres.

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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyMer 7 Nov - 18:10

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Elle sent vraiment fort. Je veux dire, quand on est un fumeur on garde toujours un peu la senteur de la cigarette sur soi mais là c’est un peu plus puissant que cela . Soit elle fume de la super-cigarette conçue pour empester tout le monde, soit elle vient de fumer. Ce qui au demeurant pourrait être acceptable - et encore - si elle ne se pointait pas chez toi juste après. Non mais sérieusement, elle sait très bien que tu détestes ça, elle pourrait au moins faire semblant d’en avoir quelque chose à foutre non ? Ne serait-ce que pour la décence et la politesse. Cela ne te semble pas trop demander pourtant. Merde c’est pas comme si tu l’ordonnais d’aller se balader sur Mars sans combinaison protectrice ! Enfin déjà pour lui ordonner quoi que ce soit ce serait un exploit. A part lui ordonner de ne pas fumer dans ton appartement, tes tentatives se sont arrêtées là. Et puis surtout, l’envoyer sur Mars sans combinaison lui vaudrait une mort douloureuse. Très douloureuse. Et extrêmement médiatisée. Bah oui, l’homme est assez cruel pour s’amuser de la mort d’une femme en direct pour peu que cela soit un peu original. On l’a bien vu avec les romains et leurs arènes. Puis avec la corrida. Certes ce sont des animaux qui sont mis à mort mais bon. Et puis des fois les toreros meurent aussi. Tu as déjà vu des gens que tu connaissais mourir en direct et ça n’a rien de risible. C’est aussi loin que l’on peut aller en tournant le dos à tout ce qui est risible. C’est assez flippant en fait. Mais comment on en est arrivé à parler de ça ? Ah oui, parce que je disais qu’il fallait que tu envoies Genesis sur Mars sans combinaison, ce à quoi elle aurait du mal à survivre, à part si Dr. Manhattan allait avec elle. Et qu’il se disait que sa vie valait la peine d’être sauvée. Oui, en fait si elle va sur Mars sans combinaison elle est vraiment dans la merde. Donc tu n’essaieras pas de l’y envoyer. Ce serait bête qu’elle meure par ta faute. En attendant elle a intérêt à sortir une explication plausible pour sa présence ici. Déjà c’était nul de dire qu’elle est rentrée par la porte, ça brise le mythe. Pas que ça te déçoive tant que ça toi, mais moi si. C’est pas assez ‘‘agent de la Corporation’’. Parce qu’il faut un peu de standing tout de même ! La porte c’est d’un vulgaire ! Elle sort de sa porte des clés et les agite sous ton nez. D’accord, ce sont des clés. Autre chose ? Parce que c’est très intéressant mais tu en as déjà vu dans ta vie. C’est un objet assez courant.

    « Les clefs Ryan, les clefs. Je te remercierais jamais assez de m’en avoir fait un double d’ailleurs, ça m’a évité d’attendre dehors…. Deux heures. » Deux heures ? Mais alors... Elle était là avant et elle n’a rien dit. Elle t’a espionné ! Non mais quelle... Je n’ai rien dit. Absolument rien dit. Je suis muette comme une tombe. L’innocence même. Jamais je ne prononcerais de mot impoli, qu’est-ce que vous croyez ? Deux heures. Si elle sent aussi fort la cigarette, c’est qu’elle a fumé il n’y a pas longtemps. Donc qu’elle a fumé dans ton appartement. Et ça c’est sincèrement dégueulasse de sa part, elle ne risque pas de faire semblant d’avoir ignoré le fait que ça te déplaît. Puis d’un coup, outre cet écart de conduite, tu réalises autre chose. D’une main preste tu lui arrache la clé des mains. « Je ne t’ai jamais fait de double de mes clés et j’ai eu bien raison apparemment. Mais merci, ça me fera un double gratuit ! » Tu trouveras bien une utilité à ces clés. Par contre tu vas les planquer et les surveiller parce que tu n’as comme qui dirait pas spécialement que ta soeur revienne fouiller à l’improviste, ce n’est pas dans tes plans immédiats. Ni même dans tes plans futurs à vrai dire. Non non, moi elle viendra, mieux ta vie amoureuse se portera. Quoique... Elle est déjà inexistante, je doute que Gen puisse lui faire grand mal. Mais on ne sait jamais avec elle, s’il y avait le moindre début de quoi que ce soit elle serait capable de le réduire à néant en essayant de t’aider. Puis tu l’informes de la presque imminente fin du monde. C’est quelque chose d’important après tout. « Tiens oui c’est vrai. On a toujours pas décidé de ce qu’on ferait ce soir là. Soirée pizza ça te tente ? » Très bien. Vous regarderez les buildings s’écrouler par la fenêtre, ça servira de programme télé. « Parfait. Mais pas de pizza au pepperoni, j’en ai ma claque. » C’est clair que la pepperoni ça va deux minutes. « Quoi qu’il en soit je suis déçue. Je me disais que peut être que t’avais pas prévu de passer la soirée seul. » Tu jettes un regard noir à ta cadette. Cette phrase se passe de commentaire.


Elle est quand même assez chiante des fois ta soeur à s’immiscer sans cesse dans ta vie privée. Enfin je veux dire elle fait en quelque sorte partie de ta vie privée puisque c’est ta soeur mais pas de cette vie privée-là. Je m’embrouille non ? Mais merde, personne ne me comprend ? Ce que je veux dire c’est qu’elle a le droit de s’intéresser un peu à ta vie sentimentale mais qu’elle n’a aucune raison d’y foutre le bordel avec ses gros sabots. La question, certes, reste celle-ci : peut-on foutre le bordel dans le vide ? Difficilement à mon avis, mais il arrive parfois que le vide se peuple. C’est rare on est d’accord mais des miracles peuvent se produire, il suffit d’y croire non ? D’y croire très très fort. Un peu comme dans Peter Pan en fait. ‘‘je veux que les fées existent, j’y crois, j’y crois.’’. Toi il faudrait que tu scandes ‘‘je veux que les femmes geeks peu exigeantes pas trop bêtes existent, j’y crois, j’y crois.’’ Un peu long comme formule certes mais qui sait ? Ca peut peut-être marcher. De toute façon au point où tu en es, tout est envisageable, même d’aller voir un chaman un peu louche qui fera la danse du gnugtnut. Hrm. Non, peut-être que ça ce n’est pas tout à fait envisageable. Dans quelques années lorsque tu seras vraiment désespéré au plus haut point on verra. En espérant ne pas devoir arriver jusque là, surtout de la part d’un athée sceptique au-dessus de la tête duquel la magie passe bien haut. Tu informes ta soeur que la discussion sera inutile, ce qui ne l’empêche pas de faire une remarque qui te fait cracher la moitié des grains de riz que tu avais dans la bouche. Très glamour donc.

    « Huum, classe. J’espère que l’élue tu lui cracheras pas ta nourriture au visage. » Tu lui jettes un oeil noir pour la deuxième fois de la soirée, accusateur. Si tu pouvais l’étrangler sans être sûr d’y laisser la vie celle-là... « En même temps tu les as un peu cherchés ces grains de riz, tu crois pas ? » C’est le cas. Elle t’a injustement attaqué, elle en récolte les conséquences. Sous forme de grains de riz à moitié mâchonnés oui. De plus en plus glamour dis-moi. Mais c’est de bonne guerre. Une simple vengeance.


Lorsqu’elle te prend dans ses bras, tu as comme la fugitive impression que c’est un câlin protecteur. Mais est-ce qu’elle essaie inconsciemment de te protéger ou au contraire est-ce qu’elle demande tout aussi inconsciemment une protection ? Le deuxième cas serait assez étonnant vu que c’est plutôt elle qui s’est chargé de te protéger durant toute votre scolarité commune mais on ne sait jamais hein... Tu te souviens de toutes les gueules qu’elle a cassées pour toi, et de tous les programmes que tu lui as installés sur les médiums de son choix en échange. C’était un échange de bons procédés certes mais il n’empêche que tu étais protégé, c’était comme avoir un garde du corps. Une fille. Plus jeune que soi. Heureusement que tu n’en étais plus à ça près niveau honte. Lorsque tu dis ironiquement à Genesis que de toute façon tu es une espèce de Superman moderne et que sa survie t’importe peu, elle donne un coup de poing dans ton épaule. Plus fort que ce qu’elle devait vouloir te donner, ou alors tu dois avoir sous-estimé sa méchanceté. Tu te frottes le bras en grimaçant. Des fois elle n’est pas assez féminine. Une femme ça ne manque pas d’estropier son frère en lui donnant une tape. Elle prend soudain un air sérieux.

    « Raconte moi tout. » On change de registre. C’est nettement moins joyeux et bon enfant. C’est vrai que ce sont des temps sombres. La population ne peut pas se rendre compte des conflits intestins qui déchirent deux organisations puissantes responsables de beaucoup d’assassinats et changement de gouvernements mais vous vous êtes en plein dedans. « J’ai su par l’autre emmerdeur qu’ils avaient retrouvé un corps près des docks, et quand j’ai vu le portrait robot aux infos je l’ai reconnue… » Oui, c’est sur le bord du quai ils l’ont trouvée. Ils n’ont pas réussi à la reconnaître mais pour les agents ça n’a pas été dur. « C’est eux ? Ils sont sûrs que c’est eux ? Ils ont… Ils savent, ils nous ont localisés ? » Eux. La Division bien évidemment. C’est comme si elle ne pouvait pas se résigner à prononcer leur nom. Ce qui est compréhensible en cet instant. Mais de sa part c’est assez étonnant. Bon, une explication. Bring it on. « Oui. Elle était un symbole, comme un message, une menace. Ils ont découvert qu’elle jouait un double jeu et ils l’ont exécutée puis laissée en quelque sorte sur notre paillasson. » Heureusement ce n’est pas toi qui a découvert le corps. Parce que cela aurait tout aussi bien pu être un membre de la corporation qui en sortant du quartier général serait tombé sur le cadavre. Mais un passant est arrivé avant et a alerté la police, ce qui n’est pas la meilleure chose qui aurait pu se passer. « Alors on a fui, tous. En essayant de sauver ce qu’on pouvait emporter. » Et vous n’avez pas le droit de vous contacter, c’est le plus affreux. Parce que Genesis a beau être la personne dont tu es la plus proche à la Corporation, tu y as aussi des amis, des gens que tu apprécies... Ce sont des temps sombres, des changements s’augurent. Ceux qui vivront verront. Tu veux voir. Et accessoirement vivre.

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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyJeu 22 Nov - 15:18

J’avais jamais compris ce qui pouvait bien gêner mon frère à ce point avec la cigarette, non mais franchement. Là il n’avait rien dit, mais je savais qu’il avait très bien remarqué que je devais puer la clope, et qu’il devait intérieurement me maudire du fond du cœur. Déjà quand on était adolescents il m’avait fait la morale à propos de ça un paquet de fois. J’avais commencé à seize ans, pour faire comme tous le monde, comme ces gens cools que je fréquentais, et si aujourd’hui j’admettais avec bonne volonté que c’était quelque chose de stupide à faire ce n’est pas pour autant que je regrettais de l’avoir fait. J’avais bien plus de chances de mourir en mission de toute façon que d’un cancer d’un poumon. J’avais bien plus de chance de mourir jeune que la cinquantaine passée de toute façon. Quoi qu’il en soit j’avais commencé à fumer sans bien sur le dire à mon père, je savais très bien que j’aurais eu le droit à un savon de sa part alors comme toute adolescente je le lui avais caché. Mais le souci c’était que puisque ma chambre était voisine à celle de mon père si jamais l’envie me venait de fumer à ma fenêtre il l’aurait forcément senti puisqu’il avait cette sale manie de ne pas supporter l’absence d’air frais et de laisser la fenêtre ouverte pendant toute la journée. La chambre de Ryan était à l’étage elle, donc pas de risque de se faire pincer, alors pendant des semaines je l’avais supplié de me laisser fumer à sa fenêtre, et pendant des semaines il m’avait bassiné avec le fait que c’était mauvais pour la santé, qu’en faisant ça non seulement je me pourrissais les poumons mais je pourrissais les siens aussi, qu’il en avait ras le bol que sa chambre pue la cigarette froide à longueur de journée… Bla bla bla quoi. Des petites enguelades qui avaient durées jusqu’à ce que mon père sentant l’odeur dans la chambre de Ryan ne luis passe un savon, et que je me dénonce pour éviter qu’il se fasse punir à cause de moi. J’avais été privée de sortie pendant un mois, qui avait été ramené à une semaine après que j’ai joué la carte de la pauvre adolescente orpheline de mère qui n’arrivait pas à se développer sainement sans model féminin et que personne ne comprenait. Généralement ça marchait plutôt bien. Je ne savais pas exactement pourquoi, mais je sentais que mon père s’en était toujours voulu, de ça, du fait que j’ai grandit avec lui et seulement lui. Pourtant je m’en fichais, je m’en fichais réellement et je n’avais jamais eu le désir d’en savoir plus sur ma génitrice, mais cette culpabilité était bien pratique lorsque mon père me prenait en flagrant délit d’une connerie, et je dois bien avouer que je l’avais utilisée plus d’une fois. Sans scrupule, une adolescente sans scrupule réellement.
Ryan m’avait arraché les clefs des mains, ce qui ne m’avait pas réellement étonnée à vrai dire, mais qui était un peu inutile, même si je me gardai bien de le lui faire remarquer. Je savais crocheter une porte de toute façon. Moins discret, mais l’effet était le même.

    « Je ne t’ai jamais fait de double de mes clés et j’ai eu bien raison apparemment. Mais merci, ça me fera un double gratuit ! » Bah, de toute façon, il savait bien non, que je pouvais entrer chez lui quand l’envie m’en prenais ? Il devait bien être lucide à ce propos non ? Allez, je savais bien qu’il était fier de moi, au fond. Quand il acceptait de s’en rendre compte. Et quand j’étais pas trop insupportable aussi. « C’est presque mignon… » cette naïveté. Histoire de pas le vexer j’avais pas fini ma phrase, mais bon… J’aimais le voir dans le rôle du mec outrée qui découvrait de but en blanc de quoi j’étais capable. Comme s’il n’était pas au courant. Son domaine à lui c’était les ordinateurs, le mien s’était l’espionnage. Quoi qu’il en soit je savais qu’il était bien trop entier, et bien trop fidèle à la famille que nous formions pour réellement m’en vouloir. Sinon je ne l’aurais pas fait. J’étais moi aussi bien trop attachée à notre relation. C’était un peu le seul truc stable et fiable de la vie que je menais, et si déjà quand nous avions douze et treize ans j’aurais été prête à détruire quiconque aurait toujours un seul de ses cheveux, maintenant qu’il était tout ce qu’il me restait je préférais pas être à la place de celui qui lui ferait du mal. « Parfait. Mais pas de pizza au pepperoni, j’en ai ma claque. » J’avais souris, j’aimais la façon de penser de mon frère, même si je n’arrivais pas à prendre la vie avec autant d’insouciance qu’il en étais capable, j’aimais réellement ce côté qu’il avait, ce côté la fin du monde peut aussi bien arriver demain je me sens parfaitement ok. J’étais capable de faire semblant pendant quelques instants, de plaisanter avec lui bien sur, mais faire preuve de cette insouciance, non. Malheureusement non, je me disais parfois. « Alors ça sera Hawaïenne avec supplément ananas pour moi. Et supplément poulet aussi. »

Non je n’étais pas capable d’oublier ce pourquoi j’étais à la base venue, ce qui me faisait peur depuis plusieurs jours et ce qui m’occupait l’esprit. La corporation se préparait à vivre des jours sombres, j’en étais persuadée, et au fond ça me faisait peur. Je ne l’aurais avoué à personne, même pas à Ryan, surtout pas à Ryan, mais ça me faisait peur. J’étais déjà absente lorsqu’il avait rajouté d’une voix faussement agacée un « En même temps tu les as un peu cherchés ces grains de riz, tu crois pas ? » et je m’étais contentée de hausser des épaules. Cette discussion à propos de son incapacité à se trouver une fille avec laquelle partager sa vie on l’avait de toute façon eue des tas de fois, et c’était pas aujourd’hui que l’un de nous deux arriverait à faire céder l’autre. Pas alors que j’avais l’esprit à tout sauf à une joute verbale. Oui j’avais eu peur pour Ryan, mais ce n’était pas parce que je le savais sain et sauf que j’étais moins préoccupée, j’étais soulagée de trouver mon frère en forme, mais la corporation c’était ma vie, c’était l’héritage de mon père, et c’était aussi devenu je le pensais une conviction, un but dans ma vie. Voir tout ça remis en cause par le simple meurtre d’une gamine me terrifiait. J’étais contre bordel, j’étais contre. J’avais dit à David que cette gamine perdue je n’en voulais pas, qu’elle parlerait et nous mettrais en danger au moindre danger. Il ne m’avait pas écoutée, et ça me mettait dans une colère monstre. La corporation n’était pas seulement son œuvre, c’était l’œuvre de mon père qu’il avait mise en danger. Et lorsqu’il avait été question du meurtre de Serena, mon frère avait pris un air sombre. Un air qu’il n’arborait pas souvent, preuve que contrairement à ce qu’il pouvait montrer, lui aussi était troublé. Comment ne pas l’être ?

    « Oui. Elle était un symbole, comme un message, une menace. Ils ont découvert qu’elle jouait un double jeu et ils l’ont exécutée puis laissée en quelque sorte sur notre paillasson. » La mort de la gamine aurait pu m’attrister, mais ça ne me faisait ni chaud ni froid. Des dommages collatéraux il y avait tous les jours, et des dommages collatéraux qui n’avait pas parlé ou mis la corporation en danger. Elle avait parlé, et si elle en avait eu un tant sois peu avant, elle aurait perdu tout mon respect de toute façon en le faisant. J’avais déglutis. Non, c’était bien la réalité du fait qu’il ait découvert les locaux de la corporation qui me troublais. Je savais que c’était possible, nous savions tous que c’était possible, mais personne ne l’avait vu venir. Moi je ne l’avais pas vu venir. Bordel je me détestais de ne rien avoir pu faire, je détestais Nick de me tenir éloignée de la corporation, et je détestais David de m’avoir confié cette mission. J’aurais du être là. Je savais au fond que ça n’aurais rien changé, mais j’aurais du être là. Réfléchissant je m’étais levée du canapé, et comme à chaque fois que j’étais énervée j’avais bien du mal à le contenir. Donnant un violent coup de pied dans une pile de magasines je m’étais retournée vers mon frère. « Putain mais je lui avais dit ! Je lui avais dit que cette gamine ne nous attirerait rien d’autre que des ennuis ! Je l’avais prévenu et il a pas voulu m’écouter ! » Ryan saurait très bien à qui je faisais allusion. Il était évident que ces torts je les attribuait à David, David qui parfois était si clairvoyant mais qui parfois pour des raisons obscures prenait des décisions que je ne comprenais pas. Pourtant je lui ressemblais, je savais que je lui ressemblais, plusieurs fois mon père m’avait dit Ma fille, on croirait entendre David sans que je sache si à ses yeux c’était un mal ou un bien, mais les décision que je prenais étaient bonne merde ! J’avais détourné le regard, plantant mes yeux dans le paysage qu’offrant la baie vitrée avant de m’appuyer contre elle faisant face à Ryan. « Alors on a fui, tous. En essayant de sauver ce qu’on pouvait emporter. » J’avais hoché la tête. Quelqu’un avait pris une décision sensée. C’était un avertissement, et je restais persuadée que la Division ne connaissais pas exactement la localisation de nos locaux, mais ce n’était que question de temps, question de temps avant qu’il ne trouve ce qui devait maintenant ressembler à un entrepôt abandonné et le réduise en cendre. La corporation c’était le travail de toute une vie de mon père, et rien que pour ça j’en voulais à David. Si jamais l’organisation ne s’en remettait pas, jamais je ne le lui pardonnerais. « Et depuis ? Silence Radio ? David n’a contacté personne, plus d’opérations, plus de réunions ? » Réfléchissant un instant j’avais ajouté comme pour moi-même. « Mais qu’est ce qu’il fait… » Au fond je savais que pour une fois il avait raison, qu’il n’y avait pas d’autre solution, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être en rogne. « D’après ce que Mikhaïlov les forces de l’ordre on aucune piste, c’est au moins une bonne chose dans tout ce bordel… » Finalement je m’étais rendue compte qu’il y avait une question que je n’avais pas posée, une question pourtant importante. « Est-ce que… Quelqu’un a été blessée ? Y’avait des gens sur place quand c’est arrivé ? » Par gens je pensais membres de la corporation, je me fichais éperdument d’inconnu lambdas.
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Ryan-Ezra I. Northwood
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MessageSujet: Re: the times they are a changin' ☈ GENESIS   the times they are a changin' ☈ GENESIS EmptyDim 23 Déc - 10:23

Mine de rien, elle est chiante ta sœur. Non mais sincèrement, qu'est-ce qu'elle a à vouloir systématiquement s'immiscer dans ta vie privée ? Si on appelle ça privé c'est qu'il y a une raison non ? On pourrait la prendre pour une frustrée s'il n'était pas de notoriété presque publique qu'elle n'a aucun mais alors aucun mal à se trouver des partenaires. Dans ce cas-là, pourquoi Dieu continue-t'elle de s'incruster dans ton existence pour t'espionner ? Tu ne lui as rien fait, merde ! Tu es son frère certes mais ce n'est pas une raison suffisante pour jouer à Big Brother is watching you ! Surtout qu'à la base l'homme c'est toi et l'aîné c'est toi aussi. On ne dirait pas je sais. C'est peut-être ça le problème. Elle se prend pour la grande de vous deux et considère comme de son devoir te faire en sorte que tu aies une vie normalement épanouie. Sauf que voilà sur le normal il y aura toujours un petit problème. Tu es un geek intersidéral orphelin de mère dont le père s'est fait assassiner et qui est allé vivre avec une psychopathe violente en devenir et son père ; tu es un hacker de très haut niveau et fais partie d'une organisation secrète et meurtrière visant à renverser une autre organisation toute aussi secrète et meurtrière mais cette fois gouvernementale ; tu te nourris exclusivement de nourriture livrée à domicile et les mots ménage et vie sociale ne font pas partie de ton vocabulaire. Alors je crois que pour la partie normale c'est raté. Mais raté bien en beauté, en mode tarte qui s'écrase contre une fenêtre. Puisque tu es anormal, mais qu'elle n'est pas beaucoup plus normale que toi, tu ne vois pas pourquoi elle continue à être sur ton dos. Tu as presque trente ans, merde ! Tu n'es plus un gamin. Enfin un peu, si, ça dépend des moments mais tout de même. Tu considères avoir le droit à un minimum... eh bien de considération de la part de ta sœur justement. Tu t'en sors très bien tout seul. Enfin pas socialement mais ce n'est pas le plus important. De toute façon, même de ce côté-là tu montres quelques signes de progrès, la preuve : tu as rencontré Cerseï. Rien n'est fait mais de ta part c'est comme un pas sûr la lune. Rien n'est fait justement et c'est une des raisons pour laquelle tu ne veux vraiment pas que Genesis ramène encore une fois des gros sabots dans tes petites affaires. Raison pour laquelle tu lui confisques la clé.

    « C’est presque mignon… » Cette naïveté. Elle n'a pas fini sa phrase mais moi je n'ai aucun problème à le faire, ton égo m'importe peu. Tu lui lances un regard noir. Tu sais très bien qu'elle n'aura de toute façon aucun mal à pénétrer dans ton appartement - après tout toi aussi tu connais un bon nombre de moyens de crocheter une serrure - mais c'est pour le principe. Si elle doit faire encore irruption dans ton domicile, qu'elle soit au moins obligée de se faire chier un minimum face à la porte. It's not about the keys, it's about sending a message. La tête que tu fais se passe de commentaires et tu préfères enchaîner sur la fin du monde et sur des pizzas. Les douces pizzas... Sans poivrons bien évidemment. Genesis sourit. Bon, ce n'est pas rare mais quand même ça fait plaisir. Parce que mine de rien elle tire souvent la tronche cette fille. Trop sérieuse. Peut-être trop attachée à son titre de James Bond féminin, qui sait ? Toi, en tant que Q, tu as toujours eu le droit de prendre les choses pour des blagues ou presque. Tu n'es pas assez stupide pour le faire mais tu t'octroies le droit de rire de beaucoup de choses. Y compris de la fin du monde et pour ce coup-là ta cadette te rejoint. « Alors ça sera Hawaïenne avec supplément ananas pour moi. Et supplément poulet aussi. » Elle ne voit pas les choses en petit au moins. Hawaïenne avec supplément ananas et poulet. Elle n'est pas censé faire attention à sa ligne en tant qu'agent secret ? Toi tu t'en fous, tu passes ta journée planté devant un ordinateur et de toute façon tu ne grossis jamais. Parce qu'il y en a qui ont un métabolisme génial, que c'est injuste mais que tu en fais partie. Et tu ne vas pas t'en plaindre. « C'est pas très raisonnable tout ça mais bon, pour la fin du monde on peut bien se le permettre ! » C'est pas tous les jours qu'on voit une météorite s'écraser devant ses fenêtres ou un tsunami arriver jusqu'à Washington. Autant en profiter et se faire plaisir avec une bonne pizza pour honorer ce moment.


Tu te doutes cependant qu'elle n'est pas venue simplement pour se tailler une petite bavette et parler pizza, fin du monde et compagnie. Depuis qu'elle est sous couverture ce genre de conversations se fait plutôt rare. Le bien de la Corporation passe en premier. Vous avez dû vous voir en-dehors du boulot deux fois, peut-être trois depuis qu'elle est à la NSA. Des fois tu rêves innocemment toi aussi de jouer les espions d'avoir une vie trépidante en usurpant une quelconque identité. Puis tu te rappelles qu'il y a des agents qui meurent et que sous couverture on n'a pas forcément le droit de geeker toute la journée. Alors tu t'estimes heureux. Toi tu n'es pas un James Bond, tu n'es que Q. Enfin, que Q... Mine de rien sans son stratège/informateur/informaticien/complice/cerveau, il serait dans la merde ce cher Bond. Alors un peu de respect pour les rats de bibliothèque dans ton genre. D'autant que tu sais parfaitement que Gen n'aime pas du tout ce genre de missions d'infiltration. Elle dit que vivre la vie d'une autre personne ne lui plait pas, et tu la comprends. Toi non plus tu n'aimerais pas ça. Tu ne pourrais pas le faire de toute façon : tu ne sais pas comment les gens normaux sont censés de comporter. Tu serais trop bizarre pour qu'on croie à tes salades, t'es pas un très bon. Non, toi le centre des opérations ça te va très bien. Sac que ça a des désavantages aussi. Du genre ce qui s'est passé il y a quelques semaines seulement. La raison pour laquelle tu t'es tant inquiété de Genesis et vice versa. La mort de Serena. Son meurtre, son assassinat, ce qu'on veut mais sa putain de mort par balle. À tous les coups c'était un cleaner qui s'en est occupé. Le chacal a dû trouver un plaisir malsain dans cette tâche aussi ignoble qu'inhumaine. Tu frémis rien que d'y penser. Tu te réjouis souvent de faire exploser la cervelle d'un mec dans des jeux de mass shooting mais de là à appuyer véritablement sur la gâchette, il y a un monde. Tu es heureux de n'avoir pas été celui qui a découvert son corps sur les docks, tu en aurais probablement vomi. Entre les agents qui mouraient et toi il y a toujours eu une caméra de surveillance. Là, aux dires de la télévision, c'était dégueulasse. Aussi dégueulasse que le cadavre d'une personne à qui on a fait sauter le caisson. Ce qui est logique vu que c'était justement le cadavre d'une personne à qui on avait fait sauter le caisson. Pourtant, plus que cette gamine mutilée, c'étaient les effets de sa mort qui étaient terrifiants. La Corporation avait été l'œuvre de ton père adoptif, née pour contrer le mal qui avait tué ton père. Tu en avais fait partie depuis son commencement. La Corporation c'était des années de ta vie, une des raisons pour lesquelles tu vivais. C'était toujours triste de voir un camarade mourir mais merde, tout le monde sait dans quoi il s'engage en entrant dans l'organisation ! Tout est fait pour ne pas mettre en danger la Corporation et là... Tout le contraire s'est produit. À tes côtés, Genesis, fulminante, s'est levée en shootant dans une pile de magasines.

    « Putain mais je lui avais dit ! Je lui avais dit que cette gamine ne nous attirerait rien d’autre que des ennuis ! Je l’avais prévenu et il a pas voulu m’écouter ! » Et toi, comme un abruti, tu avais presque soutenu David. Tu te disais qu'avoir des yeux à l'intérieur de la Division était une opportunité à ne pas négliger. Mais quel con ! Tu aurais dû, toi aussi, essayer de convaincre David de renoncer. Tu ne l'as pas fait évidemment. Alors aujourd'hui tu es là, assis comme un con dans ton salon parce que vous n'avez plus la possibilité de retourner à la Corporation. Toi aussi t'es frustré, tu t'en ronges les ongles, t'as déjà plus une seule trace de bout blanc au bout des doigts, tu joues à des jeux et tu tapes tellement fort sur les touches que t'as déjà pété deux claviers. Toi aussi t'en as ras-le-cul de cette attente dans le brouillard, toi aussi tu te mords les doigts de l'erreur de cette gamine. Toi aussi tu exploses. « On s'en fout Gen, putain ! C'est trop tard maintenant, c'est fait ! Qu'on l'ait voulu ou non, on est tous dans la même merde de toute façon ! » Oh, ça ne te ressemble pas de lui gueuler dessus comme ça, ça ne t'a jamais ressemblé. Il fallait juste que ça sorte. Comme si le fait qu'elle ait prévenu David qu'ils couraient à la catastrophe allait changer quoi que e soit à présent. Comme si le fait qu'on ait su des années que le capitaine du Titanic savait pour l'iceberg avait changé quoi que ce soit. Que dalle. Le mal était déjà fait, le bateau avait déjà coulé, tous ces gens étaient déjà morts. Ici, c'est pareil. Tu te prends la tête entre les mains, exaspéré, en colère contre toi-même et le reste du monde. Tu soupires sans aucune discrétion, comme exténué. « Excuse Gen. Je suis un peu... Sur les nerfs. »


Cette histoire de fin du monde, de sushis, de pizzas, de riz - tu ne parles que de nourriture en fait, c'est affolant -, tout ça c'est de la rigolade. C'est éphémère, c'est une façade. Évidemment que tu ries pour de vrai mais au fond ça n'allège l'angoisse que de très courts instants. Qu'est-ce qui va se passer si la Corporation ne se relève pas ? Qu'est-ce qui va se passer si la Division se lance à vos trousses ? Tu ne tiendras pas cinq minutes, et face à autant d'agents, Gen ne tiendra guère plus. À moins qu'ils lui proposent de les rejoindre, ce qu'elle ne fera jamais. Tu la connais trop bien. La division n'a pas tué que ton père, elle a tué le sien aussi. Ça ne s'oublie pas ce genre de choses. C'est ancré dans ta mémoire, gravé au couteau. C'est comme une vieille cicatrice qui fait mal quand on s'étire un peu trop. On n'y pense pas toujours, on croirait presque l'oublier parfois puis elle se rappelle à vous, parfois juste comme une petit brûlure, parfois comme un grand déchirement. Au fur et à mesure des années la tienne a presque cessé d'être un déchirement. L'habitude fait s'estomper les pires blessures. Encore que ça va, t'es pas le genre de mecs à ressasser encore et encore les vieilles histoires, t'évolues. Tu t'adaptes à peu près. La preuve, t'es encore en vie et tu sais trouver ta nourriture tout seul. C'est-à-dire te rendre jusqu'au supermarché sans te perdre pour manger.

    « Et depuis ? Silence Radio ? David n’a contacté personne, plus d’opérations, plus de réunions ? » Rien. Zéro. Silence radio, silence informatique... Même silence postal. Mais c'est un peu plus normal, envoyer une lettre n'est pas le meilleur moyen de contacter des agents secrets. Mais qu'est-ce que je raconte ? On en a rien à foutre de ça, c'est pas un moment drôle ! Pas du tout. Ni toi ni ta sœur ne riez, et ce avec raison. Plus d'opérations. Ça veut dire que la Division peut mener à bien des missions pendant que vous restez les bras ballants à regarder votre vie foutre le camp, vos yeux vides tournés vers des murs unis, vous cachant instinctivement des fenêtres, comme de faibles créatures recluses qui ont perdu la combativité qu'elles avaient et essaient désespérément de survivre avec la pensée que "dehors ce n'est plus pareil." « Rien. Pas la moindre nouvelle, ni de lui ni des autres. » Silence radio. Silence de mort. Mais il ne faut pas y penser ça. Il fait se dire que vous avez juste perdu la fréquence, tout ira mieux quand vous sortirez du tunnel. Always look on the bright side of life ! Et même si vous étiez morts, always look on the bright side of death ! Non ? Siiii... « Mais qu’est ce qu’il fait… » David ? Il est probablement chez lui à cette heure-ci, non ? Enfin tu ne connais pas sa vie privée mais ça doit bien être un minimum normal je suppose. Il se fait peut-être couler un bain. Ou il est en train de manger. Ou alors il regarde les informations, en quête d'indices. Ouais, c'était pas la question n'est-ce pas ? La question c'est pourquoi est-ce qu'il ne fout rien pour la Corpo en cet instant. Genesis de fout probablement plus des activités domestiques de David que de sa première couche alors bon... Tu hausses les épaules avec un petit grognement ma foi très expressif et plutôt universel. Genre j'en sais rien quoi. T'es hackeur, pas voyant, comment elle voudrait que tu saches ? Ou alors c'était une question rhétorique. C'est possible aussi. « D’après ce que Mikhaïlov les forces de l’ordre on aucune piste, c’est au moins une bonne chose dans tout ce bordel… » Mikhaïlov, Mikhaïlov... Le type de la NSA dont elle t'avait parlé et qu'elle ne peut pas blairer ? Il te semble que c'est ça oui. Nikolas, Nikolaj, Nikolæj, peut importe quelle connerie à consonance vaguement ruskov. Au journal télévisé ils 'ont effectivement fait part d'aucun avancement dans l'enquête, pas plus sur internet et pas mieux sur les sites protégés de toutes les agences de sécurité officielles que tu as hackées. Rien. Tu hoches la tête.  « Au moins de ce côté-là on est tranquilles, ça fait un souci de moins. » La belle vie non ? Non. Je sais. Vie de merde mais on ne va pas cracher sur la stupidité de la police pour une fois. Enfin la stupidité... Pour le coup ils n’y pouvaient vraiment rien, cette gamine était une recrue de la Division, elle n’existait pas. Invisible. Ils ne la retrouveront jamais, l’affaire sera classée sans suite et elle restera à jamais ‘‘le cadavre des docks’’, comme tant d’autres jamais identifiés. C’est triste à dire, elle aurait mérité justice, mais nul ne peut se le permettre. Dans ce combat on marche ou on crève, quand quelqu’un tombe il est perdu, on n’a pas le temps de se lamenter sur sa perte. C’est la vie. C’est la guerre. « Est-ce que… Quelqu’un a été blessée ? Y’avait des gens sur place quand c’est arrivé ? » Tu soupires. A vrai dire tu ne sais pas vraiment. Qui dit que la Division n’a pas commencé à remonter toutes les pistes qu’elle avait, qui dit qu’à cette heure-ci la moitié des agents ne sont pas morts chez eux, assassinés dans une enquête qui sera elle aussi classée sans suite ? Rien n’est sûr. Tu peux simplement espérer que lorsque ce blocus sera levé, tu ne découvriras pas une hécatombe. « Je sais pas. Je pense pas. Pas que je sache du moins. Il n’y avait personne sur place mais sans aucun écho des autres je ne peux rien assurer. » Tous les agents de terrain, tous les informaticiens, tous les informateurs, qui garantit qu’ils sont à l’abri ?


Tu te lèves à ton tour pour aller observer la ville par la fenêtre. Le quartier est calme, comme à l’habitude. Méfie-toi de l’eau qui dort. Tu n’oublierais pas ce qu’on t’a appris n’est-ce pas ? Surtout pas en ces temps troublés où si l’on veut rester en vie il vaut mieux redoubler de prudence. Dommage que la prudence n’ait jamais réellement été ton truc. Tu n’as pas le réflexe si je puis dire. Regarde, quand tu es rentré chez toi, tu ne t’es même pas rendu compte que Genesis était là. Cela aurait pu être un assassin, un agent de la Division. Tu serais mort à l’heure qu’il est, espèce d’inconscient. Dommage que les jeux en ligne ne représentent pas une protection efficace et que tu ne puisses pas avoir toutes les compétences que tu y as. Tu serais imbattable ou presque. Pas besoin de ta soeur pour te protéger, ce serait même le contraire. Pourtant tu es là, désespérément faible. Toutes tes notions d’informatique ne sont rien face aux menaces physiques au fond. Tu murmures. « Tu sais Gen, j’ai peur... » Réellement peur. Peur pour moi, peur pour toi, peur pour la Corpo, peur que tout s’écroule. Tout est contenu dans tes quelques mots, plus d’explications sont inutiles. Tu n’avoues pas souvent avoir peur, tu préfères tout prendre au second degré et te réfugier dans tes jeux mais la vie est là quand même. L’humour est la politesse du désespoir n’est-ce pas ? T’es pas désespéré, t’es même généralement plus optimiste qu’autre chose mais ton instinct de survie t’instille la peur, tu n’as jamais vraiment appris à la combattre. T’es pas fait pour te battre toi, t’es rien de plus qu’un rat d’informatique qui sait tout de même se servir d’une arme. Ce n’est pas assez suffisant. Et tu dis que ça ne sera jamais assez suffisant. Jamais ça semble terriblement long mais ça le sera peut-être moins que prévu au final. Vous n’êtes pas éternels, encore moins maintenant.

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