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NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞

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H. Xuan Lê-Khiêm
H. Xuan Lê-Khiêm

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MessageSujet: NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞   NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞ EmptyMar 9 Oct - 1:01

Neven & Nikolaï
EVERYBODY KNOWS WHERE WE'RE GOING Ҩ Let's paint the picture of the perfect place, they've got it better then when anyone's told ya. They'll be the King of Hearts, and you're the Queen of Spadesn then we'll fight for you like we were your soldiers. I know we got it good, but they got it made, and their grass is getting greener each day, I know things are looking up, but soon they'll take us down, before anybody's knowing our name they've got ... All the right friends in all the right places, so yeah, we're going down. They've got all the right moves in all the right faces, so yeah, we're going down ...
gifs © theroguepanda & yumita • codage © yumita • musique all the right moves, by one republic


Elle ne s'en tirerait pas aussi facilement, ça non. Les semaines étaient passées mais quelque chose n'avait toujours pas changé pour Nick : la présence de Liberty dans son équipe le crispait autant qu'elle l'insupportait. En dehors de Garrett l'agent fédéral n'avait jamais offert son entière confiance à quelqu'un et surtout pas à un de ses collègues c'est vrai, mais pourtant c'était bien la première fois que le courant passait aussi mal ... La plupart du temps il finissait par s'y faire, même lorsque les débuts étaient difficiles. Ce gosse -enfin gosse, il devait avoir vingt-cinq ans à l'époque- avait même réussi à lui tirer quelques sourires il y avait de cela deux ans, avant d'être muté au QG de la NSA dans le Maryland. Et puis il y avait eut Al, ce pauvre Al ... un chic type, fiable et avec un caractère un peu similaire à celui de Nick, la mauvaise foi en moins. Mais Al avait pris une balle en pleine carotide durant un échange de coup de feu pendant une de leurs affaire il y avait un peu moins d'un an et demi. Rideau. Mais jamais, JAMAIS jusqu'à présent le courant n'était aussi mal passé avec un ou une collègue ... il devait bien admettre qu'il avait toujours un peu plus de mal avec la gente féminine et se sentait presque obligé d'être désobligeant au début pour voir si elles avaient du répondant, mais dans le cas de Liberty cela allait bien plus loin. Les choses ne s'étaient pas arrangées après quelques semaines de joutes verbales, il ne la méprisait pas moins parce qu'elle se révélait finalement compétente ... Non, c'était même pire, le simple fait qu'elle se montre plus dégourdie qu'elle n'y paraissait l'agaçait, comme si chacune de ses actions n'était là que pour lui prouver qu'il avait tort, et que quand bien même elle était arrivée dans cette unité par l'opération du saint-esprit -entendons par là qu'il n'y avait que le piston comme explication plausible- il n'allait pas réussir à s'en débarrasser. Et ça il fallait que ça change, avec ou sans l'aide de Patty mais il la pousserait dehors, même si il devait y laisser des plumes. « Tu penses pas que tu pousses la chose un peu loin ? » lui avait simplement fait remarquer Garrett tout en sachant que jamais il ne réussirait à le faire changer d'avis. La vérité ? Si, bien sûr, parfois il se demandait si Garrett et Patty n'avaient pas raison, et le fait que Nick se remette en question était déjà un exploit en soi. Mais cela ne durait jamais, dès que ses yeux se posaient à nouveau sur Liberty, ses sourires mielleux, sa tendance à agiter ses miches de manière un peu trop provoquante dès qu'un collègue masculin passait à sa hauteur, et son air de je-sais-tout qu'elle prenait dès qu'elle essayait de lui prouver qu'elle savait faire son boulot ... C'était trop. Trop quoi il ne savait pas, mais c'était trop, et cela lui suffisait à ne pas en démordre. « Je la sens pas j'te dis. Y'a un truc qui va pas, elle est trop ... c'est pas net. Et mon instinct ne me trompe jamais. Jamais. » avait-il alors simplement répondu. Le pire c'est que ce n'était pas une exagération, Nick avait toujours cru dur comme fer au pouvoir de son intuition et parce qu'elle ne l'avait jamais trompé il était persuadé que ce n'était pas cette greluche qui y changerait quelque chose.

Voilà pourquoi c'est avec une copie du dossier de Liberty -dont il avait momentanément subtilisé l'original dans le bureau de Patty deux jours plus tôt, juste le temps d'en faire un double- au fond de son sac à dos que Nick avait émergé de la bouche de métro qui donnait entre la onzième et la treizième au coeur du quartier de Penn Quarter. Comme à chaque fois qu'il marchait seul en ville, son bonnet assez enfoncé pour couvrir ses oreilles par ce froid que l'automne et la pluie avaient ramenés sur Washington, il rasait les murs et gardait les yeux rivés sur le bitume. Réflexe du camé qui ne souhaitait pas voir quoi que ce soit le ralentir dans la quête d'une dose salvatrice, réflexe du sans-abris qui se sait la cible potentielle de tout ce qui se fait de moins recommandable dehors une fois la nuit tombée, réflexe du type qui avait échappé de justesse à une morte certaine après avoir senti son sang se déverser sur un morceau de trottoir. Nick avait été tout cela tour à tour, et c'était une explication suffisante à sa volonté perpétuelle de se fondre dans le décor ... c'était peut-être aussi ce qui le rendait si efficace en infiltration, se fondre dans la masse c'était presque l'histoire de sa vie. Le J. Edgar Hoover building, siège du FBI, se situant au croisement de la onzième avec Pennsylvania Avenue il n'avait eut qu'à marcher en ligne droite pendant une quinzaine de minutes avant d'atteindre la dites avenue, puis de là dépassant le QG des fédéraux d'Amérique il avait rejoint le bar où lui et Neven s'étaient donnés rendez-vous quelques dizaines de mètres plus loin.
L'endroit était un vrai nid à fédéraux, et si Nick avait tendance à fuir ce genre d'endroits en temps normal -JAMAIS vous ne le verriez trainer dans un bar à flics, sortit du boulot tout ce qu'il souhaitait c'était qu'on lui foute la paix- il faisait une exception lorsque lui et Neven avaient à se voir et que ce dernier n'en trouvait le temps qu'entre deux portes et deux affaires. Qu'on se le dise, réussir à se croiser autrement qu'en visioconférence lorsque l'on était deux agents fédéraux de deux agences différentes c'était presque un exploit. Mais ce soir là le jeu en valait la chandelle, autant parce qu'il avait un dossier à soumettre à Neven que parce qu'il avait d'autres informations qui, il en était quasiment certains, sauraient l'intéresser.

    « Une Bud' ... non, pas de verre. » Laissant une fois de plus le merci en option, parce qu'en fin de compte ça se saurait si Nick était né avec les civilités d'usage, il avait embarqué sa bière et attrapé une coupelle de graines de tournesol badigeonnées de sel -rien n'était assez mauvais pour la santé de celui qui avait fait du hamburger dégoulinant d'huile son aliment de base- avant d'aller s'installer à une table dans un angle de la salle, juste à temps pour assister en levant les yeux vers le plasma face à lui au troisième strike du batteur des Braves d'Atlanta, provoquant un brouhaha enthousiaste auquel se mêla sa réflexion à voix haute « Et un pas de plus dans le championnat mon pote. » comme si Garrett était à même de l'entendre.

Tandis qu'un type à l'autre bout du bar annonçait fièrement à ses acolytes qu'il payait sa tournée en l'honneur d'une victoire de l'équipe de Washington qui si elle semblait inévitable n'avait pas encore été prononcée, Nick avait aperçu la silhouette de Neven pénétrer dans l'établissement et rapidement le repérer. Lui adressant un signe de tête il l'avait suivi du regard tandis qu'il passait lui-même au comptoir commander de quoi s'occuper les mains -parce que c'était la seule raison pour laquelle Nick avait une bière dans l'une et une poignée de graines de tournesol dans l'autre bien entendu- il eut à peine le temps de réaliser qu'il avait toujours son bonnet vissé sur la tête et de le retirer pour le poser sur un coin de sa table avant de s'ébouriffer les cheveux tandis que l'agent du FBI le rejoignait finalement.

    « Et ça, c'est la raison pour laquelle je suis bien content d'avoir quitté le FBI. » adressa-t-il sur le ton de la plaisanterie sans pour autant manquer de sérieux -encore une spécialité de Nick- en désignant l’accoutrement de Neven. L'accoutrement en question signifiait simplement que contrairement à Nick que Patty laissait déambuler la plupart du temps avec ses vieux jeans et ses converses plus-usées-tu-meurs, Neven lui savait s'habiller à peu près correctement compte tenu de son statut d'agent fédéral. « T'arrive juste à temps, cinq minutes de plus et j'aurais tout avalé. » ajouta-t-il en poussant vers lui la soucoupe à moitié vidée de ses graines.

Ils n'étaient pas là pour parler de la plus et du beau temps cela dit, et Nick n'était pas homme à dépenser son temps et sa salive inutilement, même lorsqu'il s'agissait de Neven, ou même de Garrett. En vérité s'il ne lui balançait pas immédiatement le dossier de Liberty sur la table c'était parce qu'il essayait tant bien que mal d'appliquer les conseils de Patty visant à le faire paraitre un peu plus ... civilisé. Et qu'on se le dise, même après des années de briefings il y avait encore du chemin à faire à ce niveau là.
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Neven D. Meade
Neven D. Meade

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MessageSujet: Re: NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞   NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞ EmptyJeu 25 Oct - 16:00

    Je jetais un coup d’œil à l’horloge en face de moi. Je devais impérativement y aller, j’avais rendez-vous avec Nikolaï. Je finis de lire le dossier de l’affaire dont je m’occupais actuellement, encore une histoire de meurtre remplie de mystères, sans doute un nouveau chef d’œuvre de la fameuse Division. Ça me mettait hors de moi de ne pas réussir à coincer un seul de ces salauds. En sortant de mon bureau, je passais devant celui de la jeune femme que mes patrons m’avaient assignée. Je l’entendis m’appeler mais je fis comme si je ne l’entendais pas. C’était sans aucun doute méchant, mais elle me tapait sur le système et j’allais être en retard. Elle me rattrapa et se plaça à côté de moi. Je préférai parler avant qu’elle ne m’énerve.

      « Je dois m’absenter. » La jeune femme continua de me suivre dans le couloir. « Mais, Colonel Meade, l’affaire est… » Je n’attendis même pas la fin de sa phrase avant de répondre sans même la regarder ou m’arrêter. « …en cours et le sera toujours quand je reviendrais tout à l’heure, n’est-ce pas, Mademoiselle Tyler ? » Celle-ci essaya de sourire, elle commençait à avoir l’habitude de mon ton, mais, je le savais, parfois, elle se demandait si j’étais vraiment l’homme dur que je montrais constamment. J’avais l’intime conviction que mes patrons avaient du lui dire que je pouvais me montrer abrupt et impulsif, et sans doute qu’elle devrait faire attention à mes réactions. C’était sans doute pour ça qu’elle m’avait répondu d’un air presque désolé. « Euh… Oui, bien sûr. Très bien, Colonel Meade. »


    Je soupirais de soulagement quand je vis qu’elle avait s’était finalement arrêtée. Je continuais toujours de me demander pourquoi ils m’avaient mis cette femme dans les pattes. Soi-disant que mon statut méritait bien une assistante, ou secrétaire, je ne me souvenais pas exactement quel mot ils avaient employé. Mon statut, tu parles. Ils voulaient me surveiller. Cette Angela ne me servait strictement à rien. Je pouvais très bien prendre mes appels, je pouvais très bien m’occuper des dossiers tout seul. Après tout, je m’en fichais, ça ne m’empêcherait pas de retrouver les personnes qui avaient tué ma femme et ma fille, et de leur rendre la monnaie de leur pièce. Je descendis rapidement les escaliers menant à la porte d’entrée du J. Edgar Hoover Building, le bâtiment dans lequel je travaillais, afin de sortir. Je devais rejoindre Nikolaï dans le bar où tous les fédéraux se rejoignaient entre deux affaires. Je n’aimais pas vraiment y aller, mais nous n’avions pas vraiment le choix lorsque nous nous voyions entre deux affaires. Nick était de la NSA. Et se voir était vraiment un parcours du combattant, nous n’étions jamais libre autrement qu’en visioconférence. Mais, quand il m’avait appelé pour qu’on se voit, il était apparemment impératif que l’on se voit face à face. Etant dans une affaire compliquée, je lui avais proposé qu’on se voit rapidement au bar quelques dizaines de mètres plus loin. J’aurais déjà du y être, mais ma ‘secrétaire’ m’avait légèrement retardé. Je ne pouvais m’empêcher de la trouver stupide, avec sa petite voix fluette. Elle me parlait toujours avec ce ton plein d’admiration, comme si j’avais sauvé le monde parce que j’étais dans l’US Army, et que j’avais un bon grade. J’avais simplement fait mon job. Marchant vers le lieu du rendez-vous, j’avais resserré mon écharpe autour du cou en sentant le vent s’y engouffrer. Il commençait à faire vraiment froid en ce mois d’automne. Je mis quelques minutes avant d’atteindre le bar. En rentrant, je vis Nick me faire un signe de tête, je me dirigeais vers le bar afin de commander une bière.

      « Une bière. » Le serveur mit quelques minutes avant de me l’apporter. « Une bouteille aurait simplement suffit » Je n’avais pu m’empêcher de faire cette réflexion lorsqu’il posa le verre devant moi. Il avait mis du temps avant de m’apporter une simple bière. J’étais sûr que je ne la finirais même pas en plus. Mais, c’était le réflexe, rentrer dans un bar et prendre une bière, simplement histoire de. Je pris mon verre et lança tout de même un « merci. »


    Je vis le serveur lever les yeux au ciel, mais je ne dis rien, préférant rejoindre Nick. Ce dernier faisait partie des personnes en qui j’avais confiance. Il faut dire qu’on aurait pu mourir tous les deux, il y avait de cela trois ans environ. Notre mission avait été un véritable bain de sang. Ça pouvait paraître étrange mais nous avions gardé contact ensuite, développant même une certaine amitié. Une confiance s’était installée entre nous, nous pouvions compter l’un sur l’autre. Evidemment, nous ne nous faisions pas de soirées ‘je te raconte ma vie et tu me racontes la mienne pendant que je te fais des tresses’. A dire vrai, aucun de nous deux ne parlions de nos vies respectives. Nous nous ressemblions là-dessus, pas besoin de toutes ces mièvreries telles que les confidences. En outre, j’étais convaincue que les gens ayant assassiné ma famille étaient les mêmes que ceux qui avaient tenté de tuer Nick, et nous voulions tous les deux éradiquer cette fameuse organisation. Arrivé à la table où Nick était installé, il parla le premier en le regardant.

      « Et ça, c'est la raison pour laquelle je suis bien content d'avoir quitté le FBI. » J’eus un sourire, je reconnaissais bien Nikolaï. C’était une plaisanterie mais pleine de sérieux tout de même. Depuis qu’ils se connaissaient, il était vrai qu’il n’avait jamais vu Nick en costume. « Après des années en uniforme de l’armée, le costume est une véritable bénédiction pour moi, tu sais. » Je lui avais également répondu sur le ton de la plaisanterie mais j’étais également sérieux. Passer d’une tenue pas vraiment confortable à un costume, je ne pouvais pas dire que je m’en plaignais. Même si, je l’avouais, quand j’étais à la maison, j’enfilais volontiers le jean et le t-shirt. Mais, en tant qu’agent fédéral, je devais avoir une tenue correcte. Je m’assis tout en posant ma bière sur la table. « T'arrive juste à temps, cinq minutes de plus et j'aurais tout avalé. » Je ne répondis pas, je refusais de manger ces choses. Quoi qu’il en soit, Nick ne m’avait pas demandé qu’on se voit pour qu’on boit une bière ensemble, et qu’on mange quelques graines de tournesol recouvertes de sel. Je devais retourner au bureau après cette entrevue. Lui et moi étions deux personnes allant droit au but, alors je n’avais pas cherché plus loin, j’avais croisé mes mains sur la table. « Alors, qu’est-ce que je peux faire pour toi, Nick ? »


    J’étais plutôt curieux de ce qu’il pouvait avoir à me demander. Il ne m’avait rien dit au téléphone, il m’avait simplement dit qu’il avait quelque chose à me demander. Connaissant Nick, ce devait être assez important, et ce devait aussi être personnel. Sans doute quelque chose à vérifier pour être sûr qu’il puisse faire confiance à une personne. Enfin ‘confiance’ était un bien grand mot quand ça concernait Nikolaï. Ce dernier était encore plus méfiant que moi. Je ne savais pas que c’était possible et, pourtant, ça l’était bel et bien.

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H. Xuan Lê-Khiêm
H. Xuan Lê-Khiêm

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MessageSujet: Re: NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞   NICK&NEVEN ❝ because trust is way too mainstream ❞ EmptySam 24 Nov - 20:19

Nikolaï avait beau y avoir travaillé pendant deux ans au FBI il n'y avait gardé que peu de contacts, et pas uniquement parce qu'il s'en était pratiquement fait pousser dehors ; Brutalité policière, la bonne blague, il n'y avait bien que les bureaucrates pour penser que l'on pouvait arriver à du résultat en se souciant plus du droit des suspects que de celui des victimes. Non, la vraie raison pour laquelle il n'avait pratiquement pas gardé de contacts au FBI c'était qu'il n'avait jamais « accroché » avec personne … Nick accrochait avec peu de gens cela dit, ce n'était pas une nouveauté, et avant Garrett il n'y avait jamais eut aucune personne en dehors de Patty à qui il fasse assez confiance pour parler de son passé, ou encore tout simplement pour prendre des risques en mission tout en sachant que quelqu'un serait toujours là pour le couvrir (et inversement bien entendu). Avant Garrett le courant n'était jamais réellement passé avec l'un de ses coéquipiers … et à l'inverse bien que Nick admettait volontiers avoir un caractère difficile, jamais le courant était aussi mal passé qu'avec Liberty. Comme quoi on pouvait se trouver au même endroit et avoir accès à la fois au meilleur et au pire. Pour Neven les choses étaient différentes car en réalité ils n'avaient jamais travaillé ensemble ; Et Neven semblait être quelqu'un de droit et de juste, quelqu'un qui respectait le protocole et l'autorité … raison pour laquelle lui et Nick ne pourraient probablement jamais travailler ensemble. Les circonstances de leur rencontre étaient atypiques, c'était probablement la seule raison qui les avait poussé à engager assez la conversation pour que par la suite se développe une sorte … d'amitié ? Nick ne savait pas trop comment appeler ça, il n'était pas du genre à ranger ses fréquentations dans des cases toutes faites telles que « amis », « connaissances » ou « ennemis » et Neven ne faisait pas exception à la règle. Tout ce qu'il savait en revanche c'était qu'il se sentait comme une dette envers lui, envers ce que sans son aide Garrett ne serait peut-être jamais revenu en vie d'Afghanistan, et pour cette raison il espérait bien avoir un jour l'occasion de lui renvoyer l'ascenseur.
Mais pour le moment c'était encore Nick qui avait besoin d'un service ; Un énième. Heureusement lui non plus n'était pas venu les mains vides et avait quelque chose qui potentiellement pourrait intéresser Neven lui aussi … Mais chaque chose en son temps, pour le moment il cherchait déjà tout en se gavant de graines de tournesol comment convaincre Neven du bien fondé de sa demande sans que ce dernier ne lui réponde le même genre de choses que Patty ou Garrett, à savoir qu'il était paranoïaque, qu'il se faisait des idées, qu'il devrait simplement apprendre à faire confiance un peu plus facilement, ou d'autres conneries du même genre … Nick avait dépassé tout ça, il avait essayé de se raisonner – il n'avait pas essayé longtemps certes, mais il avait essayé – et cela n'avait rien changé. Cela ne changerait rien du tout, parce que quand Nick avait quelque chose en tête il n'en démordait pas et parce que lorsque son instinct lui disait quelque chose il ne pouvait pas l'ignorer. Neven devait l'aider, il avait besoin de lui pour que le « problème Liberty » soit enfin une affaire réglée.

Il n'avait pas attendu longtemps, Neven n'avait pas tardé à rejoindre le bar lui aussi, et après un rapide détour par le comptoir pour commander à boire il avait rejoint Nick à sa table au fond du bar, à la fois un peu à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, bien que dans un « bar à flics » les chances de tomber sur quelqu'un de mal intentionné étaient quand même nettement réduites. Et histoire de ne pas rentrer dans le vif du sujet en lui sautant dessus dès le départ, bien que l'envie lui ait traversé l'esprit, il avait balancé une gentille vanne à laquelle Neven répondit du même air amusé, sans pour autant perdre son sérieux. Neven était quelqu'un de sérieux, beaucoup plus que Nick ne réussirait sans doute jamais à l'être.

    « Après des années en uniforme de l'armée, le costume est une véritable bénédiction pour moi, tu sais ? » L'uniforme, rien que d'y penser Nick ne pu réprimer une nouvelle grimace ; Des hommes et des femmes en uniforme on en croisait toujours à la pelle au Pentagone, mais Nick était bien content de faire partie d'une des seules unités du bâtiment à y échapper. « Touché. » L'agent du FBI ayant refusé les graines de tournesol qu'il lui proposait Nick en avait repris deux ou trois en haussant les épaules, avant de replier ses jambes pour laisser à Neven le soin de tirer sa chaise et de pouvoir s'assoir. L'un et l'autre ne semblaient pas d'humeur à s'embarrasser de civilités et à peine installé son acolyte était rentré dans le vif du sujet « Alors, qu'est-ce que je peux faire pour toi, Nick ? » Repoussant sur le côté de la table les graines dont il s'empiffrait jusque là sans remords, Nick cachait mal son impatience et avait finalement répondu « J'attendais que tu me le demandes. » après quoi il avait attrapé son sac posé à ses pieds et en avait sortit deux chemises en carton ; Une beige et une bleue. Laissant momentanément la beige de côté il avait machinalement regardé à l'intérieur de la bleue bien que sachant parfaitement ce qu'elle contenait, et finalement l'avait tendue à Neven. « Je t'avais déjà parlé de l'incapable qu'on a rajouté à mon équipe y'a huit mois ? » Bien sûr qu'il lui en avait déjà parlé, Liberty lui tapait sur le système tellement souvent que c'était forcé, il devait déjà avoir décrit à Neven à quel point il rêvait de s'en débarrasser au moins une fois. « Bref, j'aurais besoin que tu me rendes un service, et que tu vois si ce dossier tient la route ou non ; Je veux tout savoir, s'il est faux, s'il est incomplet, si la chronologie est bonne … » Il avait marqué une pause, scrutant la réaction de Neven, voyant s'il y avait une chance même infime qu'il se fasse une fois de plus traité de parano ; Oh et puis quoi, même si c'était le cas mieux valait vérifier dans le doute non ? « Et puis … je me disais que comme tu dois connaître du monde là-bas, tu pourrais te renseigner un peu, demander à ceux qui ont travaillé avec elle si elle est fiable … enfin tu vois le topo. »

C'était sa dernière carte, si Neven refusait de l'aider Nick serait à cours d'idées pour prouver qu'il avait raison à propos de cette fille ; Parce qu'il avait raison, le cas contraire ne lui paraissait simplement pas envisageable, cette fille cachait forcément un truc. Comment était-il censé se faire à l'idée, comment était-il supposé avoir assez confiance en elle pour qu'elle surveille ses arrières si il ne lui faisait même pas assez confiance pour ne pas fermer le tiroir de son bureau à clef. C'était une question de feeling, cela ne s'expliquait pas, et son feeling concernant Liberty avait été mauvais depuis la toute première fois qu'il l'avait vue … Elle était arrivée de nul part, elle n'avait aucune des qualifications ou du vécu que l'on demandait normalement aux membre de son équipe, et elle était arrivée alors qu'il n'était pas là pour s'y opposée, profitant sournoisement du congé maladie qu'on lui avait imposé et durant lequel il avait cru devenir dingue tant il ne se sentait chez lui que sur son lieu de travail. Alors il fallait, il FALLAIT que Neven accepte, sans quoi il serait obligé de se débrouiller autrement et … bon, il ne valait mieux pas penser à ce genre d'éventualité.

    « Allez vas-y, dis le toi aussi que je suis un grand parano. » avait-il finalement lâché en se laissant retomber sur le dossier de sa chaise, en soupirant. Machinalement il avait posé les yeux sur la photo d'identité de Liberty, attachée par un trombone au dossier que Neven tenait toujours ; Le regard sur papier glacé de la jeune femme lui arracha une grimace d'exaspération. « Je suis sûr que y'a un truc. Et si c'est pas le cas alors tu ne trouveras rien, mais au cas où. C'est juste … une impression ; Je suis sûr qu'avec le boulot que tu as fait tu sais de quoi je parle. Tu sais qu'une intuition ça vient pas de nul part. » Celles de Nick en tout cas ne venaient jamais de nul part, et surtout elles se révélaient toujours juste. Ce n'était pas quelque chose qui s'expliquait, c'était simplement quelque chose qui existait, qui était là … C'était comme l'instinct de survie, cela fonctionnait de la même façon.
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